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31 mars 2008

Lutter contre les préjugés antisémites à l’école : Samia Essabaa et Josiane Sberro seront mes invitées le 6 avril

Une élève et Gillah Tatar Ytshak,
directrice de l'école Hattie Friedland de Jérusalem
(photo tirée du site Primo-Europe)

Nous allons évoquer lors de ma prochaine émission un sujet douloureux pour beaucoup d’auditeurs de la fréquence juive, ce sujet ce sont les préjugés antisémites qui sont revenus de façon plus qu’inquiétante dans le milieu scolaire. En novembre 2003, j’avais reçu Barbara Lefebvre et Joseph Hattab et nous en avions déjà parlé, c’était quelques mois après la sortie du livre « Les territoires perdus de la République » qui avait tiré la sonnette d’alarme. (cliquer sur le libellé en fin d’article). Le 3 avril, j’aurai le plaisir d’avoir comme invitées deux femmes qui connaissent très bien le corps enseignant, l’une est musulmane et l’autre juive et j’ai été particulièrement heureux de les réunir pour cette émission.
La première invitée est Samia Essabaa. J’ai fait sa connaissance lors de la soirée d’ouverture de la quinzaine du Judaïsme marocain, au Centre communautaire de Paris. Elle est professeur d’anglais au lycée professionnel du Moulin Fondu, à Noisy-le-Sec, et elle a mené à bien un projet remarquable, en amenant des élèves de cet établissement, qui sont à 95 % musulmans, visiter le camp d’extermination d’Auschwitz. Mais elle n’a pas amené avec elle uniquement ces élèves, puisqu’il y avait aussi des lycéens juifs parisiens, et des Marocains - juifs et musulmans - du lycée Maïmonide de Casablanca. Elle nous racontera cette expérience et surtout le travail de préparation qu’elle a réalisé, parce que ce sujet de la transmission de la mémoire de la Shoah est un sujet délicat, même explosif si on en juge par les polémiques suscitées par le projet de Nicolas Sarkozy visant à l’enseigner aux élèves de CM2.

Ma deuxième invitée est Josiane Sberro. Elle est vice présidente de l’association « Primo Europe » (voir en lien permanent). Militante communautaire toujours enthousiaste et infatigable, c’est un directeur de collège à la retraite qui a vu, souvent avec peine, le relâchement du « savoir vivre ensemble » et des valeurs républicaines en milieu scolaire. Elle milite aussi dans plusieurs associations laïques, réunissant des citoyens de toutes confessions et qui essaient de promouvoir ces valeurs, et en particulier « P.E.R.E.C » (« Pour une école citoyenne »). Je l’ai invitée parce qu’elle a été, comme Samia Essabaa, la cheville ouvrière d’un très beau projet qui vise aussi à la réconciliation entre jeunes juifs et musulmans, et ce projet est réalisé en mémoire d’Ilan Halimi : en effet, après l’assassinat atroce d’Ilan, l’équipe de Primo Europe et les éditions Yago se sont mobilisées afin de proposer au public un livre exposant ce qui avait permis cette horreur : pourquoi, en quelques années, l’antisémitisme a été banalisé dans une partie de la jeunesse française. Ce livre s’appelait « Le canari dans la mine ». Il avait été décidé que les fonds recueillis par la vente de ce livre seraient attribués à une association cherchant à semer la paix et la réconciliation, et il a été choisi une école de Jérusalem : cette école réunit des sourds muets juifs et arabes, et elle est un exemple de coexistence pacifique, malgré le climat désastreux que l’on connaît ... Ses deux directrices sont l’une israélienne et l’autre palestinienne (voir photo) : pour en savoir plus sur ce projet et sur la remise du « Prix de la Paix », lire sur le site de "primo-europe".

J.C

Nota (ajouté ulérieurement à l'article) :
- J'ai corrigé la légende de la photo, où j'avais écorché le nom à la fois le nom de l'école et de l'une des directrices ... quand à la directrice musulmane, je l'avais par erreur désignée par le personnage de gauche.
- En fait, j'ai fait la connaissance de cette deuxième directrice, Madame Maha Abu Ktesh, lors de la soirée de remise du prix le 15 avril 2008. Et vous pourrez découvrir son visage ainsi qu'un petit reportage dans une futur article.