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31 juillet 2009

Juifs et Arabes, la paix en balade

Introduction :
J'évoquais la semaine dernière une des associations qui militent pour le dialogue judéo-musulman, "Les Bâtisseuses de Paix", dont j'espère inviter prochainement les responsables. Voici un article déjà un peu ancien, publié dans le journal "Libération" et qui relate une action très simple pour rapprocher les communautés : passer une journée ensemble, à la découverte du patrimoine culturel de "l'autre" ...
J.C

C’est une association qui veut empêcher un transfert du conflit du Proche-Orient en France. Il y a quinze jours, les Bâtisseuses de paix sont allées à l’Institut du monde arabe. Dimanche dernier, elles ont affrété un bus à Créteil (Val-de-Marne), emmenant une soixantaine de personnes de tous âges déjeuner dans le quartier juif du Marais, à Paris, puis participer à des ateliers «partage de culture» au musée d’Art et d’Histoire du judaïsme.

«Vous allez découvrir tout ce qu’il y a de commun aux deux cultures. On va essayer de faire en sorte que vous vous rencontriez», lance Annie-Paule Derczansky, 47 ans, fondatrice de l’association. Après quelques tâtonnements - «le chauffeur vient de Normandie», explique une dame -, on descend du bus. Sarah, 20 ans, musulmane, est d’emblée consensuelle : «On ne pense pas à nos différences quand on est ensemble. Les Arabes, les Juifs, c’est la même chose.» Elle fait tout de même remarquer que dans son établissement de Créteil, les «jeunes Juifs se barrent» du collège pour aller dans le privé ; et aussi, que «quand on entends des gens qui disent "les Juifs c’est comme ça et comme ça", moi, je n’y crois pas. Mais certains peuvent se laisser influencer par eux». Sarah, elle, décide avec qui elle «traîne».

Racisme. Très vite, la rencontre entre les deux communautés est l’occasion de libérer la parole autour des problèmes. Sabine, Juive tunisienne, lance : «A Créteil, il y a beaucoup d’antisémitisme et de racisme, les gens ne se mélangent pas.» Hassinia, arabe, est la «meilleure copine» de Rosie (Juive d’Alger). Elles racontent leur rencontre. Hassinia : «Quand je l’ai connue, elle ne voulait pas me dire qu’elle était juive.» Depuis, elles ont élevé leurs enfants ensemble. Rosie dit qu’elle est là parce qu’elle en a marre de cette «haine». Elle détaille : les pierres lancées à la sortie de la synagogue, son verrou de porte enfoncé «parce qu’on nous accepte pas comme Juifs dans le quartier». Entre Rosie et Hassinia, ça n’a pas toujours été simple. Hassinia : «Avant, je mettais un keffieh palestinien.» Rosie : «Ça, je ne l’acceptais pas.»

Samia, 39 ans, vient d’Algérie. Elle vit en France depuis un an et demi. On lui «avait entré dans la tête que le Juif, c’est pas bien». Là, elle assure : «J’ai un voisin juif, il vaut dix musulmans. Ça se voit, on peut s’entendre.» La discussion s’engage sur le foulard, la tolérance, le respect. Chacun détaille ce que fait l’autre dans sa religion. Eléonora vient de Toulouse, convertie à l’islam après son mariage avec un Égyptien. En emménageant en banlieue parisienne, elle était «ravie d’arriver dans un contexte multiethnique, raconte-t-elle, je ne savais rien de ces tensions». Elle raconte comment une petite fille prénommée Sharon a fait se lever une mère avec ce commentaire : «Ils l’ont appelée Sharon par provocation ?» Ou encore ces familles juives qui ont vendu leur appartement lorsqu’une mosquée a été construite à Créteil. «C’est la peur», commente Marlène, Juive tunisienne.

Racines. Après le repas, c’est la visite du musée. Sabine, la quarantaine, dit avoir bien vu que, finalement, les langues arabe et hébraïque avaient les mêmes racines. Avec ses voisines de table, Samira a échangé des idées autour «des plats qu’on fait». Sarah explique ne pas savoir si elle aurait pris «seule» l’initiative de visiter le musée. Roger, Juif tunisien, entonne avec Hayet une chanson arabe de bienvenue qui porte sur l’hospitalité et qui dit, en substance : «Mon voisin, c’est mon voisin, je suis l’ami de tout le monde.»

Didier Arnaud
© Libération, 6 février 2008

29 juillet 2009

Kadhafi veut démanteler la Suisse, un blogueur lui répond !

Une photo récente du dictateur libyen,
aussi laid au physique qu'au moral

Blog en stock

Revoici une série un peu oubliée ici, et hélas revoici un personnage aussi bouffon que sinistre ...

La série, c’est « blog en stock », une rubrique qui vous permet de découvrir des blogs pour qui j’ai eu un « coup de cœur » : certains font partie des liens permanents ici, d’autres pas, et je vous invite à les retrouver en cliquer sur le libellé en fin d’article.

Le « personnage », c’est Kadhafi qui vient de se rappeler au bon souvenir des Suisses en proposant, ni plus ni moins de ... démanteler la Confédération ! Cause du délire libyen, son contentieux avec ce pays suite aux déboires judiciaires de son fils Hannibal, dont j’avais parlé l’année dernière sur mon blog (lire ici) : un interminable chantage a commencé, avec la prise en otage de deux ressortissants suisses - une affaire bien ignorée par les médias français -, et un « profil bas » choisi par la diplomatie helvétique, décidément bien compréhensive pour tout les spécimens d’islamistes et de terroristes : pour rappel, la récente réception d’un dirigeant du Hamas, non considérée par Micheline Calmy-Rey (la « cheffe » de la diplomatie) comme une organisation terroriste - ce qui a provoqué un incident avec Israël ; ou celle de Mahmoud Ahmadinejad par le Président suisse à la veille de sa fameuse diatribe antisémite à l’ONU fin avril (relire ma série d'articles et de reportages sur cet évènement mémorable).

Heureusement, tous les Suisses ne partagent pas cette lâcheté ! Baptiste Hurni, député du canton de Neuchâtel, vient de créer un blog pour dénoncer le dictateur libyen, voici son adresse : http://www.kadhafi.ch/
Dans une « lettre ouverte » en ouverture, il dit son fait à l’incroyable prétention de ce bouffon sanguinaire, qui prétend changer la carte du monde, et donner des leçons en matière de terrorisme ... extrait choisi :
"Vous prétendez donc vouloir dissoudre la Suisse, si l’on en croit les récits de vos déclarations au G.8 à Aquila, d’une part parce que c’est une plaque tournante du terrorisme, d’autre part parce qu’il est évident pour vous qu’un pays trilingue (en fait la Suisse est quadrilingue mais passons), doit se séparer en trois. Quant à la notion de « plaque tournante du terrorisme», orfèvre, vous nous expliquerez sans doute utilement ce que vous entendez par là. Pour la partition nationale, il me paraît nécessaire de rappeler que la Libye, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est une construction datant de l’époque coloniale sans aucun sens historique, ni unité réelle (...).
Des illustrations de votre manière de concevoir un État, comme, par exemple, le fait d’exhiber votre première voiture, une charmante coccinelle si mes souvenirs sont exacts, dans le musée d’archéologie de Tripoli, où les plus belles mosaïques du monde sont exposées, ou encore le projet pharaonique de la « Grande Rivière », sensé re fertiliser le désert à grands coups de millions, sans parler de site officiel de l’État libyen, appelé « Kadhafi parle » et dont le forum de discussion libre est éternellement « coming soon », démontrent toutes la même chose : la Suisse est l’opposition terme pour terme de la Libye (...)."

J’invite enfin, et pour en finir (provisoirement) avec ce sujet inépuisable, mes propres lecteurs à consulter le libellé « Kadhafi » en libellé : entre un discours prophétisant la prochaine islamisation de l’Europe et un petit rappel du contenu de son fameux « Livre vert » qui tient lieu de constitution à son pays, ils ne seront pas déçus de la visite !

J.C

27 juillet 2009

Le philosophe égyptien Murad Wahba soutient la normalisation avec Israël et déclare : la laïcité est une nécessité culturelle

Ci-dessous des extraits d´une interview du philosophe égyptien Murad Wahba, diffusé sur la télévision ON le 22 juin 2009.

Interviewer : Croyez-vous encore au dialogue ?

Murad Wahba : Oui, et je vais vous dire pourquoi. D´abord, il n´y a pas de précédent à une guerre sans fin dans l´histoire de l´humanité. C´est pourquoi il faut mettre un terme à la guerre et amorcer la paix. La paix ne peut venir qu´avec des concessions, et les négociations nécessitent des concessions. En d´autres termes, si vous vous embarquez dans des négociations en croyant détenir la vérité absolue, ces négociations sont condamnées à échouer. Les concessions entraînent un changement de mentalité : au lieu de penser en termes d´absolu, vous devez penser en termes relatifs, afin d´arriver à la paix. Tant qu´il y aura des gens qui croiront détenir la vérité absolue - les fondamentalistes dans les camps juif et palestinien -, nous demeurerons en état de guerre. En tant qu´intellectuel, il est de mon devoir de m´efforcer de changer cette mentalité, afin d´entamer le processus de paix. C´est pourquoi je ne renonce pas à la paix. Y renoncer serait aller à contre courant de l´histoire de l´humanité.
(...)

Nous avons signé un accord de paix avec Israël. Dans cet accord de paix se trouve un article qui oblige les deux côtés à normaliser leurs relations dans les domaines économique, politique et culturel. Respecter cet accord de paix consiste à œuvrer pour la normalisation culturelle.
(...)

Les intellectuels qui se leurrent en croyant qu´il est possible de refuser la normalisation culturelle, vont à l´encontre de l´accord de paix. Deuxièmement, aujourd’hui, avec la globalisation, qui signifie la mort de la distance, aussi bien en termes de temps que d´espace, on ne peut demeurer culturellement isolé. En outre, les cultures s´enchevêtrent, que cela nous plaise ou pas. Certains disent que les Juifs s´isolent. Ce n´est pas vrai. La révolution scientifique et technologique - et c´est un point très important - a commencé au début du 20ème siècle. C´est l´époque où ont été publiées les premières études de physique nucléaire. Cela a mené à la bombe atomique, à l´utilisation de l´énergie atomique à des fins aussi bien pacifiques que guerrières. Qu´est-il arrivé à ceux qui ont mené la révolution scientifique et technologique au début du 20ème siècle ? Ils n´étaient que dix à douze, juifs pour la plupart, à mener ces recherches. Au point que la physique nucléaire a été appelée « physique juive ». En 1933, Hitler a expulsé ces gens d´Allemagne, et ils sont partis pour les États-Unis, qui les ont accueillis. C´set ainsi que les États-Unis ont accueilli la révolution scientifique et technologique dans le domaine de la physique nucléaire.
(...)

Empêcher la normalisation culturelle revient à empêcher toute participation à la révolution technologique mondiale initiée par les Juifs et à laquelle ils ont pris part activement. C´est dangereux en ce que cela nous conduit à l´isolement et au retard. La preuve en est que les universités égyptiennes ne sont plus compétitives.
(...)

Si vous instaurez la démocratie dans un contexte rétrograde, c´est la catastrophe. C´est donner du pouvoir à des gens qui détiennent la vérité absolue, comme on l´a vu dans le passé, et je vais m´arrêter là.

Interviewer : Non, je voudrais une explication.

Murad Wahba : Vraiment ?

Interviewer : En quelques mots.

Murad Wahba : Si l´on ne met pas de limites aux élections, les Frères musulmans et les autres groupes musulmans connaîtront une victoire écrasante, sous prétexte de démocratie. Est-ce ce que vous voulez ? Voulez-vous répéter ce qui est arrivé à Gaza ?
(...)

Interviewer : Vous avez dit que le terme "laïque" est tabou chez les Arabes.

Murad Wahba : Quiconque se déclare laïque se fait soit abattre, soit accuser d´apostasie. C´est ce qui est arrivé au cheikh Ali Abdel Razeq en 1925, à Taha Hussein en 1926, à Naguib Mahfouz et à Farag Fouda, qui ont été tués. Néanmoins, il me semble que la laïcité est une nécessité culturelle. J´appelle aujourd’hui à la laïcité. Nous avons donné ici quatre conférences sur le sujet, qui se sont déroulées pacifiquement, mises à part quelques menaces mineures.

Interviewer : Vous avez récemment affirmé que le fondamentalisme a conduit l´Égypte à la stérilité.

Murad Wahba : Ce qui importe le plus dans le fondamentalisme, c´est l´adhésion au texte religieux littéral, plutôt que le recours à l´esprit [pour interpréter] le texte. En d´autres termes, le fondamentalisme paralyse l´esprit. Les fondamentalistes amènent la paralysie de l´esprit, et donc de la créativité et de la pensée, ce qui induit du retard.

 Source : site MEMRI, 12 juillet 2009

26 juillet 2009

Benoit XVI : Sida, circoncision et voyage en Terre Sainte


Le sourire du mois
- juillet 2009

Merci à Sylvie R. pour m'avoir signalé ce "cartoon".
Un petit retour sur le voyage du Pape en Terre Sainte, avec un dessin finalement pas trop méchant, mais assez percutant. A noter - toute plaisanterie mise à part - que les statistiques, aussi bien en Israël que dans le monde arabe, démontrent bien que la circoncision diminue les risques de contamination par le virus HIV !

J.C

23 juillet 2009

Ces Chrétiens qu'on persécute

Introduction :Voilà donc que la presse commence - un peu - à parler d’une réalité non « politiquement correcte », celle des persécutions anti-chrétiennes. Sujet plutôt tabou en Europe (à la fois en raison d’une déchristianisation accélérée, et de la mauvais conscience envers des ex-colonisés d’autres religions), il commence enfin à être abordé. On en a reparlé tout dernièrement, suite à une nouvelle vague d'attentats contre les Chrétiens d'Irak, qui ont déjà pris la fuite en grand nombre.
L’hebdomadaire « Valeurs actuelles » a consacré à ce sujet, voici déjà plus d'un an et demi, un article fort éloquent, que l’on pourra lire dans son intégralité sur ce lien. Son auteur est Thomas Grimaux, auteur du « Livre noir des nouvelles persécutions antichrétiennes » (Editions Favre).
Ci-dessous un extrait de l’article, consacré au triste sort des Chrétiens dans une grande partie des pays à majorité musulmane.

J.C
Le phé­­no­mène fondamentaliste musulman est depuis quelques années la principale source de ces nouvelles persécutions. Pour comprendre sa haine radicale du "croisé", il suffit de lire les programmes des mouvements les plus en vue, quelle que soit l’aire culturelle ou ethnique dans laquelle il s’exprime.
Dans de nombreux pays, la simple lecture de la constitution - établie sur la charia, la loi islamique - est édifiante. L’Arabie Saoudite est le cas le plus typique. Le culte catholique y est interdit aux centaines de milliers de chrétiens qui travaillent dans le pays. Ils ne peuvent même pas se réunir chez eux, pour une simple prière ! Dans le nord du Nigeria, en Afghanistan, au Pakistan, en Indonésie, en Malaisie, mais aussi en Algérie, depuis la loi "anticonversion" de mars 2006, la situation est quasi identique.
En Turquie, tout élève qui parle en classe du génocide arménien de 1915 est passible d’une punition. L’Église catholique turque demande sa reconnaissance officielle depuis 1970. En vain jusqu’à aujourd’hui. Pour faire bonne mesure, le gouvernement a confisqué, depuis 2002, les trois quarts des propriétés du patriarcat oecuménique.
Au Turkménistan, les rares prêtres présents doivent exercer leur ministère en faveur des seuls ressortissants étrangers. Au Bangladesh, la minorité chrétienne se garde bien de célébrer Noël, faute de protection policière. Au Kosovo, placé sous la tutelle officielle de l’Otan et de l’Onu, plus de cent cinquante églises et couvents ont été détruits depuis 1999. À Pristina, la capitale de la province, l’église du Christ-Sauveur a été transformée en toilettes publiques. Même dans les paisibles et séduisantes Maldives, les dirigeants doivent être obli­gatoirement musulmans sunnites. Le culte catholique y est prohibé.
Ces pays d’islam ont développé une pensée structurée, à la fois philosophique et théologique, qui promeut la soumission ou l’élimination de fait, puis de droit, du christianisme. Le processus est toujours le même, afin d’instaurer un sentiment d’insécurité permanente : insultes, calomnies (comme dans les manuels scolaires égyptiens ou les BD du Hamas), crachats au passage du chrétien, menaces.
À Diyarbakir, la grande ville du sud-est de la Turquie, le principal imam a pu clamer dans un de ses prêches, sans apparemment choquer les autorités : « Les transferts d’organes sont licites sauf pour les prostituées, les drogués et les chrétiens. » Progressivement, la pression est telle que les jeunes filles chrétiennes se voient contraintes à porter le voile. Cela se vérifie depuis quelques années au Liban ou en Palestine.
Les enlèvements de prêtres ou de simples fidèles se sont multipliés aux Philippines et en Irak, à la faveur d’une campagne de terreur. « Les chrétiens sont poussés à l’exil pour fuir la violence de groupes fondamentalistes », constatait le 20 novembre le Secrétariat général du synode des évêques d’Asie.
Mgr Giovanni Lajolo, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, déplore la situation particulièrement douloureuse des chrétiens au Moyen-Orient : « La proportion des catholiques a été divisée par dix en Iran depuis 1973 et ne représente plus que 0,01 % de la population totale. Sur la même période, elle a été réduite de deux tiers en Irak, passant de 2,6 % à 1 %. En Syrie, les catholiques ne constituent plus que 1,9 % de la population contre 2,8 % en 1973. Enfin, en Israël et en Palestine, elle a été presque divisée par deux, passant de 1,9 % à 1 %. »
Ces départs affaiblissent les communautés chrétiennes et réduisent la liberté d’action de l’Église : « La carence de liberté religieuse se manifeste en particulier par des entraves à la communication entre communautés de fidèles et évêques, entre les évêques et le pape, l’interdiction de créer une conférence épiscopale ou l’obtention des visas pour les agents pastoraux, la limitation de la construction d’églises ou encore l’écartement de la vie publique. » Le catalogue des persécutions sanglantes en terre d’islam est un long martyrologe. Trop souvent, il semble laisser indifférent les défenseurs patentés des droits de l’homme.

Thomas Grimaux, 
Valeurs actuelles », 21 décembre 2007

22 juillet 2009

Rediffusions de l’été …


Comme d’habitude, Judaïques FM prend ses « quartiers d’été » au mois d’août : beaucoup d’auditeurs réguliers - et de collaborateurs - en vacances, et la programmation est donc bien allégée, hormis les obligatoires rendez-vous d’actualité.

Il en sera de même pour « Rencontre », qui ne reprendra son cours normal que le dimanche 6 septembre. Dans l’attente, quatre émissions anciennes seront rediffusées, et voici le programme. J’invite ceux qui ne les auraient pas entendues à les découvrir, bien entendu, en consultant aussi en lien la présentation donnée pour chacune sur mon blog.

Dimanche 26 juillet :

Rediffusion de l'émission du 2 novembre 2008 (présentation ici).
Sujet : « Que faire pour Guilad Shalit ? »
Invités : Maître Emmanuel ALTIT, avocat et M. Karim Hervé BENKAMLA, militant associatif

2. Dimanche 9 août :

Rediffusion de l'émission du 14 décembre 2008 (présentation ici).
Sujet : « Allah, mon boss et moi : l’islam au travail »
Invitée : Mme Dounia BOUZAR, anthropologue des religions

3. Dimanche 16 août :

Rediffusion de l'émission du 6 avril 2008 (présentation ici).
Sujet : « Lutter contre les préjugés antisémites à l’école »
Invitées : Mmes Samia ESSABAA (enseignante) et Josiane SBERRO (militante associative)

4. Dimanche 23 août :

Rediffusion de l'émission du 19 octobre 2008 (présentation ici).
Sujet : «Maintenir le dialogue entre Juifs et Musulmans»
Invités: M. Hassen CHALGHOUMI, Imam de Drancy et Bernard KOCH, journaliste

Un dernier mot à propos de ce programme : l’actualité du monde musulman est toujours agitée, mais surtout mouvante. Cela n’aurait pas eu beaucoup de sens que de repasser des interviews réalisées « à chaud » à propos d’un des pays du Moyen-Orient : c’est pourquoi, à l’image des auditeurs présents de la région parisienne, nous « resterons en France » les prochaines semaines !

J.C

20 juillet 2009

Pique-niques judéo musulmans !



Deux photos sympathiques, et quelques mots d’explication.

Ces photos ont été prises lors d’un pique-nique du groupe « Shalom-Paix-Salam, groupe créé sur FaceBook auquel j’ai bien sûr adhéré, et dont je donne le lien pour les déjà inscrits sur F.B :
Cliquer ici.

Sur la photo du bas, on découvrira (de gauche à droite) Corine Goldberger et Jamila Allaoui (deux piliers du groupe) et puis, tout à fait à droite le Rabbin Gabriel Farhi, un « collègue » de Judaïques FM qui tient une chronique tous les dimanche matin (voir aussi son site en lien permanent). Sa présence n’était d’ailleurs pas surprenante : le Mouvement Juif Libéral de France (MJLF) auquel il appartient, a toujours été « en pointe » pour le dialogue interreligieux.

Je n’ai pu hélas être présent aux deux pique-niques organisés par ce groupe, le 5 juillet au parc Itzhak Rabin et le 12 aux Buttes Chaumont, pas plus qu’à celui organisé par une association féminine plus ancienne, « Les bâtisseuses de Paix » le 14 juillet (visiter leur site). Mais, bien sûr, j’espère inviter avec plaisir toutes ces militantes courageuses du dialogue, qui redonnent espoir en des relations sereines entre Juifs et Musulmans dans notre pays - et cela, en une période bien lourde sur laquelle pèse l’ombre du procès des tortionnaires antisémites d’Ilan Halimi ... Comme les responsables d’un autre groupe de FaceBook, « Juifs, Musulmans, faisons la paix » invités il y a quelques semaines, comme bien d’autres que ma série a toujours essayé de faire connaître au grand public, elles méritent d’être soutenues. Et reconnues des médias !

J.C

19 juillet 2009

Une interview de Souhail Ftouh dans le mensuel « Tribune Juive »


Introduction :
Les lecteurs de mon blog connaissent bien mon ami Souhail Ftouh, jeune avocat tunisien et militant très courageux pour une paix véritable entre Israël et le monde arabe. Le mensuel « Tribune Juive » (numéro 49 de juin 2009) vient de consacrer un dossier au dialogue avec les Musulmans (voir illustration), et ce n’était que pure justice que cet ami soit interviewé dans ce cadre : avec son autorisation, je la reproduis ici.
J.C

« J’ai toujours pensé que le dialogue est la base de toute vie en commun et qu’il ne faut pas désespérer de l'Homme avec un grand H. J’ai toujours estimé qu'il y a un moyen d'éviter l’apocalypse ; c'est de permettre le dialogue, car la difficile mais indispensable réconciliation, est la condition première en vue d'un avenir de sécurité commun et d'une cohabitation pacifique, qui ne pourra devenir réalité que moyennant des efforts renouvelés, persévérants et sincères avec ceux qui en ont marre d'être assujettis à une poignée de fanatiques mafieux. Dans le monde musulman que je connais bien, il existe quantité d'individus qui ont une véritable sympathie pour le peuple juif et un grand désir de parvenir à la paix.
J’ai toujours cette croyance que l’Éternel nous a créés pour vivre et faire la paix, et non pour faire la guerre et mourir, et que par conséquent les Juifs et les Musulmans doivent arrêter de se crier les uns sur les autres, et à la place décider de s’écouter et d’apprendre les uns des autres à vivre en harmonie. Je refuse de croire que la seule voie soit celle de la violence, de l'extrémisme et du désespoir.
J’ai aussi la certitude que les Israéliens sont partisans infatigables d’une paix juste et durable. On a souvent appelé les Juifs « les bâtisseurs du temps ». Ce n'est pas une poignée d'extrémistes qui va dire le contraire ou faire vaciller les fondements de l'Humanité.

Enfin, j’ai toujours la conviction que les ennemis des Arabes ne sont pas les Juifs, les ennemis des Arabes sont les fanatiques. Les Juifs et les Arabes sont un seul et même peuple, une seule et même race, un seul et même sang. L'ennemi des deux peuples frères, c'est le fanatisme islamique, qui cherche à nous monter les uns contre les autres, parce qu'il sait que, unis, Juifs et Arabes ont toujours été mieux que les autres et le redeviendront. Avec les contextes sociétaux et mondiaux actuels, il est important de combattre l’obscurantisme et il est primordial que nous continuons de remplir nos devoirs premiers : former des citoyens instruits et informés. Il faut reconnaître que l'ignorance, la désinformation et la négation ont entraîné les guerres, l'Inquisition, la Shoah, les mouvements djihadistes dont nous sommes témoins.
Je voudrais enfin dire qu’il y a ici une preuve que la tradition juive n’est pas exclusive, et que du coté des médias de la presse communautaire tout est mis en œuvre aujourd’hui pour « reconnecter » les modérés à la tâche qui les attend au futur processus de paix, car l'espoir est permis entre les Arabes et Israël. »

Souhail Ftouh,
Tunis

16 juillet 2009

Ouïgours, les Musulmans oubliés

Cela aura été l’autre évènement international - après le début de révolution en Iran - de ce début d’été : les graves troubles au Xinjiang chinois, qui ont opposé les « indigènes » Ouïgours aux Hans, ethnie majoritaire dans le pays et qui l’est devenu, peu à peu dans cette immense province. Une occasion pour le grand public - pour qui les seuls « territoires occupés » rappelés quotidiennement sont les quelques milliers de kilomètres carrés de la Cisjordanie -, de découvrir que cette grande puissance, outre le Tibet, s’était agrandie au cours des siècles derniers en colonisant un immense territoire à sa frontière ouest.

Or les Ouïgours sont ... musulmans ! Et la Chine populaire, alliée traditionnelle du monde arabe, qui a mis quatre décennies à reconnaître Israël et qui est très proche de ses pires ennemis - armements vendus à l’Iran ; pétrole acheté au Soudan ; défense de ces deux « états voyous » au Conseil de Sécurité de l’ONU - se retrouve donc à devoir mater une révolte qui, si, elle n’est pas encore « islamiste », risquerait en théorie de nuire à ses alliances. Sauf que ... on se souvient du silence du monde musulman lorsque les Russes écrasaient les Tchétchènes ; un silence bien intéressé et qui démontrait l’hypocrisie de ses autres indignations ! Et on note, aujourd'hui et à nouveau, l’extraordinaire modestie des réactions chez la plupart des puissances musulmanes, après les premières centaines de victimes de la répression en Chine.

Mohamed Sifaoui, qui se moquait lors de l’opération de Gaza des « marcheurs du samedi », les interpelle sur son blog à propos de leur silence incroyable à propos de ces évènements.
Ci-dessous, un extrait :
« Oui ! Je souhaite marcher entre la place de la République et Nation pour scander mon soutien aux Ouïgours, vous savez ces Musulmans qu'on assassine en Chine dans l'indifférence collective, mais voilà, comme je le disais dans un précédent papier écrit lors de la guerre sur Gaza, tant que ce ne sont pas des Palestiniens qui meurent et tant que sous l'uniforme il n'y a pas de Juifs, les associations musulmanes, les membres du centre Zahra, ces antisémites qui se drapent derrière « l'antisionisme », l'UOIF, les salafistes, le CFCM, Dieudonné et ses amis, Marie-Georges Buffet, Olivier Besancenot, Jean-Luc Mélenchon et tutti quanti ne sont guère gênés par le sort de ces Musulmans bridés que le pouvoir de Pékin écrase ».Lien sur l'article du blog de Mohamed Sifaoui

Pour en savoir plus, deux autres liens :
1) La vidéo de l'émission "C dans l'air" sur France 5, qui a réunis le 8 juillet des spécialistes du sujet.

15 juillet 2009

Remember Neda !


Ainsi va l’actualité : une dizaine de jours de manifestations, aussi impressionnantes qu’inattendues dans cette République Islamique que l’on croyait inébranlable, et voici qu’un tremblement de terre a monopolisé tous les médias ... la mort subite du roi de la Pop Music, Michael Jackson, le 25 juin. Comme devait le relever avec ironie Caroline Fourest dans sa chronique de France Culture, le 10 juillet, « il y a des morts qui comptent plus que d’autres » : en tout cas pour le grand public, la cause est entendue et tout le monde a (presque) oublié les victimes de la répression en Iran.

Ce n’est pas bien sûr mon cas, et j’ai tenu à faire entendre à mes auditeurs une émission spéciale sur cette actualité, dimanche dernier. Cette révolution en marche ne doit pas s’éteindre, car l’avenir du Moyen Orient en dépend : laisser au pouvoir et encore pour longtemps les nazis enturbannés de Téhéran, ce serait plus que de la lâcheté, peut-être une forme de suicide collectif ... Cette révolution a eu aussi une icône, hélas vite oubliée par les journalistes : la jeune étudiante Neda Soltan, abattue par un « bassidji » le samedi 20 juin, et dont le film de l’agonie, pris par un téléphone portable, a fait le tour du monde : c’était une très belle femme de 26 ans, comme le montrent les photos de l’illustration. Une beauté qu’arrivait (à peine) à estomper le « hidjab » dont le port est obligatoire sous le joug des Ayatollahs.

Un groupe sur FaceBook a été créé pour perpétuer sa mémoire, j’en donne ici l’adresse pour les membres de ce réseau social :

13 juillet 2009

Un burqa non bienvenue ...

Différents types de voile islamique
Source : Reuters.

La burqa - dont on ne parlait guère qu’à propos de l’Afghanistan, voir les articles de ce blog à partir du mot en libellé - a fait une irruption fracassante dans le paysage politique, depuis qu’une soixantaine de députés de tout bord se sont inquiétés de sa multiplication dans nos villes, et depuis que même le Président Sarkozy a abordé le sujet dans son discours à Versailles, le 22 juin dernier !

Extrait de l’article du « Figaro » résumant son intervention :

« S'exprimant sur la polémique qui a enflammé la classe politique française, le président de la République a estimé que la burqa soulevait un «problème de dignité et de respect de la femme». « Ce n'est pas un signe religieux, c'est un signe d'asservissement (...) Elle ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République française », a-t-il tranché. Il reviendra au Parlement de se prononcer sur l'opportunité d'un texte de loi. ».

Pas inutile donc de rappeler, au moyen de l’illustration ci-dessous, les définitions exactes des mots « burqa », « hijab », et « niqab ». Avec quand même une petite correction : ce ne sont pas les seuls types de « tenues islamiques » pour les femmes, et on voit dans nos rues des Musulmanes porter des voiles ou coiffes bien plus discrètes ! Nous en avions discuté - entre autres - avec la sociologue Dounia Bouzar, lors d’une émission diffusée en décembre 2008, et vous pouvez écouter l’enregistrement en allant à l’adresse http://jean.corcos.free.fr/

J.C

12 juillet 2009

Et Zehava Ben chanta sous les étoiles de Marrakech !

Zehava Ben à Marrakech
(photo Jean Corcos)

Amis lecteurs fidèles ou de passage, vous serez surpris sans doutes par cette photo de mauvaise qualité, prise difficilement avec mon portable au milieu d’une petite foule ... oui, il s’agit d’une chanteuse israélienne, assez connue - quoiqu’un peu passée de mode aujourd’hui -, puisque c’est ... Zehava Ben ! Mais le plus surprenant, c’est cette photo fut prise : au plus profond d’un pays arabe, au Maroc à la fin du mois dernier !

Quelques mots d’explication : j’ai eu la chance d’être invité là-bas à un mariage juif, des circonstances très émouvantes donc qui m’ont permis de découvrir à la fois un nouveau pays et une des deux dernières - avec la Tunisie - communautés juives du monde arabe. Un mariage dans toute les traditions, à la fois religieuses et propres aux traditions orientales, qui s’est étalé à mesure des cérémonies pendant plus d’une semaine et qui (comme je ne suis guère pratiquant) m’aura permis de vivre ... deux « Shabbat pleins », et cela, ironie du sort, lors d’un voyage au Maghreb ! Il faut dire que les Juifs du Maroc ont su conserver à la fois une fidélité très vivace à leur religion et à leur patrimoine millénaire. Réunis pour cette occasion, des membres des deux familles avaient pris l’avion, venant bien sûr de France mais aussi d’Israël - cela fait longtemps que le Maroc n’impose aucune restriction aux visiteurs de ce pays, même s’il n’y a ni relations diplomatiques, ni liaisons aériennes -, du Canada et d’autres pays d’Europe.

La cérémonie dite du « henné » fait partie des traditions communes au Juifs et Musulmans originaires d’Afrique du Nord, et elle n’a rien de religieux : un moment purement oriental, avec danses et musiques. Les futurs épousés (la cérémonie du mariage a lieu quelques jours après en général) sont vêtus de tenues traditionnelles et la musique est orientale: folklorique et contemporaine, en arabe et en hébreu. Le « clou » de la soirée est l’application d’une teinture sur la paume d’une main, celle des fiancés bien sûr, mais aussi de membres de leur famille et en particulier des jeunes filles non encore mariés ... car « ça porte chance » ! Et la confection artisanale de cette teinture est faite le soir même, à partir d’une poudre extraite de l’arbuste épineux du même nom.

Mais revenons à « ce » henné dont je conserverai longtemps un souvenir merveilleux. Il se déroula dans un décor digne des mille et nuits, dans des jardins à Marrakech : accueil par les trompettes et tambourins de musiciens en grande tenue, orchestre oriental ... tout cela n’avait rien d’étonnant, sauf lorsque fut annoncé un deuxième orchestre : celui-là venu d’Israël et accompagnant la vedette Zehava Ben ! J’ai déjà évoqué cette chanteuse et mis en ligne sur le blog un clip musical, « inta omri » (cliquer sur ce lien). Elle-même d’origine marocaine, elle a repris dans son répertoire des grands classiques de la musique arabe, dont le fameux «inta omri ». Parmi eux, un air qui servit de « jingle » lors des premières années de mon émission, avant d’être remplacé par l’air du film « Lawrence d’Arabie ». Toutes ces chansons, donc, mais aussi de nombreux « standards » en hébreu furent chantés et repris en chœur par les convives, tranquillement, alors que de nombreux Musulmans invités ou serveurs étaient dans l’assistance : un moment de pure magie !

Mais je devais aussi découvrir que, dans ce pays accueillant et où les visiteurs sont définitivement bienvenus - contrairement à l’Algérie voisine qui subit depuis des décennies un régime xénophobe et anti-juif -, de tels « évènements » n’ont rien d’exceptionnel : à l’occasion d’autres fêtes - mariages, bar-mitzvot - il est courant d’entendre des orchestres venus d’ailleurs jouer des airs en hébreu. Comme il est courant de croiser des touristes israéliens, visitant le pays sans angoisse particulière et jusqu’aux régions les plus reculées ...
Nous prenant sans doutes pour des touristes venus de là-bas, nous avons même été interpellés par quelques mots en hébreu à la sortie d’un restaurant de Casablanca !

Etonnant pays, et beaux souvenirs, alors même que l’ambiance reste bien lourde au Moyen-Orient et par ricochet presque partout en terre musulmane ... le Maroc mérite bien un « dossier spécial », que j’espère mettre en ligne un jour sur le blog.

J.C