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31 mai 2009

15 à 20 % des visiteurs de mon blog sont des antisémites !

Exemple de recherche sur Google, à propos de Laurent Fabius

J’ai découvert, grâce à une récente « newsletter » du CRIF, cet article publié sur le site de « l’Express » et intitulé « Juifs d’abord, journalistes et animateurs ensuite ? », dont je vous donne ici le lien. Il relève une curiosité malsaine de nombreux visiteurs du moteur de recherche « Google », un pourcentage considérable de requêtes s’inquiétant de la judéité possible de vedettes de la télévision.

Je vous laisse découvrir cette brève information, qui jette un peu un froid ... comme la majorité des commentaires publiés, et qui hélas - sur ce sujet précis comme sur d’autres - révèlent un public majoritairement sourd aux signaux démontrant la remontée de l’antisémitisme dans notre pays : les mêmes doivent aussi, et probablement, penser que l’on a tort de s’inquiéter de la liste « antisioniste » de Dieudonné ; ou de penser que le malheureux Ilan Halimi a été martyrisé parce que juif ; ou que les centaines d’agressions recensées comme antisémites par la police ces dernières années l’étaient bien, etc. ; avec, petite goutte de fiel toujours enrobée dans les mêmes formules, ce message subliminal ou clairement écrit : c’est au fond de la faute des Juifs qui ont tort de toujours se plaindre !

Mais il se trouve aussi que sur ce sujet précis des recherches sur les origines prétendues juives d’animateurs de la télévision - ou d’autres personnalités -, je peux prétendre à la fois à une grande antériorité par rapport à cet article de « l’Express », et à des données quotidiennes et déprimantes : grâce au logiciel «sitemeter » (la petite icône en bas de la colonne de droite du blog), je peux suivre non seulement le nombre de visiteurs, mais aussi les thèmes des requêtes lorsqu’ils proviennent d’une recherche (en grande majorité par le moteur « Google ») : or tous les jours, je note entre 15 et 20 % (parfois beaucoup plus quand ces noms reviennent en « tête de gondole » de l’actualité) de recherches associant le mot « juif » à :
- François Hollande ;
- Patrick Sabatier ;
- Thierry Ardisson ;
- Jean-Marc Morandini ;
- et deux personnalités d’origine musulmane, Roschdy Zem et Rachida Dati !

Pour le vérifier, je vous invite donc à cliquer sur ce lien permanent sitemeter (les informations sont en lecture libre), et à le vérifier périodiquement ... ce qui démontrera la mauvaise foi crasse des commentaires mentionnés plus haut.

A propos de François Hollande : j’ai publié en décembre 2006 un article relevant, déjà, des recherches sur « ses origines » : vous le lirez sur ce lien, et il figure en numéro un des recherches « François Hollande juif » sur Google.

A propos de Thierry Ardisson : je ne m’étais pas inquiété de cette « rumeur », mais les innombrables visiteurs s’interrogeant sur son imaginaire judaïté viennent en raison d'un article vieux déjà de trois ans, et où le mot « juif » était joint à son patronyme.

Pour plusieurs autres personnalités - pour lesquelles la même curiosité taraude ces « Sherlock Holmes » du Web -, l’origine de leur venue est cet article d'avril 2007, où je commençais à me rendre compte qu’il s’agissait, vraiment, d’un signal inquiétant : je vous invite à le découvrir, parce que je relevais à cette occasion des exemples de recherches haineuses ... Autre cause de succès, l’association dans le titre des mots « juifs » et « show biz » : grand impact probablement chez les cervelles de moineaux fans de Dieudonné, qui fait siffler à chaque représentation Arthur, Patrick Bruel et autres « Sionistes » !

Pour Rochdy Zem, son association au Judaïsme doit probablement faire recette auprès de la frange carrément antisémite de la jeunesse musulmane, qui doit le détester ... précisément pour les raisons motivant mes propres éloges, raisons exposées dans cet article.

Enfin, à propos de Rachida Dati, j’ai analysé longuement la folle rumeur à son sujet en juillet 2008, sous le titre : "Rachida Dati juive : elle court elle court la rumeur chez les minus !" . Une référence qui a du succès puisqu’elle m’amène quotidiennement un nouveau lot de minus, appâtés par le référencement en tête de liste sur Google.

Que répondre, enfin, à ceux qui s’indigneront de voir cataloguer comme antisémites ces milliers d’anonymes ? Une réponse simple, sous la forme de trois questions :
- Les mots « catholique » et « musulman » apparaissant aussi régulièrement sur mon blog, pourquoi ne retrouve-t-on pas de recherches associant des noms de personnalités à ces religions ?
- Pourquoi cette fascination pour des personnalités des médias ou de la politique ? N’est-ce pas parce que ce sont les figures les plus évidentes de la réussite pour ceux dont le bagage culturel est médiocre, et qui ne voient le monde qu’au travers de leur écran de télévision ?
- Et pourquoi, enfin, alors que j’ai déjà du mentionner sur mon blog des centaines d’autres noms connus, juifs ou non juifs, les recherches ne se portent-elles jamais sur des Prix Nobel, grands médecins ou scientifiques ?

La réponse est simple, même si elle est dure à avaler : ces Internautes que je suis arrivé à « tracer », sont les révélateurs des 15 à 20 % d’antisémites, effectivement recensés dans les sondages, et qui pensent que les Juifs ont trop de pouvoir et d’influence en France - précisément la clientèle qu’essaie actuellement de draguer Dieudonné pour les élections européennes !

J.C

28 mai 2009

Forum économique mondial en Jordanie : Shimon Peres accueilli avec intérêt

Le président Shimon Peres s’est rendu en Jordanie où il a participé à la conférence annuelle du Forum économique mondial. Au terme de son discours, il a réuni une conférence de presse qui a été retransmise par les principales chaînes télévisées du monde arabe, et au cours de laquelle il a présenté la position israélienne sur les questions régionales.

Le "Haaretz" (lundi 19 mai 2009) note surtout que le Président Shimon Peres a été accueilli avec enthousiasme par les journalistes arabes. Selon le journal, le président Pérès a suscité bien plus d’intérêt parmi ces journalistes que les personnalités arabes présentes à la conférence. Des hommes d’affaires de l’ensemble du monde musulman, dont de nombreux jeunes venant du Liban, des pays du Golfe, d’Iran et, naturellement, de Jordanie ont eux aussi tenu à entendre le discours du président israélien. Le président israélien s’est entretenu, ensuite, en tête-à-tête avec le roi Abdallah de Jordanie, en marge du Forum économique qui s'est tenu du coté jordanien de la mer morte. L’occasion était propice pour parler de l’économie et des échanges commerciaux entre les deux pays.

En paix depuis quinze ans, Israël et la Jordanie poursuivent leurs échanges économiques d’une façon continuelle. La Jordanie est une cible privilégiée pour les investisseurs israéliens. Tout d’abord pour son positionnement géographique : la Jordanie possède une façade sur le Golfe d'Aqaba (Mer Rouge), sur 25 km, entre Israël et l'Arabie Saoudite ; en plus, son économie est ouverte, mais aussi l’économie jordanienne présente la particularité d'être une économie de services à 70%. La Jordanie a été le pays le plus exposé à la guerre en Irak, notamment lors de l'interruption des échanges avec ce pays qui constituait son principal marché d'exportation, avec des conséquences économiques importantes et qui ont affecté ses perspectives de développement. L’ouverture de la Jordanie vers Israël a constitué une bouffé d’oxygène pour l’économie du Royaume hachémite. La Jordanie a aussi trouvé en Israël un partenaire possédant plusieurs atouts : l'économie israélienne est doté d’ un système capitaliste moderne et un pays jeune qui se caractérise par un secteur privé dynamique et un secteur de la high-tech en croissance rapide. Les entreprises israéliennes, principalement dans ce domaine, sont très appréciées par les Jordaniens. La Jordanie est un pays où un grand nombre d’entreprises israéliennes exportent du papier, des imprimantes et des machines industrielles. Les exportations vers la Jordanie atteignent un total de 115,2 millions de dollars pour l’année 2008.

Lors de la conférence annuelle du Forum économique mondial qui s'est tenu du coté jordanien de la mer morte, le roi Abdallah II de Jordanie et le président israélien Shimon Peres se sont félicités du dynamisme des échanges économiques jordano-israéliens. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Nasser Judeh, a assuré, lors du Forum économique de la Mer morte, qu’Israël et la Jordanie poursuivront leurs échanges économiques et que la Jordanie espèrera rester la principale destination des investisseurs israéliens dans la région. En effet, ces deux pays avaient signé un accord prévoyant la levée de tous les obstacles douaniers à l’horizon 2010 permettant aux industriels israéliens d’accentuer leur présence en Jordanie, notamment à travers la délocalisation de leur production et l’utilisation du port d’Aqaba pour exporter vers l’Occident, sans compter que la présence israélienne en Jordanie permet une ouverture commerciale sur le marché irakien, au travers des produits israéliens fabriqués en Jordanie, avec une main d’œuvre jordanienne moins coûteuse que celle de l'Etat hébreu. Si Israël a exporté pour 245 millions de dollars vers les pays arabes en 2006, ce chiffre a augmenté de 20 % en 2008 et la Jordanie en constitue la principale porte de transit vers les pays arabes car plus de 1.300 opérateurs israéliens travaillent avec le Jordanie. La Jordanie est le pays où le plus grand nombre d’entreprises israéliennes sont présentes, soit 1.343.

L'Agence nationale d'Israël pour la coopération internationale (MASHAV), rattachée au Ministère des Affaires étrangères, coopère dans ce sens étroitement avec le gouvernement jordanien en prévoyant plusieurs programmes de coopération sur le développement, qui sont considérés par Jérusalem et Amman comme instrumentaux et qui créent une atmosphère de confiance, de respect mutuel et de tolérance, participant à la consolidation de le paix entre les deux capitales (1).

La conférence annuelle du Forum économique mondial, tenue au début de la semaine en Jordanie, était une occasion pour accentuer les efforts afin d’augmenter le volume des échanges jordano-israéliens. Et si Monsieur Shimon Peres a suscité bien plus d’intérêt parmi les journalistes que les personnalités arabes présentes à la conférence, c’est parce qu’il est un des meilleurs ambassadeur de la paix dans la région, une personnalité largement respectée en Jordanie et dans le reste des pays arabes modérés.

Ftouh Souhail,
Tunis
(1) Le Centre de coopération internationale d’Israël Mashav vient d’ouvrir un compte Facebook afin de permettre de renforcer les échanges, la coopération et les rencontres entre tous les intervenants israéliens et arabes : Accéder au compte Mashav de Facebook

27 mai 2009

Les limites de l'humour, par Stéphane Guillon

Pas grand-chose à ajouter à ce sketch rapide et bien senti ...

Stéphane Guillon - parait-il, dans le « collimateur de l’Elysée » pour son insolence -, nous rappelle qu’en France et dès qu’il s’agit de religion, il y a un courage à géométrie variable pour la dérision : encore un coup de canif bien senti au « politiquement correct », après le film « La journée de la jupe » dont je vous avais parlé il y a quelques semaines ... serait-ce vraiment le printemps ?

J.C


Stephane Guillon et islam
envoyé par vrjiygh4576

25 mai 2009

Egypte : meurtre, pouvoir, show-biz et sexe

La chanteuse pop libanaise Suzanne Tamim

Un magnat égyptien de l'immobilier et pilier du parti au pouvoir, Hicham Talaat Moustafa, a été condamné à mort jeudi pour le meurtre d'une chanteuse libanaise avec laquelle il aurait eu une relation intime. Le juge du tribunal pénal du Caire a ordonné que l'homme d'affaires soit pendu pour avoir commandité ce crime. Un policier égyptien à la retraite, Mohsen al-Soukkari, jugé dans le même procès, a été condamné à mort par pendaison pour avoir exécuté le meurtre de Suzanne Tamim, 30 ans. L'audience s'est déroulée au milieu de strictes mesures de sécurité. Le tribunal a soumis son verdict à l'aval du mufti d'Egypte, les condamnations à mort devant être autorisées par cette plus haute autorité religieuse du pays. L'audience pour connaître son avis a été fixée au 25 juin.
Les deux condamnés, présents au tribunal, peuvent interjeter appel.

Mélange de meurtre, de pouvoir, de show-business et de sexe

L'épouse de M. Moustafa, qui a assisté à l'audience, s'est évanouie à l'annonce du verdict. A Beyrouth, Abdel Sattar Tamim, le père de la victime, a indiqué à l'AFP que la famille était satisfaite du jugement et qu'elle attendait désormais l'avis du mufti. «Nous avons pleine confiance dans le système judiciaire égyptien et nous attendons la décision finale», a-t-il dit, ajoutant que la famille était en «contact étroit» avec les avocats au Caire.
L'affaire, mélange de meurtre, de pouvoir, de show-business et de sexe, a été très suivie au Liban et en Egypte, un pays où les puissants hommes d'affaires font rarement face à la justice.
Les autorités ont imposé un black-out médiatique sur le procès ouvert en octobre 2008 et poursuivi des journalistes ne l'ayant pas respecté. M. Moustafa, 49 ans, un pilier du Parti national démocrate (PND), est accusé d'avoir payé Soukkari deux millions de dollars pour tuer Suzanne Tamim, retrouvée morte le 28 juillet 2008 dans son appartement de Dubaï, atteinte de plusieurs coups de couteau et la gorge entaillée. Selon l'accusation, après avoir surveillé son appartement, M. Soukkari s'y était rendu en se présentant comme un employé de l'immeuble et l'avait poignardée à mort. M. Soukkari, arrêté en août, avait dans un premier temps avoué avoir agi à l'instigation de M. Moustafa, mais les deux hommes avaient plaidé leur innocence devant le tribunal. Son immunité avait été levée

La chanteuse, à qui la presse arabe prêtait une vie sentimentale tumultueuse, s'était fait connaître après avoir gagné un concours de jeunes talents en 1996. Elle avait eu, selon la presse égyptienne, une relation intime avec M. Moustafa durant trois ans qui s'était terminée quelques mois avant le meurtre. Elle avait alors quitté l'Egypte pour Londres, avant de s'installer à Dubaï.
M. Moustafa, qui dirigeait Talaat Mustafa Group, une société pesant plusieurs milliards de dollars, est également membre du Conseil consultatif (Sénat). Son immunité avait été levée et il avait été remplacé par son frère à la tête de l'entreprise.
Après le verdict, les actions de la société présente dans le secteur touristique à travers la construction, l'immobilier et les projets de luxe, reculaient de 18% dans les premiers échanges à la Bourse du Caire.

Sources : AFP et Libération

24 mai 2009

Monde slave et monde musulman, affrontements et convergences : Alexandre Del Valle sera mon invité le 31 mai.

Entre la Mer noire et la Caspienne,
carte tirée du site "iran-resist.org"

Dimanche prochain, nous allons poursuivre l’examen de l’environnement géopolitique en Moyen-Orient en élargissant le cadre géographique, puisque nous allons évoquer le choc, parfois brutal, entre deux univers que la géographie a mis au contact direct l’un de l’autre. Le premier univers est celui du monde slave, ces nations qui sont établies à l’Est de l’Union Européenne, certaines à l’intérieur même de l’Union comme la Bulgarie, d’autres à ses frontières comme plusieurs ex-républiques de l’ex-URSS, elle-même remplacée par la Fédération de Russie et qui joue un peu le rôle de « parrain » pour de nombreux petits états. Le deuxième univers est celui du monde musulman, et là encore l’Histoire a rendu un peu floue la frontière entre les deux mondes : populations musulmanes à l’intérieur de l’ex-Yougoslavie, et qui aspirent à rentrer dans l’U.E ; minorités musulmanes à l’intérieur de la Russie, et qui posent des problèmes au pouvoir central - pensons par exemple à la répression féroce en Tchétchénie. Mais aussi pays musulmans dans l’environnement immédiat de la Russie, et avec lesquels les rapports sont très variables, de la quasi-alliance à des relations ambiguës. Mon invité sera Alexandre Del Valle, géopolitologue, qui a déjà publié de nombreux ouvrages et articles sur le monde musulman, c’est d’ailleurs la quatrième fois que je le reçois dans ma série. Il y a une quinzaine d’années, alors que la majorité de l’opinion et des médias prenaient partie contre les Serbes lors de la guerre en Bosnie puis au Kosovo, il disait que le soutien occidental aux Musulmans était une erreur ; et il a aussi publié un livre marquant : « La Turquie dans l’Europe, un cheval de Troie islamiste ? » (Editions des Syrtes).
Parmi les questions que je poserai à Alexandre De Valle :

- Pense-t-il que cette guerre puisse se rallumer en ex-Yougoslavie ? Et quel bilan tirer de la politique européenne et américaine dans les Balkans ?
- La même Russie qui était il y a dix ans le support des Serbes, ennemis des Musulmans, semble être revenue aux alliances de l’ex-URSS, puisqu’elle arme la Syrie, mais aussi et c’est nouveau l’Iran, qui est le principal danger pour les Occidentaux au Moyen-Orient : pourquoi ? Et pourquoi cette amnésie musulmane, qui semble tout pardonner aux Russes, y compris les massacres de centaines de milliers de leurs « frères », en ex-Yougoslavie ou en Tchétchénie ?
- Pense-t-il, comme Michel Gurfinkiel qui a été mon invité il y a quelques semaines, que l’on est revenu à la « guerre froide » avec une véritable alliance russo-iranienne ? Et que penser des liens renoués par la Russie avec plusieurs ex-républiques musulmanes d’Asie centrale : s’agit-il de prendre les Américains à revers en Afghanistan ?
- Jusqu’où ira la « dérive pro-islamiste » en Turquie, qui s’éloigne des Occidentaux et semble se rapprocher de ses voisins syrien et iranien ?

J.C

21 mai 2009

Gérard Akoun sur Judaïques FM ce matin : Netanyahou à la croisée des chemins

Les sourires et les poignées de mains, si chaleureux fussent ils, n’ont pas permis de masquer les divergences avec Barack Obama, et Benyamin Netanyahou ne doit pas se faire beaucoup d’illusions, même s’il essaie de faire bonne figure, sur la marge de manœuvre qu’il peut encore avoir pour contrarier la nouvelle stratégie que les États-Unis veulent mettre en œuvre au Moyen Orient à propos des Palestiniens et de l’Iran.

Barack Obama a été on ne peut plus clair, il l’a répété, à diverses reprises, la création d’un État palestinien indépendant et viable est incontournable, elle doit se réaliser dans des délais raisonnables et pour aboutir à une paix réelle avec le monde arabe, des négociations devront aussi avoir lieu avec la Syrie et le Liban. Les Américains ont décidés de peser de tout leur poids pour faire avancer les négociations, ils arbitreront et ne s’aligneront plus systématiquement sur les positions israéliennes. Quant à l’Iran, si les Américains comme les Israéliens s’opposent à ce que l’Iran, puisse disposer de l’arme nucléaire, ils n’accordent pas la même priorité au règlement de cette question. Ils privilégient la création de l’État palestinien car, contrairement aux Israéliens, ils pensent qu’elle affaiblirait l’influence de l’Iran dans la région, et par voie de conséquence celle du Hamas et du Herbollah.

Le désaccord est total et il ne pouvait en être autrement entre un gouvernement israélien composé de personnalités de droite et d’extrême droite, opposées à la création d’un État palestinien, et une administration américaine qui souhaite retrouver des relations apaisées avec le monde arabe. Mais, cela ne conduit pas à une rupture de l’alliance traditionnelle entre Israël et les États-Unis, la sécurité d’Israël reste un impératif politique : les Américains exigeraient que le futur État palestinien soit démilitarisé, qu’il n’y ait pas de droit au retour pour les réfugiés ; mais en contrepartie, il y aurait des concessions territoriales douloureuses pour Israël, en particulier le partage de Jérusalem.

Benjamin Netanyahou a été chaleureusement accueilli, et applaudi à son retour pour sa résistance aux pressions américaines, mais Israël pourrait il résister longtemps si elles se conjuguent à celles des autres membres du quartet dont l’Union Européenne ? On peut en douter, même si certains ministres voudraient jouer les matamores !
Barack Obama doit se rendre en Égypte, et prononcer le 4 juin un discours à l’adresse du monde arabe. Il attend d’ici cette date, un engagement des Israéliens, un geste important : le gel total de la colonisation qu’ Hillary Clinton a demandé expressément au Premier Ministre Israélien.

Benyamin Netanyahou, pourra t-il s’y dérober, sinon pourra t-il convaincre sa coalition de le suivre sur cette voie ? Rien n’est moins sur, il est même probable qu’il devra faire face à une crise gouvernementale ou pire encore à l’éclatement de sa coalition. Mais il doit en prendre le risque car il se trouve à la croisée des chemins. Il ne serait pas le premier homme politique à s’être fait élire sur un programme pour en appliquer un autre, s’il veut se conduire en homme d’État responsable, car refuser de faire ce geste serait un camouflet, pour Obama et pour les États-Unis.
Ce serait s’affronter directement à son allié le plus sur et Israël y aurait tout à perdre.

Gérard Akoun
Chronique politique du 21 mai 2009

Ghriba 2009 : un pèlerinage réussi



Pèlerinage de la Ghriba, Djerba 2009
Photos Robert Bismuth

Merci au professeur Robert Bismuth - à gauche, sur la photo du haut - pour avoir autorisé la publication ici de quelques unes de ses très belles photos ramenées de Djerba : la semaine dernière, à l’occasion de la fête juive de Lag Ba’Omer et comme chaque année, avait lieu le pèlerinage dit de la Ghriba, du nom de la plus ancienne synagogue d’Afrique du Nord. Après les très vives tensions de l’hiver dernier au moment de l’opération de Gaza, on aurait pu craindre le découragement de nombreux Juifs - essentiellement originaires de Tunisie - qui reviennent régulièrement sur leur terre natale à cette occasion.

Or, globalement, la « Ghriba 2009 » a été un succès : pas une affluence record, mais tout de même 3.500 personnes, dont un millier venus d’Israël et ne craignant pas de venir dans un pays arabe malgré les risques de terrorisme ! A noter la présence de plusieurs personnalités venues de France, dont le directeur du CRIF, Haïm Musicant.
Quelques mots pour finir sur le professeur Robert Bismuth : médecin, il est très engagé dans le dialogue interculturel entre les deux rives de la Méditerranée, notamment au travers du « Comité de coopération Marseille Provence Méditerranée ». J’avais fait sa connaissance il y a deux ans, à Tunis, lors d’un colloque de la « Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions », et je l’ai retrouvé ... sur Face Book, où il vient de publier ce beau reportage 

J.C

20 mai 2009

Pourquoi Ankara s’est-elle laissé duper ? par Souhail Ftouh

Le Premier Ministre turc Recep Tayyip Erdogan

Personne n’a peut-être vraiment commenté pourquoi le Gouvernement pro islamiste d’Ankara a mis de côté ses relations stratégiques étendues avec Israël pour renouer avec la Syrie. La Turquie vient en effet d’achever, la semaine dernière, trois jours de manœuvres militaires avec la Syrie. L’exercice était assorti de la signature d’une lettre d’intention en vue d’une coopération dans l’industrie militaire, entre le Ministre turc de la Défense Vecdi Gonul et son homologue syrien Hassan Turkmani.

La décision de la Turquie d’organiser des manœuvres militaires et surtout la signature d’une lettre visant à établir une coopération militaire avec Damas peuvent faire dérailler les liens de coopération de longue haleine entre la Turquie et Israël. Israël doit-il alors « s’inquiéter » de ce rapprochement, comme l’a indiqué le ministre de la Défense ? Tout d’abord l’accord militaire entre la Turquie et Israël du 23 février1996 pourra être déclaré inopérant. En plus il y a des risques que le matériel hautement sophistiqué délivré par Israël à la Turquie tombe dans les mains de Damas. Des avancées technologiques peuvent être maintenant transmises aux Syriens. Par le passé, il est arrivé à plusieurs reprises que des connaissances technologiques très sensibles aient été partagées avec des pays « amis », puis glissées vers d’autres pays moins recommandables.

La Syrie fait partie de ces « mauvais garçons » de la Communauté Internationale. Son régime est un expert dans la manipulation des pays voisins et dans le jeu de billard à trois bandes. Ce pays cherche, par exemple, à avoir de bonne relation avec l'U.E (L’U.E et la Syrie ont décidé de lancer l’accord d’association le 14 décembre 2008) alors que le régime syrien entretient de mauvaises relations avec les pays arabes modérés ! L’ambassadeur syrien en Égypte et délégué permanent du régime de Damas auprès de la Ligue arabe, Youssef Ahmad, a été renvoyé récemment à Damas par les autorités égyptiennes, sur fond de graves désaccords entre les présidents Hosni Moubarak et Bashar El-Assad concernant le dossier palestinien et, plus particulièrement, la légitimité du gouvernement dirigé par le Premier ministre Ismaïl Hanyieh dans la bande de Gaza. La Syrie qui se sent rejetée par ses voisins arabes (puisqu’elle est la déléguée exclusive des intérêts iraniens dans la région) cherche donc aujourd’hui des alliances avec des pays non arabes. Elle a trouvée dans la Turquie un nouvel ami qui pourra lui compenser son isolement arabe.

Pourtant la Syrie n’a jamais cessé son aide aux rebelles kurdes qui constituent en fait une « menace » pour la Turquie. Cette nouvelle idylle entre Ankara et Damas montre à quel point les Turcs sont dupés et pensent que la Syrie pourrait être leur amie fidèle. Alors que réellement la Syrie n’est pas si innocente. Bashar El-Assad veut absolument son retour dans la Communauté internationale comme un « homme fréquentable », mais cela aurait des conséquences inéluctables sur la région. Il ne faut pas oublier que son régime fournit des armes au Hezbollah, abrite les quartiers généraux d’organisations terroristes dans la capitale syrienne, et est engagé dans diverses activités répugnantes au Moyen-Orient. La Syrie a hébergé, entraîné et financé de nombreuses milices terroristes dont la milice Fatah al-Islam (dirigée par un Palestinien Shaker al-Absi payé par la Syrie), qui a opéré contre l’armée libanaise au camp palestinien de Nahr el-Bared, dans le but de s’emparer de Tripoli. C’est aussi une autre preuve que les responsables syriens ne respectent pas leurs voisins. Toujours dans le but de nuire à son petit voisin libanais, Damas continue l’incitation à la haine raciale et au confessionnalisme au Liban. Et dans le but de déstabiliser ses voisins arabes, la Syrie a même offert le port de Tartous pour amarrer une dizaine de navires de guerre russes.

Tout cela nous montre que le régime Syrien est infréquentable dans la région et que la dynastie des Assad qui règne sur la Syrie par le népotisme, la torture, l'assassinat et le renseignement depuis déjà 4 décennies, ne peut pas faire de la Syrie un voisin loyal et respectueux envers ses voisins. Alors pourquoi la Turquie troque-t-elle ses relations stratégiques étendues avec Israël pour renouer avec la Syrie ? Pourquoi Ankara s’est-elle laissé duper ?

Ftouh Souhail,
Tunis

18 mai 2009

Comment l’ONU enterre les droits de l’homme : écoutez Malka Marcovich (deuxième partie)

Suite et fin de mon interview de Malka Marcovich.

On trouvera sur ce lien la présentation de cette émission, diffusée le 5 avril.

A noter, aussi, que cette invitée a eu par rapport à la Conférence de Genève des positions divergentes de celle d’une autre invitée de « Rencontre », Caroline Fourest : cette dernière (lire sur son blog, en lien permanent), juge que tout comptes faits la résolution finale est un moindre mal, et qu’il ne faut pas rompre le dialogue, même avec des nations qui ont des régimes détestables. Ce n’est pas du tout la position de Malka Marcovich, et on pourra découvrir son analyse sur ce lien (elle édite également un blog passionnant). Des lectures enrichissantes dans les deux cas, avec des compte rendus très complets sur ce qui s’est passé à l’ONU à la fin du mois d’avril. 

J.C

17 mai 2009

Comment l’ONU enterre les droits de l’homme : écoutez Malka Marcovich (première partie)

La conférence de l’ONU contre le racisme dite « de suivi de Durban », qui s’est tenue à Genève à la fin du mois d’avril a retenu toute mon attention, puisque - comme les lecteurs fidèles ont pu le noter - je m’y suis rendu et j’en ai rapporté un petit reportage. La lecture du livre de Malka Marcovich, « Les nations désunies. Comment l’ONU enterre les droits de l’homme » m’avait fortement aidé à mieux appréhender le sujet, et j’y avais consacré deux émissions.

On trouvera sur ce lien la présentation de la première partie, diffusée le 22 mars.
Et vous pourrez entendre l’émission grâce au podcast mis en ligne aujourd’hui ... la suite et fin sera disponible demain !

J.C

15 mai 2009

Grippe porcine à la sauce antisémite

Caricature publiée dans le journal "Al Watan"
(Qatar), le 29 avril 2009
Titre : "Le processus de paix"

Sans commentaires ...

J.C 

14 mai 2009

« L’administration américaine provoque la panique auprès de ses alliés », par Amir Taheri

Introduction :
J’ai déjà eu l’occasion de reprendre ici des articles d’Amir Taheri, et il faut remercier aussi Albert Soued - déjà invité deux fois à mon émission - pour ses traductions de l’anglais, régulières et fort utiles. Soyons clairs : Amir Taheri, né iranien et lui-même exilé politique, a été un fervent supporter du « New Middle East » promu par l’administration Bush ; il n’est donc pas étonnant qu’aujourd’hui il critique la nouvelle administration ... mais certains de ses propos sonnent assez juste, hélas !
J.C

L'administration Obama a proposé de parler aux ennemis de l'Amérique, en particulier au Moyen Orient. A ce jour, cette proposition n'a pas trouvé d'acquéreur. Comme condition préalable à tout pourparler, l'Iran a demandé aux États-Unis de changer d'une manière substantielle leur politique étrangère. La Syrie a demandé que les États-Unis contribuent à arrêter toute enquête sur le meurtre de l'ex-premier ministre du Liban, Rafik Hariri et a insisté pour qu'ils reconnaissent son hégémonie sur le Liban, avant toute conversation substantielle avec Washington ! Les Talibans insistent pour que toutes les troupes étrangères soient évacuées d'Afghanistan avant d'envisager de converser.

Bien! Quand vos ennemis ne veulent pas vous parler, pourquoi ne pas parler à vos amis? Et c'est précisément cela que la nouvelle administration ne veut pas faire, sous prétexte qu'elle poursuivrait alors la politique "défaillante" de l'administration Bush.
Rappelons que le président Obama n'a pas répondu aux messages de vœux venant de ses alliés du Moyen Orient, à l'occasion de son entrée à la Maison Blache. Nouri al Maliki a dû attendre 3 semaines. Hamid Karzai a attendu 40 jours. Les dirigeants de pays amis comme le Maroc, l’Égypte, la Turquie, la Jordanie, l'Arabie Saoudite ont attendu moins longtemps, mais n'ont reçu qu'un message protocolaire, sans contenu politique.
Les émissaires d'Obama dans la région ont bien montré qu'ils étaient plus soucieux de rameuter leurs ennemis que de courtiser leurs amis.
Richard Holbrooke, envoyé spécial en Afghanistan et au Pakistan a parlé de son désir de s'adresser aux Talibans, mais a cité des problèmes d'agenda pour ne pas rencontrer ses véritables amis parmi l'élite afghane ou pakistanaise. A Kaboul, il était clair que la nouvelle administration voyait la présidence de Karzai comme un héritage de Bush. Au Pakistan, elle a envoyé des signaux que Washington n'était pas prête à soutenir le gouvernement du président Asif Ali Zardari.
La secrétaire d’État Hillary Clinton a daigné seulement serrer la main du 1er ministre Libanais Fouad Siniora, juste pour une photo, lors d'une conférence sur Gaza en Égypte. Pourtant la coalition de gouvernement Siniora doit faire face en juin à des élections cruciales et aurait mérité d'avoir le soutien américain. En lieu et place, elle a été snobée.

Préoccupés par l'abandon des États-Unis, ces alliés commencent à paniquer.
La semaine dernière, l'Arabie Saoudite a reçu un sommet de 4 dirigeants arabes qui ont acclamé le retour de la Syrie au bercail de la politique régionale. En échange, la Syrie a obtenu un "droit de regard" sur le Liban, qu'elle utilisera pour peser sur les résultats des prochaines élections (1).

En Afghanistan, les opposants à Karzai ont lancé une campagne pour l'empêcher de postuler pour un nouveau mandat. Les cercles pro-iraniens jouent sur le thème de "l'Iran protecteur fiable" d'un nouveau régime à Kaboul, au moment même où les Américains cherchent à restaurer le régime des Talibans.
En Irak, on est préoccupé par le retrait des troupes américaines et ceci a divisé les Kurdes, les amis les plus fidèles de Washington. Massoud Barzani essaie de former une alliance avec la Turquie, pour équilibrer la puissance de l'Iran dans l'ère post-américaine. L'autre chef kurde Jalal Talabani, lui, prétend qu'une fois les Américains dehors, seul l'Iran peut protéger le nouvel Irak, contre les forces sunnites arabes qui chercheraient à se venger. Même le 1er ministre Nouri Al Maliki, toujours méfiant des intentions de Téhéran, s'est senti obligé de calmer les mollahs, en offrant à leur protégé Moqtada al Sadr, un partage du pouvoir.
Au Pakistan, convaincus que les États-Unis ne le soutiennent plus, les adversaires de Zardari ont lancé une série de manifestations nationalistes dans tout le pays. L'ex-premier ministre Nawaz Sharif, dont le gouvernement avait laissé les Talibans conquérir le pouvoir, essaie de revenir en traitant Zardari de marionnette américaine installée par Bush et abandonnée par Obama.
Entre temps, la Turquie craint qu'Obama ne signe un accord important avec les mollahs, reconnaissant l'Iran comme la puissance régionale. Ce qui laisserait la Turquie dans l'ombre - incapable de rejoindre l'UE et marginalisée au Moyen Orient. Ces craintes ont incité son président Abdallah Gul à trouver une excuse pour visiter Téhéran - pour la 1ère fois un président turc rencontre le suprême guide Ali Khamenei.

Grâce à cette perception que les États-Unis prennent le large et que la République islamique a le vent en poupe, ces dernières semaines, Téhéran a reçu une douzaine de présidents et de premiers ministres d'Asie centrale, du Caucase et du Moyen Orient. Dans tous les cas, l'idée était de conclure un accord avec l'Iran avant qu'Obama ne le fasse avec ce pays.

La nouvelle politique des États-Unis, ou plutôt l'absence de politique peut avoir un effet dévastateur sur les forces démocratiques, à travers une région qui verra des élections cruciales en Afghanistan, en Iran, en Irak, au Liban, dans les Territoires autonomes, en Égypte et en Algérie. Les ennemis de l'Amérique dans la région pourraient réaliser un coup stratégique avant qu'Obama n'ait pu établir une politique crédible au Moyen Orient.

Amir Taheri,
New York Post, 17 mars 2009

Traduction d'Albert Soued, pour http://www.nuitdorient.com/


Note de www.nuitdorient.com :
(1) Les forces du 14 mars risquent d'être mises en minorité, laissant la voie libre à une coalition où le Hezbollah dominerait. Ce scénario possible rappelle les élections à Gaza et la venue au pouvoir du Hamas. Un coup d'état du Hezbollah au Liban, chassant toutes les forces démocratiques, pourrait suivre un tel scénario, d'autant plus que le Hezbollah n'a pas été désarmé et constitue la principale force militaire du pays.
On peut se demander s'il s'agit d'une politique américaine de "repli sur soi" ou le laissez-faire machiavélique d'un président "cheval de Troie".

13 mai 2009

Une Arabe et une Juive pour représenter Israël à l’Eurovision !

Introduction :
Ce sera l’évènement du prochain concours de l’Eurovision : l’État d’Israël - dépeint par ses détracteurs haineux comme le dernier avatar de l’apartheid et du racisme sur notre planète - présentera un duo de choc judéo arabe ! Mon ami Souhail Ftouh de Tunis m’a envoyé ce petit article, plein d’optimisme et qui rend en particulier hommage à la chanteuse Noa. Et vous pourrez déguster, en avant première de la soirée, le clip musical de la chanson intitulée : « il doit y avoir un autre chemin » ... tout un programme !
J.C


Deux chanteuses israéliennes, l’une arabe l’autre juive, pour représenter Israël à l’Eurovision 2009 le 16 mai prochain. Voici une initiative extraordinaire, et on doit se féliciter de ce que les Arabes d’Israël jouissent, si bien, de leurs droits culturels dans une démocratie pluraliste.

Le duo israélien, composé de Mira Awad, une Arabe chrétienne, et de la chanteuse juive Achinoam Nini, plus connue sous le nom de Noa, a été choisi pour représenter l’État hébreu à la compétition télévisée de l’Eurovision. Noa sera sur scène avec Mira Awad, une actrice et chanteuse issue de la minorité arabe israélienne. Peut-être que cela ouvrira les esprits de certains, à voir sur scène deux chanteuses issues de deux communautés différentes.

C’est Noa qui a eu l'idée de ce duo, le lendemain du lancement de l'intervention israélienne dans la bande de Gaza, fin décembre 2008. Noa quant à elle insiste sur l'importance symbolique de cette initiative : "Certaines personnes vont voir une fille arabe, qui a l'air juive, et une fille juive, qui a l'air arabe. C'est ce que nous sommes. Peut-être que cela ouvrira les esprits de certains." disait la jeune femme, militante pour la paix.

Achinoam Nini, est mondialement connue pour son engagement en faveur de la paix. Avec le musicien israélien Gil Dor, avec qui elle a longuement travaillé, elle a fréquemment collaboré avec des artistes arabes et palestiniens, notamment Khaled, d’Algérie, Nabil Salameh, du Liban, Handallah, de Naplouse, Rim Banna, de Nazareth, Amal Murkus, de Kfar Yasif et Mira Awad, de Kfar Raameh. Le 4 novembre 1995, Noa donnait un concert devant 50 000 personnes lors du rassemblement historique en faveur de la paix à Tel-Aviv, quelques minutes à peine avant l’assassinat du Premier Ministre Yitzhak Rabin. En février 1999, Noa a reçu le Crystal Award lors du Forum Economique mondial de Davos, au cours duquel elle s’était produite avec des artistes palestiniens et avait participé à de nombreuses discussions concernant la paix au Moyen Orient et le rôle de l’art et des artistes dans le processus devant y mener. En mai 2002, Noa a pris part aussi à un concert au Colisée de Rome sous la bannière « Time for Life - A Tribute for Peace », aux cotés d’artistes tels que Ray Charles, Mercedes Sousa, Khaled, Nicola Piovani, et de nombreux autres venant d’Afghanistan, de Sarajevo, de Belgrade, d’Afrique et d’Irlande. Le 2 juillet 2005, Noa s’est produite lors du « Live 8 », concert organisé par Bono et Sir Bob Geldof, et qui visait à demander l’annulation de la dette des pays du Tiers Monde. Le 7 août de la même année, Noa a reçu le prestigieux prix Gemona Seminar, récompensant son excellence artistique et son engagement pour la paix et la compréhension mutuelle. Enfin, en mai 2009 à Moscou, Noa représentera Israël au concours de l’Eurovision, aux côtés de la chanteuse arabe israélienne Mira Awad.

Cette initiative n’est pas étrange en Israël, un petit pays du Proche Orient, qui brille par ses innombrables exemples de coexistence. On pourrait citer aussi le fait qu’en 1999, une femme arabe est devenue Miss Israël pour la première fois de l'histoire du pays. Elle se déclara totalement israélienne. L'élection de Rana Raslan, originaire de Haïfa, fit les titres des journaux en Israël et dans le monde. La reine de beauté en Israël était une jeune fille arabe chrétienne de Galilée (et elle le méritait bien).

D'autres personnalités ont accédé à la célébrité en Israël, comme le romancier arabe Emile Habibi, les réalisateurs Elia Suleiman et Hany Abu-Assad, l'actrice Hiam Abbass, l'acteur Yousef Sweid et quelques joueurs de football.

Le 16 mai, on aura deux véritables stars dans la compétition télévisée de l’Eurovision. L’une Arabe et l’autre Juive. Bonne chance à ces deux courageuses femmes qui représenteront ensemble le plus beau pays au Monde.

Souhail Ftouh 



11 mai 2009

Les Chiites au Moyen-Orient 2, le réveil d’une minorité : Laurence Louër sera mon invitée le 17 mai

Femme chiite d'Irak venant de voter

Nous allons poursuivre dimanche prochain mon interview de Laurence Louër. Rappelons aux auditeurs qui auraient raté l’émission précédente qu’elle est docteur en sciences politiques, chercheuse au C.E.R.I-Sciences Po, mais surtout consultante permanente au Centre d’analyses et de prévisions du Ministère des Affaires Étrangères. Nous allons parler à nouveau de son livre « Chiisme et politique au Moyen Orient », publié aux éditions « Autrement », un ouvrage extrêmement dense d’environ 140 pages, qui évoque le grand retour contemporain de cette branche de l’islam en Iran, en Irak, au Liban et dans les monarchies du Golfe. Il y a quinze jours, nous avions « planté le décor » en rappelant les évènements historiques qui ont enraciné cette branche minoritaire de l’islam, à la fois dans le monde arabe et dans sa périphérie, en particulier en Iran. Le 17 mai, nous allons examiner l’éveil politique des Chiites dans le monde arabe, en partant du pays le plus proche de l’Iran - l’Irak, où longtemps méprisés et opprimés, ils ont maintenant les clés du pouvoir ; mais aussi l’Arabie Saoudite et les monarchies du Golfe, où ils remettent aussi en question le confiscation totale du pouvoir par les monarchies sunnites. Et puis nous finirons par le Liban, où le Hezbollah s’est enraciné un peu comme un « état alternatif », en état de guerre contre Israël et pion avancé de l’Iran au bord de la Méditerranée.

Parmi les questions que je poserai à Laurence Louër :

- Quels sont les pourcentages de Chiites dans les principaux pays du Moyen-Orient ?
- Que sont devenus les principaux partis politiques chiites d’opposition en Irak depuis la chute de Saddam Hussein, et y a-t-il le risque d’y voir s’établir une nouvelle « République islamique » sur le modèle iranien ? Et est-ce que Téhéran ne joue pas un jeu très subtil, en ne mettant pas tous ses œufs dans le même panier et en manipulant, finalement, les uns et les autres dans ce pays ?
- Que s’est-il passé à Bahreïn (où les Chiites sont majoritaires) depuis « l’Intifada » des années 90 ? Est-ce qu’on peut-on dire que ces Chiites là mènent un combat purement politique, et non pas une guerre de religion ?
- Le livre rappelle - avec un courage à souligner - qu’au Liban, le Hezbollah n’avait plus de motif de combattre Israël après le retrait de 2000, et que la guerre de 2006, comme le contentieux territorial autour des fermes de Chebaa, n’ont été que des prétextes pour conserver un armement au moins équivalent à celui de l’armée libanaise. Il note, aussi, que le Hezbollah s’est peu à peu éloigné de la Syrie pour s’aligner totalement sur l’Iran ; à moyen terme, on comprend la stratégie du mouvement qui est de constituer un « état alternatif » en refusant la responsabilité du pouvoir. Mais est-ce vraiment jouable sur le long terme ?

Soyez nombreux à l’écoute dimanche prochain !

J.C

10 mai 2009

Abattage des porcs en Egypte : une autre victoire de l'islamisme, par Tahar Ben Jelloun

Abattoirs du Caire, 30 avril 2009
(photo Reuters)

Rien ne va plus ! Après la crise, enfin durant la crise, et à peine habitués à vivre avec la perspective de nouveaux bouleversements, voilà que la pandémie de la grippe vient renforcer et diversifier nos peurs. Mourir pauvres et grippés ! Punition divine. Et avec ça le ridicule de certains Etats musulmans qui refusent de nommer la maladie parce qu'ils sont censés non seulement ne pas manger de porc mais de refuser à cet animal l'asile.
Ainsi, bien informée, la grippe porcine fera un détour et n'entrera pas dans ces pays qui de tout temps ont rejeté la viande de cette bête qui se nourrit des immondices jetées par l'homme. En tout cas c'est la raison que l'islam donne pour interdire la consommation de la viande de porc.
Il faut dire qu'à l'époque du Prophète, il n'y avait pas de moyen de conservation et de protection des nourritures périssables ; l'islam, dernière religion révélée, a repris à son compte cet interdit alimentaire de la religion juive. Le verset 173 de la Sourate « La Vache » dit :
« Dieu vous a seulement interdit la bête morte, le sang, la viande de porc et tout animal sur lequel on aura invoqué un autre nom que celui de Dieu. »
Le verset 60 de la Sourate « La table servie » rappelle :
« Dieu a transformé en singes et en porcs ceux qu'il a maudits ... »
Quels que soient les progrès sanitaires, le musulman fait un rejet violent de la viande de porc, symbole d'impureté et de souillure. Un interdit qu'il n'a aucun mal à observer. Certains ne refusent pas la consommation de l'alcool -sans modération- mais le jambon, si.
L'alcoolisme tue en terre d'islam. C'est une réalité que les États musulmans cachent hypocritement. Quant à la consommation de la viande de porc, elle peut à la limite augmenter le taux du cholestérol mais ne provoque pas les drames semblables à ceux de l'alcool.
L’État égyptien en profita pour abattre des centaines de milliers de cochons élevés par la communauté copte, une minorité chrétienne (10% de la population) dont les droits ne sont pas toujours bien respectés.
Ce fut sous la pression des Islamistes qui ne ratent pas une occasion pour créer des difficultés au gouvernement que l'Etat décida d'abattre des bataillons de porcs alors qu'aucune preuve n'a été apportée sur l'éventualité d'une contamination de l'animal à l'homme en Egypte. Ce fut par précaution et aussi pour éviter les critiques et les manifestations des islamistes.
Une façon aussi de discriminer la minorité copte et de faire croire que la grippe, comme le sida, est une punition que Dieu envoie à ses sujets qui s'égarent ! C'est ainsi que l'islamisme accumule des petites victoires en vue d'une prise de pouvoir un jour. Déjà, il attribue la crise du capitalisme à l'usage de l'intérêt qu'occasionne l'argent, chose strictement interdite en Islam mais si peu respectée.
Du coup, l'Organisation mondiale de la santé a changé le nom de cette maladie, d'une part pour ne pas vexer le Mexique, et d'autre part pour ne pas embarrasser les pays musulmans. Elle s'appelle la grippe « H1N1 influenza A ». C'est technique, c'est scientifique et c'est surtout consensuel. Le changement de nom permettra-t-il de mieux lutter contre l'épidémie ? Pour le moment c'est la peur qui a été bien installée dans le monde.
Nous vivons une époque où, tout en créant les raisons d'une panique, les États tentent de nous rassurer au point où nous ne savons pas ce qui est réellement grave et ce qui est exagéré. Un journaliste a eu la bonne idée de rappeler que le sida tue chaque année plus de deux millions de personnes dans le monde, le paludisme 1,3 million pour la grande majorité en Afrique. Quant à la grippe banale, la grippe hivernale, elle tue 7500 personnes chaque année rien qu'en France.
Et avec tout ça, nous devons avoir le moral, nous préparer à recevoir la mort parce qu'on aura serra la main ou embrassé une belle mexicaine !

Tahar Ben Jelloun, écrivain
Article publié le 4 mai 2009 sur le journal en ligne « Rue 89 »

08 mai 2009

Faut-il s'opposer à l'invitation de savants israéliens en Tunisie ? La position courageuse du professeur Mansour El Feki


Introduction :
Et voici que l'on reparle du boycott culturel d'Israël par les pays arabes ...
Un boycott hélas plus que jamais d'actualité, après l'opération de Gaza qui a conduit à la rupture des relations avec certains états (Qatar, Mauritanie) et à un net refroidissement avec les plus modérés d'entre eux, comme le Maroc.
Hélas - et ce que le grand public appréhende difficilement - il s'agit d'une hostilité profonde, et non de réactions émotives liées à l'actualité : je voudrais ainsi évoquer une pétition qui a circulé en Tunisie, pour s'opposer à l'invitation d'un médecin connu au plan international dans le cadre du "Congrès méditerranéen de santé de la reproduction", qui s'est tenu à Hammamet du 15 au 18 mai 2008. On trouvera en lien sur le blog "tunisiawatch" tous les détails sur cette affaire, ainsi que le courrier très courageux d'un Professeur tunisien Mansour El Feki, qui invite ses compatriotes à ne pas insulter l'avenir et à ne pas oublier les racines juives de leur pays ... Un texte magnifique, que je me permets de reproduire tel que ci-dessous - hormis la correction de quelques "coquilles".
J.C


Bonjour,


J’ai été moi-même coorganisateur du Premier Congrès Arabe de Sexologie avec Mr. Redhouan M’hiri à Tunis en 1996. C’est avec regret et fierté que j’évoque le souvenir de l’invitation de collègues juifs d’Israël et d’ailleurs. Regret pour quelques-uns de mes compatriotes qui ont réagi d’une façon peu respectueuse de la Tunisie et de son histoire millénaire, de notre relation symbiotique avec les juifs depuis toujours. Fierté de nous être inscrits, nous, en invitant des juifs d’Israël, de France, de Belgique, du Maroc, d’Algérie et de Tunisie, dans la ligne honorable et glorieuse de la politique tunisienne depuis la nuit des temps.
Les corbeaux qui se sont opposés à votre initiative, fort honorable, d’inviter un professeur en médecine leader dans son domaine, juif d’Israël, font preuve d’une amnésie qui n’a d’égal que leur lâcheté et leur ignorance de notre identité tunisienne. Les Juifs sont un vecteur fondamental et un élément incontournable de l’histoire de cette terre qui est aujourd’hui « La Tunisie », depuis Ibn El Jazzar qui était l’élève puis le collègue d’Ishaq Ibn Souleiman El Israëli, qui était -pour ne rien vous cacher- juif et tunisien, en passant par Le Bey qui, dans son temps, a mis en avant ce que nous avons de commun et de plus cher, notre tunisianité, pour protéger les Juifs des affres de l’horreur du nazisme. Aujourd’hui, encore, en Tunisie dans notre vie sociale et familiale, dans notre cuisine, dans notre musique, dans notre habit traditionnel, dans nos valeurs, dans nos comportements, dans notre façon d’apprivoiser la mort, la vie, l’amour, la fête, nos joies et nos tristesses nous avons plus a partager avec nos tunisien juif ou les séfarades en général qu’avec tout autres. La Tunisie a toujours apporté son appui à la cause palestinienne. Sans la cécité de la ligue arabe des années soixante, la Palestine aurait été un état souverain, libre et moderne depuis plus de quarante ans, mais les frères arabes ont préféré l’arrogance de Nasser au pragmatisme de Bourguiba. Aujourd’hui, le président de la république Zine El Abidine Ben Ali ne rate aucun forum pour crier haut et fort le droit et la nécessité de garantir aux Palestiniens la jouissance d’un état souverain et l’intégrité territoriale de tous les pays voisins, mais ceci ne doit pas nous soustraire de dire qu’Israël a aussi le droit à sa sécurité nationale, comme tous les pays de la région.
Mes très chers compatriotes, n’insultons pas l’avenir et ne nions pas l’histoire. La tunisianité est inclusive de fait. Soyons fiers de nos singularités, judaïque comme nord africaine, méditerranéenne, arabe et musulmane. Sachez que dans l’État d’Israël il y a un peu de notre cœur qui bat : nos Tunisiens qui étaient - ne nous le cachons pas - en partie obligés ou poussés à quitter leur pays, la Tunisie. Cette partie de nous-mêmes est aujourd’hui un peu partout dans le monde mais aussi en Tunisie, tel Roger Bismuth, sénateur et conseiller de son excellence monsieur le président de la république Zine El Abidine Ben Ali, en France, tel le Professeur David Khayat, leader mondial en cancérologie, Marc Ganem, gynécologue, ancien président de la World Association for Sexology et actuel président de la chaire de santé sexuelle à l’UNESCO, Joseph Haïm Sitruk, grand Rabin de France, Sylvain Shalom, ancien ministre des affaires étrangères de l’état d’Israël, les Lévy, les Slama, les Chekroun, les Smadja, etc. Mes très chers compatriotes, tendons la main à nos propres frères juifs de Tunisie, qu’ils soient français, belges, canadiens, israéliens, etc. Il est temps de nous réconcilier avec nous-mêmes, il reste encore cette génération de "Tunes" natifs de Tunisie. Redonnons une chance à l’histoire, à l’amour et à la vie. Encourageons la coopération scientifique avec les juifs du monde entier, y compris ceux d’Israël, ne ratons aucune occasion de leur dire que nous tenons à l’existence d’un État palestinien souverain et à la sécurité de l’État d’Israël.

Mansour El Feki,
Professeur d’Université, Canada

07 mai 2009

L'islamisme conquérant : écoutez la mise en garde du Père Henri Boulad

Merci à nouveau à Sylvie R. pour m’avoir signalé cette interview, passionnante !

L’invité de cette émission politique diffusée sur une chaîne canadienne est le Père Henri Boulad. Chrétien d’Égypte, d’une famille originaire de Syrie - donc profondément lié au Moyen-Orient -, totalement étranger à toute forme de préjugés anti-musulmans, il parle en homme d’expérience ... mais qui refuse le « politiquement correct ». Il rappelle d’abord des vérités que l’on ne veut pas admettre chez nous : les liens si difficiles à dénouer entre politique et religion en terre d’islam, et la fameuse « tolérance » qui n’est pas une vraie reconnaissance d’égalité pour « l’autre ». Mais surtout, il tire une sonnette d’alarme : les islamistes, fanatiques, bornés et conquérants ont pris le dessus dans le Monde arabe, à commencer par l’Égypte. Et les seuls capables de freiner leur ascension, ce sont les Musulmans libéraux - qui existent, mais que les Occidentaux ne soutiennent pas assez.

Un peu plus de dix minutes à visionner, du pur bonheur !

J.C

03 mai 2009

Esclavage, pouvoir et religion dans le monde arabe : écoutez le professeur Mohammed Ennaji

C’est une émission assez exceptionnelle que j’ai pu faire entendre à nos auditeurs au printemps dernier, en réalisant une interview par téléphone depuis le Maroc avec un professeur de l’Université Mohamed V de Rabat. Pour ceux qui étaient à l'écoute dernièrement, Judaïques FM l'a également rediffusée le 12 avril.

Par son livre « Le sujet et le Mamelouk », Mohammed Ennaji vient brillamment démentir ceux qui s’obstinent à considérer le monde musulman comme un univers où toute pensée critique serait impossible ... cela n’est plus vrai, en tout cas plus au Maroc, pays où la liberté d’expression a fait de grandes avancées depuis une dizaine d’année, et où on peut lire et entendre des intellectuels iconoclastes comme lui.

Voir sur ce lien la présentation du livre et de l'émission.

Bonne écoute !

J.C
 

01 mai 2009

Critiques arabes contre Ahmadinejad

Sans doute, le président iranien, a réussi à provoquer un esclandre international grâce à son discours anti-sémite et anti-israélien, la semaine dernière, à la conférence onusienne à Genève . Mais ce qui est moins connu c’est que son discours a aussi fait l’objet de vives critiques auprès de certains intellectuels arabes qui n’ont pas hésité à manifester leur colère contre Ahmadinejad.

Les protestations contre les propos funestes du dirigeant iranien se sont manifestées surtout dans la presse arabe « en exil », qui bénéficie certainement d’un vaste champ de liberté.

Ainsi nous pouvons lire, par exemple, dans un quotidien arabophone londonien, cet article qui est mis en ligne car il est représentatif de l’état d’esprit de certains intellectuels, originaires de la région, face au nain persillé qui rêve de se nucléariser.

(...) « A quoi peuvent donc bien servir les paroles du président iranien pour la question palestinienne ou le retour des territoires arabes conquis ? » s'interroge le 21 Avril 2009, Tarek el-Hamid, le rédacteur en chef du grand quotidien arabe, Asharq al-Awsat, qui reproche également à Ahmadinedjad de n'avoir réussi qu'à « unifier la communauté internationale autour d'Israël ».

Tarek el-Hamid précise :
Lorsque le président iranien, Mahmoud Ahmadinedjad, a discouru hier, en attaquant Israël et décrivant l'Etat hébreu comme raciste - au cours du Sommet contre le racisme dénommé « Durban II » - il s'est plus adressé à nous-mêmes qu'à la communauté internationale (...) Ce qu'il a dit hier constitue une version allégée des paroles qu'il prononce régulièrement. (...) Le président iranien a déjà promis par le passé d'effacer Israël de la carte, l'a décrit comme illégitime, a affirmé qu'il ne pourrait subsister, et que la Shoah n'était qu'une fable. (...) Les Arabes ont fait six guerres à Israël, en dehors des dernières opérations qui doivent également être considérées comme des conflits armés. Nous avons compté des centaines de milliers de morts et de blessés. Nos villes et nos terres ont été conquises et nous avons perdu des trésors extraordinaires. Est-ce que des paroles nous servent à quoique ce soit aujourd'hui ? Est-ce que l'Iran a perdu ne serait-ce qu'un seul arbre dans la lutte pour la Palestine ? Téhéran a-t-il sacrifié ne serait-ce qu'un seul mort au front contre Israël ? « Notre mémoire à court terme nous rappelle que les Iraniens n'ont pas participé à la dernière guerre à Gaza, sur instruction des plus hautes autorités de l'Iran » accuse encore Tarek el-Hamid, qui conclut son éditorial sur l'affirmation : « Nous avons besoin d'actes et non de paroles ».

Signalons enfin que l’écrivain d’origine égyptienne, Magdi Khalil, avait déjà critiqué, avant même la tenue de cette conférence, le 19 avril dernier, l'invitation d'Ahmadinejad à Durban II en déplorant qu’un président raciste soit invité à participer à une conférence contre le racisme :

« Tout d'abord, il me semble évident que les délibérations se focalisent sur Israël, sur la base de ce qui s'est passé en Afrique du Sud en 2001. La deuxième chose qui est très claire est la présence du président iranien. Ce président raciste va participer (à une conférence) contre le racisme. (...) Permettez-moi de déclarer très simplement que la conférence d'Afrique du Sud s'est focalisée sur la question du Sionisme, de savoir si Sionisme équivaut à racisme. Mais nombreux sont ceux dans le monde qui estiment que la loi religieuse islamique telle qu'elle est appliquée en Somalie, en Afghanistan, au Soudan et en Arabie saoudite, est pire que le racisme ».(Extraits d'une interview de l'écrivain américano-égyptien Magdi Khalil, diffusée sur Al-Jazeera le 19 avril 2009).

Ftouh Souhail,
Tunis