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30 octobre 2010

Taslima Nasreen, islamophobie ou liberté de pensée ? Caroline Fourest sera mon invitée le 7 novembre


Je serai très heureux de recevoir à nouveau dimanche prochain, dans notre studio de Judaïques FM, la journaliste et essayiste Caroline Fourest. Il y a quasiment deux ans, nous avions eu deux interviews successives portant sur l'islam radical, sujet quelle maîtrise parfaitement et qui lui a valu de nombreuses inimitiés. Rappelons aux rares auditeurs qui ne la connaissent pas encore qu'elle est essayiste, auteur de plusieurs ouvrages, et journaliste - rédactrice en chef de la revue féministe « Prochoix », et surtout chroniqueuse sur « France Culture » et au journal « Le Monde » ; elle est aussi enseignante à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris : cela fait beaucoup pour une brillante intellectuelle de 35 ans, et elle a acquis une notoriété méritée ces dernières années. Son livre "La dernière utopie" (éditions Grasset) vient d'être couronné du prix de l'Académie des Sciences Morales et Politiques. Laïque convaincue et militante, elle représente une sensibilité de gauche, hélas en porte à faux avec une autre partie de la gauche, celle-là prompte à suspecter de racisme toute mise en cause des plus extrémistes des Musulmans. Mais elle n'est pas indulgente, non plus, avec les intégristes juifs et chrétiens, et cela lui a valu, récemment, des critiques d'une partie de l'auditoire de notre station : je suis heureux, donc, que nous ayons l'occasion de nous expliquer franchement là dessus. Nous allons le faire à propos d'un ouvrage qui "met à plat" toute la problématique des relations entre religions et sociétés, ce livre a pour titre "Libres de le dire", (éditions Flammarion). Il s'agit de la retranscription d'entretiens qu'elle a eu avec Taslima Nasreen, écrivain originaire du Bangladesh, exilée de son pays et menacée de mort suite à ses critiques de l'islam. J'ai dévoré ce face à face entre deux amies, féministes toutes les deux, farouchement laïques mais en même temps - et c'est ce qui fait l'intérêt du livre - pas forcément d'accord sur tout. Vu le nombre de sujets abordés au long de ses 300 pages, j'ai pensé préférable de découper cette interview en deux parties : le 7 novembre, nous parlerons de Taslima Nasreen, de sa vision du monde et des religions ; et dans notre deuxième entretien, ce sont ses propres positions sur les mêmes sujets qui donneront lieu à un débat.

Parmi les questions que je poserai à Caroline Fourest :
- Qui est Taslima Nasreen et quel a été son parcours ?
- Le Bangladesh est devenu indépendant en 1971 après la sécession du Pakistan oriental ; cela se fit après une guerre qui fit des millions de morts -une autre guerre oubliée -, mais cela donna aussi au départ un pays doté d'une constitution séculariste, socialiste et démocratique ; et puis très vite arrivent les militaires, et puis rapidement les Intégristes dominent la société. Comment expliquez-vous ce grand basculement entre les années 60 et le milieu des années 70, et comment finalement l'obscurantisme est-il revenu en force dans tous ces pays ?
- Avant de venir à Paris, Taslima Nasreen a vécu, comme réfugiée, à Calcutta pendant une dizaine d'années, mais très vite ses publications et en particulier son livre "Rumeurs de haine" où elle critiquait l'islam et le prophète Mahomet, vont la contraindre à fuir à nouveau : à votre avis, pourquoi le gouvernement local, dirigé par des communistes, l'a-t-elle contraint à partir ? Et est-ce que cette indulgence locale à l'égard des intégristes musulmans ne risque pas de devenir un précédent dans nos démocraties occidentales ?
- Certains propos de Taslima Nasreen sont dignes de populistes anti musulmans purs et durs : page 205, elle dit : "certes il existe des musulmans modérés, mais l'islam lui-même n'est pas modéré. Il n'y a pas de différence entre islam et intégrisme musulman ou au mieux, il existe une différence de degré, pas de nature". Page 214, elle est encore plus féroce : "L'islam ne peut pas être réformé, ou bien il existe avec toute sa barbarie, ou bien il n'existe pas". Qu'en penser ?
- Elle a dit dans un de ses poèmes :"les mosquées, les temples hindous, les temples, les églises devraient être remplacés par des écoles (...)" ; "je rêve d'un merveilleux monde, sans religion" - bref, ce n'est pas seulement de la défense de la laïcité ou de l'athéisme, mais une intolérance contre tous les croyants : pourquoi cette virulence à votre avis ?

Comme on le voit, ce sont des sujets brûlants qui seront abordés dimanche prochain ... et j'espère que vous serez nombreux à l'écoute !

J.C