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15 février 2009

Du nazisme à l’islamisme : Boualem Sansal sera mon invité le 22 février


C’est une émission tout à fait exceptionnelle que je vous propose pour dimanche prochain. Déjà enregistrée, elle m’a permis d’abord d’avoir au téléphone notre invité depuis l’Algérie, un pays bien fermé pour ce genre d’interviews. Une émission exceptionnelle surtout, en raison de la qualité et du courage de notre invité, le romancier Boualem Sansal.
Boualem Sansal a eu une formation d'ingénieur, cela a été son métier pendant longtemps. C’est à l’âge de 50 ans qu’il a publié son premier roman, « Le serment des barbares », et puis il y a eu « Poste restante », une lettre ouverte adressée à ses compatriotes, là les ennuis ont commencé et il a été limogé en 2003 de son poste de haut fonctionnaire. L’année dernière, en janvier 2008, les éditions Gallimard ont publié son roman « Le village de l’Allemand ou le journal des frères Schiller », une œuvre bouleversante que j’engage tous les lecteurs du blog à acheter d’urgence. J’en avais déjà parlé à la sortie du livre, en mettant en lien une vidéo interview de l’auteur sur le site « téléobs » (cliquer sur son nom en en libellé). Jamais, à ma connaissance un écrivain, de culture musulmane, étant né et ayant vécu sa vie d’adulte dans un pays arabe, avait parlé de la Shoah avec autant de force et de conviction que Boualem Sansal. Et il a d’ailleurs été salué et applaudi, pour cela, lors d’une soirée poignante au Mémorial de la Shoah le 11 décembre dernier, où j’ai eu le bonheur de parler avec lui.
Quelques mots de présentation rapide de la trame de ce livre : il raconte l’histoire imaginaire, mais basée en partie sur un fait réel, d’un Allemand, ancien SS en fuite après la guerre qui avait été envoyé par Nasser comme expert militaire auprès du F.L.N, pendant la guerre d’indépendance. Après 1962, cet Allemand change de nom, Hans Schiller devient « Si Hassan », un bon musulman qui se marie avec une fille du pays et devient le Cheikh d’un village nommé « Ain Deb », la « source de l’âne ». Ses deux fils ont de drôles de prénoms composés, « Rachel » pour « Rachid - Helmut » et « Malrich » pour « Malek - Ulrich », et ils sont venus très jeunes vivre en banlieue parisienne ; le premier a réussi et est ingénieur, comme l’auteur ; et le deuxième n’a pas fait d’études et vit une existence minable dans une cité. Tout bascule au milieu des années 90, avec le massacre par les islamistes du G.I.A d’une partie du village, dont les parents des deux jeunes franco-algériens : et là, en trouvant une malle de vieux papiers dans leur maison, Rachel le fils aîné découvre que le père respecté par tous ses voisins a été un monstre ayant participé de près à la solution finale.

Parmi les questions que j’ai posées à Boualem Sansal, et auxquelles il a apporté des réponses surprenantes par leur courage :

- Quel a été l’accueil fait à son roman en Algérie, et comment sont considérés les Juifs et la Shoah ?
- pourquoi avoir pris comme héros de jeunes franco-algériens, est-ce qu’il pense que c’est dans la jeunesse issue de l’immigration et vivant en Europe, que se joue finalement cette guerre contre les islamo fascistes ?
- lors de la fameuse soirée au Mémorial de la Shoah, on l’a interpellé à propos de ce parallèle fait entre les massacres en Algérie pendant les années 90 et la Shoah : que répond-il à ces critiques ?
- toujours lors de cette soirée, il nous a dit à propos des islamistes : « ce sont des fascistes, les fascistes ne s’arrêtent pas aux paroles, ils veulent mettre la théorie en pratique ». Alors, quand un islamiste, Ahmadinejad dit qu’Israël sera détruit prochainement, est-ce qu’il faut le craindre ?  

J’espère que vous serez nombreux à l’écoute, et surtout à acheter son roman qui est par ailleurs une vraie oeuvre littéraire, admirablement bien écrite ! 

J.C