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29 janvier 2009

Le postier et les timbrés !







Voici une série de photos qui parlent d’elles-mêmes, mais - comme les choses vont toujours mieux en les disant - qui valent aussi quelques mots de commentaires ...
Ces photos, à ma connaissance non publiées par une agence de presse, ont été prises courant janvier Boulevard Raspail, à Paris, au cours de l’une des multiples manifestations de « solidarité avec le peuple palestinien » suscitées par l’opération israélienne à Gaza. Je les ai reçues par mail, mais ces photos n’ont pas eu les honneurs de la grande presse et pourtant ... elles sont tellement parlantes !
- Sur la photo du haut, on reconnaît tout sourire le leader trotskiste Olivier Besancenot en bonne compagnie : si l’étiquette « islamo-gauchisme » avait besoin d’une illustration, celle-là est à archiver ;
- Sur la deuxième à partir du haut, une vue plus globale de la foule confirme bien ce qui a été relevé par tous les observateurs lors de ces manifestations, et dans toute l’Europe : majorité de « marcheurs » musulmans ; et parmi eux majorité d’islamistes, femmes voilées en avant ; celles-là portent ... une première page du journal communiste "l'Humanité" ;
- Sur la suivante, on retrouve l’odieuse analogie entre Israël et le nazisme déjà évoquée dans de précédents articles : mais - le diable étant caché dans les détails - une autre chose doit être relevée, l'expression « soldat sioniste », en calque parfait du Hamas que ces pseudos pacifistes soutiennent ; car pour eux l’état juif doit disparaître, une fois vaincu « le sionisme » ;
- Et les deux photos du bas (les porteurs de « kassams » en carton pâte) viennent illustrer le caractère belliqueux de toutes ces manifestations, qui n’aura guère troublé les « idiots utiles » ou « compagnons de route » de l'extrême gauche, dénoncés dernièrement à mon micro par Mohamed Sifaoui et Caroline Fourest.

J.C

André Nahum sur Judaïques FM, "on assiste maintenant à la mise en place d’une fausse symétrie odieuse : pseudo génocide contre génocide réel"

Manifestation pro-Hamas, boulevard Raspail,
Paris, janvier 2009
Bonjour.

Alléguant le comportement d’Israël à Gaza, la ville de Barcelone aurait annulé la cérémonie prévue pour commémorer la Shoah hier 27 janvier. Venant d’un pays, l’Espagne, qui a eu au cours de l’histoire sa large part de responsabilité dans les malheurs des juifs, je pense notamment à l’édit d’expulsion de 1492, cela est particulièrement ignoble. Si les autorités catalanes voulaient marquer leur désapprobation de l’offensive israélienne à Gaza, elles auraient pu s’adresser directement à l’État d’Israël et non pas s’en prendre à la mémoire des six millions de juifs qui ont été massacrés par les nazis. Faire un amalgame entre l’élimination systématique par les Allemands de plus du tiers du peuple juif et la réaction légitime de l’État d’Israël aux milliers de roquettes tirées sur son territoire pendant huit ans est tout simplement scandaleux.
C’est contre le Hamas et ses milices que s’est battue l’armée de défense d’Israël et non contre le peuple palestinien, et s’il y a eu malheureusement des victimes civiles que nous déplorons tous, c’est au Hamas qu’il faut s’en prendre quand on sait qu’il a utilisé les civils comme boucliers humains. Avez vous vu et entendu jeudi 22 janvier sur France 2 dans l’émission "Envoyé spécial", cette fillette palestinienne raconter depuis son lit d’hôpital comment les hommes du Hamas se sont installés dans sa demeure avec leurs armes malgré le refus de son père qui s’est vu traiter de lâche et de collaborateur ? Cet homme n’a pas réussi à faire entendre raison aux miliciens qui ont tiré sur les soldats, lesquels ont riposté avec les conséquences que l’on devine. Louis Michel, envoyé de l’Union Européenne n’a pas craint pas de dénoncer à Gaza même les responsabilités du Hamas dans ces évènements en déclarant notamment : "Nous ne pouvons accepter que la manière dont le Hamas se comporte soit confondue avec de la résistance. Quand on tue des civils innocents, ce n'est pas de la résistance, c'est du terrorisme".
Pourquoi de tels faits ne sont ils pas mis en exergue par les medias ? Que penser de ce journaliste qui revenant d’un voyage à Gaza rapporte qu’on "lui a raconté là-bas" que des soldats israéliens avaient fait sortir des civils de leur maison et les avaient froidement abattus ? Est-il sérieux et honnête pour un journaliste d’attiser ainsi la haine en colportant des "on dit" aussi monstrueux, probablement inspirés par le Hamas ? Est-il digne pour un journal d’imprimer de telles ignominies ?
Pour en revenir à la Shoah, après le négationnisme, initié par des Faurisson et des Garaudy et repris avec enthousiasme par des Ahmadinejad, on assiste maintenant à la mise en place d’une fausse symétrie odieuse: pseudo génocide contre génocide réel. Non seulement les Juifs n’auraient jamais subi l’élimination d’un tiers de leur peuple, mais ils se livreraient, eux, à un véritable génocide contre les Palestiniens. Comment s’étonner alors de la multiplication des actes anti juifs en France et dans le monde ? Comment ne pas s’inquiéter pour les juifs qui vivent encore en terre d’islam, lorsqu’on lit l’appel angoissé des juifs turcs, citoyens d’un pays pourtant allié d’Israël quand ils se déclarent "profondément bouleversés par les accusations insultantes et humiliantes concernant (leur) religion et par le fait qu’ils sont ciblés avec médisance par certains médias nationaux" ?

Qui ose encore prétendre que l’antisionisme, c’est à dire le rejet du mouvement national juif, n’est pas simplement l’alibi commode que se donnent les antisémites les plus virulents ?

André Nahum,
Judaïques FM, le 28 janvier 2009

28 janvier 2009

Israël et le Hamas - ou : « Merlin l'enchanteur »

Introduction :
Voici un nouvel article de ma « correspondante » à Jérusalem dont je vous recommande particulièrement la lecture ! Assez long, il va à l’essentiel en expliquant toutes les raisons (à la fois éthiques et pragmatiques) de ne pas négocier avec le Hamas. Au-delà de la critique d’un « expert » israélien - l’ancien chef du Mossad Ephraïm Halevy -, il pose parfaitement les enjeux : à lire et à diffuser à vos amis !
J.C

Lors de l'émission "London et Kirchembaum" diffusée lundi 19 janvier sur la chaîne 10 de la télévision israélienne, l'ancien chef du Mossad et ambassadeur d'Israël auprès de l'Union européenne, Efraïm Halevy, a exposé, accompagné du directeur-général du ministère des Affaires étrangères, les points principaux de sa doctrine. Pour les Israéliens francophones ne parlant pas l'hébreu, et pour les Juifs français qui n'ont pas accès à la télévision israélienne, il est intéressant de revenir sur les trois principes autour desquels s'articule la pensée d'Halevy : d'abord, Halevy a expliqué qu'Israël devait ouvrir des négociations officielles avec le mouvement islamiste ; ensuite, qu'il ne devait pas chercher à intervenir sur son idéologie ; enfin, qu'Israël ne devait pas s'ingérer dans les affaires palestiniennes, partant du principe que tous les pays arabes étaient favorables à une réconciliation entre les deux factions principales que sont le Hamas et le Fatah.

Pour le premier point, Halevy pense donc qu'Israël doit parler directement avec le Hamas et le reconnaître comme un interlocuteur politique officiel. Pour justifier sa position, celui-ci a affirmé qu'Israël négociait de toutes façons déjà avec le mouvement et qu'il fallait mettre fin à ce qu'il a appelé une « fiction diplomatique ». La fiction diplomatique désignait le fait que le gouvernement israélien ne reconnaît pas publiquement le mouvement - qu'il continue à qualifier de terroriste - comme il continue à agir au niveau des institutions internationales pour qu'elles fassent deux choses : qu'elles ne reconnaissent pas ses délégués, qu'elles interdisent toutes transactions financières. Sur ce sujet, Halevy a également expliqué qu'il s'agissait encore d'une fiction dans la mesure où l'argent qui arrive à l'Autorité palestinienne - seul représentant légitime et officiel du peuple palestinien - est redistribué, même indirectement, au Hamas. La position d'Halevy est d'autant plus surprenante qu'il est le conseiller de la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, et que celle-ci s'est opposée au premier ministre Ehoud Olmert précisément autour de cette question au moment de l'opération militaire « plomb durci ». A titre de rappel : alors qu'Olmert ne voulait pas mettre un terme à l'opération militaire tant qu'un mécanisme n'était pas mis en place permettant le contrôle des mouvements d'armes à la frontière avec l’Égypte - Olmert ne voulait pas interrompre l'opération sans accord contraignant pour l’Égypte - Livni, dès la fin de la première semaine, était favorable à un retrait des troupes militaires sans accord. Selon elle, un accord aurait légitimé le Hamas. On comprend alors mal comment Israël pourrait s'engager dans des négociations officielles avec le Hamas sans légitimer le mouvement. On comprend encore plus mal comment il pourrait discuter avec le Hamas quand Livni a déclaré juste avant l'opération qu'il fallait détruire le mouvement et le chasser de Gaza. Mais il y a plus.
La diplomatie - et le monde politique en général - est en effet un monde fait de fictions. Mais ces fictions sont porteuses de sens et indiquent une direction. Une direction politique, mais aussi une direction morale - et la seconde n'est pas moins importante que la première à moins de vouloir couper la politique de toute orientation. Halevy a tort de dire qu'Israël est déjà engagé dans un dialogue avec le Hamas. Israël est engagée dans un dialogue soutenu et difficile avec l’Égypte qui a pris sur elle la tâche ardue de servir d'intermédiaire. Cette fiction est capitale : par elle, Israël montre qu'il ne parle qu'avec les autorités qui le reconnaissent comme État. Mieux : cette médiation égyptienne indique qu'Israël ne négocie qu'avec les pays liés à lui par un accord de paix. Si Israël se mettait donc à parler directement avec le Hamas, comme le préconise Halevy, cela aurait de terribles conséquences stratégiques : d'abord, faire perdre toute signification aux accords diplomatiques ; ensuite, encourager le terrorisme ; enfin, supprimer toutes les règles qui doivent gouverner le dialogue politique. Les Arabes, plus encore que les Européens, sont sensibles aux symboles. On le voit par exemple dans l'insistance avec laquelle le président syrien Bacher Assad a sans cesse rappelé que son pays n'était pas engagé dans des discussions directes avec Israël mais seulement dans des discussions indirectes, via la Turquie. Cette insistance indiquait que la Syrie n'avait pas encore fait le pas de reconnaître officiellement l’État d'Israël. Damas ne parlait qu'avec la Turquie, avec laquelle elle est liée par des accords politiques. La fiction peut alors sembler à Halevy inutile. Pourtant, elle est la trame symbolique et nécessaire qui tisse la réalité politique. Cette notion a fortement été thématisée d'abord par le philosophe anglais Thomas Hobbes puis, dans sa lignée intellectuelle, par le philosophe américain David Roth. Renoncer aux fictions, c'est alors renoncer à ce autour de quoi se constituent la vie politique et son expression la plus ultime : un état de guerre ou un état de paix. Nous sommes toujours en guerre avec la Syrie. Même si les armes se sont tues. Comme nous sommes toujours en guerre contre le Hamas. C'est ce que disent la politique et la diplomatie - ce monde constitué de fictions. Si Halevy préconise des accords directs avec le Hamas, il n'y a alors plus aucune raison pour refuser des accords directs avec le Hezbollah et l'Iran.

Mais il y a plus grave encore. Halevy a expliqué aux journalistes London et Kirchenbaum qu'Israël ne devait pas chercher à influencer l'idéologie du Hamas. Il a affirmé : « il faut les laisser régler leurs problèmes idéologiques eux mêmes, il faut les laisser faire ». Telle est précisément l'erreur qu'Israël avait faite avec l'OLP : Israël, dans sa naïveté, ou peut-être à cause de sa trop bonne volonté, ou peut-être encore parce que les États-Unis ne lui avaient pas laissé le choix, avait entamé des discussions avec l'OLP - Yasser Arafat - sans que celui-ci revienne sur la charte de l'OLP qui stipulait l'anéantissement d'Israël. Carter avait pensé que si Israël parlait directement avec l'OLP, l'OLP finirait par reconnaître Israël. C'est exactement le contraire qui s'est passé : en s'engageant dans des discussions avec l'OLP, Israël a provoqué sa reconnaissance internationale ; en provoquant sa reconnaissance internationale, il a non seulement permis à l'Europe et aux USA de financer l'OLP, mais il a encore perdu tout pouvoir de pression sur lui. Parce qu'il recevait maintenant l'argent des Européens et des États-Unis en même temps qu'il était reconnu comme interlocuteur politique légitime, Yasser Arafat n'avait plus aucune raison de revenir sur son idéologie. C'est ainsi que l'antisémitisme et l'anti-sionisme se sont durablement installés dans la société palestinienne. C'est ainsi qu'ils se sont diffusés en Europe et aux États-Unis dans un second temps, dans une espèce de vague de contamination irrésistible et universelle. C'est ainsi que les attentats kamikazes se sont multipliés, Arafat n'ayant aucune raison objective de les arrêter. Quand Halevy dit qu'il faut parler avec le Hamas et le laisser faire ses progrès idéologiques tout seul, Halevy prône en fait la même chose : renoncer à tout moyen de pression sur un Hamas qui ne fera certainement pas sa révolution idéologique sauf s'il y est contraint. Par la force. Quand on voit la haine que le Hamas voue à l'Autorité palestinienne - et ce sont des Arabes, des Palestiniens, pas des Juifs ; quand on voit la haine que les Islamistes vouent à la démocratie, il serait sans doute dangereux de s'en remettre à leur bonne volonté. Les terroristes ne sont pas animés par des bonnes intentions. Les Islamistes ne sont pas des hommes de bonne volonté. Ils ne connaissent qu'une seule raison d'être et ils ne comprennent qu'un seul langage. On aurait pu s'attendre à ce qu'un ancien chef du Mossad le sache. Et qu'il passe le message au ministère des Affaires étrangères. Si Israël reconnaissait le Hamas avant même qu'il ait entamé sa révolution idéologique - en clair : reconnaissance de l’État juif et renoncement au terrorisme - le Hamas n'aura alors aucune raison de faire sa révolution idéologique. Le message envoyé en Égypte et en Jordanie serait catastrophique. A quoi bon les accords de paix ? Pourquoi un gouvernement arabe devrait-il prendre le risque d'aller à contre-sens de son opinion si le Hamas est reconnu par Israël ? Quels arguments pour contrer les tendances antisémites et anti-sionistes dans les pays arabes ou en Turquie comme cela vient d'être le cas au moment de l'opération militaire à Gaza ? Pour contrer les opinions anti-israéliennes aux États-Unis, en Europe, dans les sociétés occidentales en général ? Et puis pourquoi alors Halevy reste-il aussi fermement hostile à un pays comme la Syrie ? Si Halevy est capable de parler avec Khaled Meschaal, il ne devrait pas faire tant de manières avec Assad. Après tout, Meschaal est en Syrie.

Ce qui nous amène au dernier point : l'argent. Israël a lutté pendant des années pour que le Hamas soit reconnu comme mouvement terroriste. Sous la présidence de Jacques Chirac, la France a résisté au sein de l'Union européenne pour que le Hamas ne figure pas sur la liste des mouvements terroristes. Mais grâce à la pugnacité de l'ancien ambassadeur d'Israël en France - Nissim Zvili - la France a finalement cédé et avec elle l'Union Européenne. Ce n'était pas seulement une question de nom, de qualification. Quand un mouvement est reconnu terroriste, il ne peut plus être financé et ses mouvements humains et financiers sont traqués. C'est parce que l'Iran était considéré comme un pays terroriste que les États-Unis ont pu mettre sur pied tout un arsenal juridique. Au niveau européen, la même chose a été faite pour le Hamas - et Israël se bat pour qu'il en soit de même avec le Hezbollah. Car sans argent, pas d'armes. Et sans argent, pas d'hommes. Les terroristes ne sont pas des philosophes : ce sont des tueurs à gage, des mercenaires - pas des philanthropes qui se nourrissent d'idées. Halevy explique que de toutes façons, l'argent arrive au Hamas par l'intermédiaire de l'Autorité palestinienne. Mais ce point est précisément d'une très grande importance : parce que le premier ministre Salaam Fayad contrôle l'argent, cela lui donne un moyen de pression sur le Hamas. Un moyen de pression restreint, puisque l'on sait que celui-ci reçoit de l'argent par l'Iran. Mais le fait que ce soit l'Autorité palestinienne qui contrôle l'argent en provenance de l'Europe et des États-Unis est capital : d'abord, comme nous l'avons dit, d'un point de vue moral, politique, et symbolique. Mais aussi d'un point de vue simplement stratégique.
Dans un article paru dans le "Jerusalem Post" du 16 janvier, le journaliste spécialiste des affaires palestiniennes Khaled Abou Toameh montre en détail comment l'Autorité palestinienne, pendant l'opération militaire qu'Israël menait dans la bande de Gaza, a lancé des actions coup de poing contre le Hamas en Cisjordanie : arrestations, fermetures d'associations, interdictions de manifestations de soutien au Hamas, etc. Selon Abou Toameh, si certaines actions ont été coordonnées avec les forces de sécurité israéliennes, l'immense majorité a été conduite d'une manière tout à fait autonome par les forces de sécurité palestiniennes. D'après l'article, par les troupes qui ont été entraînées en Jordanie. L’Égypte, la Jordanie, et la Syrie sont parvenues à se stabiliser quand elles ont été en mesure de mettre sur pied leur propre appareil sécuritaire. Et les services de sécurité jordaniens, égyptiens ou syriens ne sont pas réputés pour leur douceur. Il faut dire qu'on ne chasse pas les mouches avec du miel. Le fait que l'Autorité palestinienne, qui a subi un revers important dans la bande de Gaza en juin 2007, soit parvenue à développer des services de sécurité efficaces est très certainement un progrès non-négligeable qui rajoute à son efficacité et donc à sa crédibilité. Quand Halevy déclare candidement que les Arabes sont favorables à une réconciliation entre le Fatah et le Hamas, soit il ne lit pas les journaux, soit il parle à la place des Arabes, soit il délire. Soit autre chose. D'abord, si réconciliation il y a, il faudra prendre en considération deux choses : la scission du Hamas entre sa direction syrienne et sa direction égyptienne. Le fait que la réconciliation ne pourra se faire que par la force. C'est pourquoi l'Autorité palestinienne met la pression. C'est pourquoi elle bloque l'argent. Elle ne laisse pas le Hamas faire sa petite révolution idéologique en attendant gentiment qu'il ait une révélation. Si l'Autorité palestinienne et l’Égypte posent leurs conditions, Israël aurait donc tort de ne pas le faire avant de s'engager plus avant. Les dernières déclarations de la nouvelle secrétaire d’État américaine Hillary Clinton - qui contrastent singulièrement avec les positions de Condolezza Rice - sont, de ce point de vue là, encourageantes. Clinton l'a dit très fermement : « pas de discussions avec le Hamas tant qu'il ne reconnaît pas Israël et tant qu'il ne renonce pas aux tirs de roquettes ». Clinton, lors de son investiture par le Sénat, n'a pas parlé d'un vague renoncement à la violence. Elle a mentionné les tirs de roquettes, concrètement.
Pour finir : il n'est pas sûr, comme l'affirme Halevy, que tous les pays arabes soient favorables à une réconciliation entre le Hamas et le Fatah. A l'intérieur du Hamas, il n'y a pas d'unanimité. Les pays arabes sont sortis divisés du sommet arabe organisé par le Qatar vendredi dernier : alors que la Syrie, l'Iran et Khaled Mechaal ont fait le déplacement à Doha, l’Égypte, l'Arabie-Saoudite, la Jordanie, la Tunisie et l'Autorité palestinienne étaient absentes. Le sommet a montré très clairement la ligne de fracture qui divise le monde arabe : cette ligne de fracture, c'est l'Iran. Israël aurait tort de s'ingérer dans les affaires arabes, cela est évident. C'est pourquoi il n'est pas dans son intérêt de courtiser l'Iran. Même en fiction.

Efraïm Halevy participe mercredi 21 janvier à un symposium organisé par le Centre de recherches sur l'antisémitisme Vidal Sassoon à l'Université hébraïque de Jérusalem. Le thème du symposium, en anglais, sera : « Israël, les Juifs et le conflit sunni-chiite ». Il sera très intéressant d'entendre comment Halevy envisage le rôle de la diplomatie israélienne - et de Tzipi Livni, qui brigue le poste de premier ministre - dans ce conflit.

Isabelle-Yaël Rose
Jérusalem, le 19 janvier 2009

26 janvier 2009

L'histoire ne pardonnera pas au Hamas

L'histoire ne pardonnera pas au Hamas qui a ignoré l'initiative égyptienne, visant à un cessez-le feu entre le mouvement intégriste et Israël, initiée par le président Hosni Moubarak dés la première semaine du conflit. L'histoire ne pardonnera pas le Hamas qui n'avait pas compris que la voie des combats n'emmène nulle part, qu’elle aurait pu cesser plutôt, et qu'un cessez-le feu accepté était inévitable pour sauver un millier de vies à Gaza

Tout aurait pu être fait pour que la mort horrible, tragique, de civils hommes, femmes et enfants cesse le plus rapidement possible. Personne ne pouvait accepter la souffrance civile durant les trois semaines à Gaza. Sauf que pour le Hamas les vies n'ont aucune importance ni du coté palestinien ni du coté israélien (1). Nous étions tous bouleversés à chaque fois que des enfants étaient atteints dans la bande de Gaza, car il n'y a pas de différence à nos yeux entre un mort palestinien et un mort israélien. Le monde était impatient de voir un accord pour faire cesser le cercle vicieux de la violence. Sauf que le Hamas avait répondu avec un "total mépris" à l'appel au cessez-le-feu voté dans la soirée du 9 janvier 2009 par l'ONU.
Une résolution de l'ONU obligeait les deux parties au silence des armes ... sauf le Hamas. C'est pour cela d'ailleurs que la sagesse est venue du coté israélien lorsque l’État hébreu a décidé unilatéralement un cessez-le feu pour atténuer la souffrance coté palestinien. Si Israël n'avait pas pris une t-elle décision, on aurait pu voir à Gaza un bilan humain plus dramatique. Israël a eu raison aussi d'ouvrir durant les combats un couloir humanitaire, il était inutile de faire souffrir la population civile, car le Hamas la fait déjà assez souffrir. Personne n'aurait pu rester insensible à la souffrance dont témoigne le chirurgien norvégien, qui adressa des SMS à ses amis pour leur dire « nous naviguons dans un flot de mort, de sang et d'amputations ». Le meilleur moyen d'y mettre fin n'était pas d'attendre que le Hamas décide spontanément la fin des hostilités. Le seul espoir est venu de l'annonce d'Israël d'un cessez-le-feu unilatéral, alors même que la décision onusienne prévoyait un cessez-le-feu réciproque.
Nous savons avec pertinence que le Hamas est une organisation hors loi. Il ne fallait donc pas rêver, et s'attendre de ceux qui s'abritent derrière des emblèmes de neutralité comme l'ONU ou ceux qui cachent les armes dans des écoles, les mosquées ou qui transportent les miliciens dans les ambulances, de faire un geste pour atténuer la souffrance de leur population. Les nombreuses déclarations de refus de l'acte onusien par les islamistes, au demeurant toutes semblables, aurait pu faciliter la tâche du gouvernement de Jérusalem, de plus en plus résolu à en finir avec les islamistes de Gaza. Mais Israël a prit en considération la situation humanitaire à Gaza pour décider unilatéralement la fin de l'opération « Plomb durci ».

Malgré l'initiative volontaire et purement humanitaire d'avoir annoncé un cessez-le-feu unilatéral, Israël demeure systématiquement critiqué. Les trois semaines de combat ont abîmé son image au niveau international, et ont radicalisé quelques palestiniens. Mais elles ont aussi envoyé un message essentiel : le Hamas n'est pas un partenaire de négociations, encore moins de paix. C'est l'amère leçon de cette guerre : on ne peut laisser le Hamas gagner et l'histoire ne devrait pas pardonner cette secte politico-religieuse extrémiste, qui sacrifie la population civile pour ses passions recuites, sa haine folle et nihiliste.

Le Réveil de l'Orient
(Pseudonyme de l’auteur, musulman vivant au Maghreb)


(1) Depuis 2001, environ 8000 roquettes et obus ont arrosé les civils israéliens vivant autour de la bande de Gaza, mettant ½ million de personnes sous cette menace.

25 janvier 2009

l'U.E et Israël sont dans le même bateau !

La frégate Germinal dans la rade de Marseille
(photo Dominique Pipet, publié sur le serveur Flikr)

Voici une jolie photo qui apportera de l’air frais sur le blog ... pas un long article, mais juste une photo, quelques lignes de commentaires et des liens importants à découvrir.

La photo est celle de la frégate porte-hélicoptères « Germinal », qui va dans les prochaines heures croiser au large de la bande de Gaza ; et contribuer au contrôle international contre la contrebande d’armes en direction du Hamas, en provenance de l’Iran. Une première contribution à une action concertée entre le gouvernement israélien et l’Union Européenne, et qui a été décidée lors de la visite de Nicolas Sarkozy et de plusieurs Premiers Ministres dimanche dernier, à Jérusalem.

Voici une actualité sur laquelle nos médias sont bien discrets. Crainte de froisser la « rue arabe » qui maintenant, s’exprime de manière violente en Europe ? Crainte de se faire épingler par trop de journalistes, qui ont décidé une fois pour toutes de faire porter à Israël les oripeaux du «criminel de guerre », et de gloser là-dessus - affaire aussi de moins épiloguer sur la défaite cinglante subie par les « gentils islamistes » ?
Voici en tout cas quelques liens intéressants à découvrir :
- l'article publié sur le Y-net sur la venue de la frégate Germinal ;
- cet autre article du Y-net sur l'engagement européen contre le réarmement du Califat de Gaza.
- l'article d'Aluf Benn publié hier sur le site du "Haaretz", qui raconte de façon très précise les brillantes manœuvres diplomatiques ayant accompagné toute l’opération militaire.

En résumé : les États-Unis, l’Égypte, l’Union Européenne et Israël sont dans le même bateau, et ce bateau a un ennemi ouvert ou implicite : l’Iran !

J.C

22 janvier 2009

Le plan de la CIA

Introduction :
Mon amie Isabelle-Yaël Rose m’a envoyé de Jérusalem ce nouvel et long article, où elle fait part de ses doutes sur l’efficacité des dispositions sécuritaires convenues entre Israël et les États-Unis, en préalable au retrait de Tsahal de la bande de Gaza. Les fidèles lecteurs connaissent à la fois l’érudition dont elle fait preuve, et l’originalité de ses analyses : difficile, en effet, de la cataloguer « faucon », alors qu’elle trouve que dans le fond Ehud Olmert a été injustement jugé ; ou « colombe », alors qu’elle se réfère à des articles du « Jerusalem Post », pourtant clairement pro-Likoud ! Elle a aussi un peu la dent dure contre Tzipi Livni, position personnelle que je ne partage pas ... mais c’est bien l’originalité de ce blog que de vous donner à lire des opinions différentes : bonne lecture !
J.C

Dans les pays du tiers-monde, le chef d’État est directement installé par les services secrets qui sont la main longue de toute grande puissance. Ceux-ci, engagés dans une féroce concurrence, sont à l'origine des mouvements révolutionnaires et des rébellions dont on a vu en Amérique latine mais surtout en Afrique noire à quel point ils pouvaient être impitoyables et violents. L'histoire récente et vorace en vies humaines du Pakistan et de l'Afghanistan sont également des cas d'école.
Dans les pays plus développés, les services secrets étrangers utilisent des stratégies plus sophistiquées. Ainsi, pendant la période soviétique, les services de contre-espionnage israéliens étaient très occupés par les tentatives d'infiltration du KGB qui visaient, assez traditionnellement, à pénétrer le Mossad - en « retournant » des agents - mais également les plus hautes sphères de l’État. Dans leur livre « Israël ultra-secret », Jacques Derogy et Hesi Carmel [1] reviennent sur cette période rocambolesque de l'histoire des services secrets et montrent ainsi, entre autre, dans leur chapitre « une taupe rouge au Mossad », comment l'homme d'affaires français Flatto Sharon entra à la Knesset grâce à l'appui de personnes douteuses et russophones. Pénétrer à la Knesset, et grâce à elle aux multiples comités qui la composent ; entrer au comité des Affaires étrangères et de la Défense, mieux : au cabinet de sécurité - tel est le rêve de tout service secret étranger. Et tel est le cauchemar du Shin Bet.
Israël Beiténou et les partis religieux sionistes se sont inquiétés, jusqu'à un certain point d'une manière légitime, des tentatives d'infiltration des services étrangers via les députés arabes qui siègent à la Knesset. Penser que tout député arabe est un traître, un membre d'une « cinquième colonne » qui viserait à déstabiliser Israël, serait sans doute paranoïaque, raciste, et déplacé : il se trouve en Israël de nombreux Arabes qui sans soutenir ouvertement Israël lui sont tout à fait fidèles. Cependant, les escapades du député Azmi Bishara à Beyrouth et à Damas en pleine seconde guerre du Liban ; la plate-forme violemment anti-israélienne sinon anti-juive des partis arabes et de certaines de leurs associations dont les financements ne sont pas toujours évidents ; la participation de certains de leurs députés à des rassemblements soutenant des mouvements terroristes - ainsi d'Ahmed Tibi qui s'était déplacé à Amman lors des funérailles de Georges Habash il y a un an ; tout cela a de quoi provoquer des inquiétudes, des doutes et de la suspicion. Il ne s'agit pas de partir dans une folle chasse aux sorcières. Il s'agit juste de ne pas sous-estimer la ruse et les capacités de manipulation psychologique des services secrets. Ainsi que le faisait remarquer lors de sa confession publique l'un des soi-disant espions iraniens au service du Mossad : « on ne sait pas toujours avec qui l'on est vraiment en contact et au service de qui on travaille». Ceci explique peut-être la raison pour laquelle le député et ministre de la culture a été interdit de voyage en Jordanie au commencement de l'opération militaire « plomb durci ».
Mais si les Arabes - et dans une certaine mesure les nouveaux immigrants - attirent immédiatement l'attention du public, il serait faux de penser qu'ils sont les seuls à être des cibles. En fait, les services étrangers préfèrent plutôt les Israéliens de souche, qui n'attirent pas l'attention des services de contre-espionnage et qui occupent des postes plus importants dans les sphères politiques et dans la société. Et leur bras invisible peut remonter très haut. Aussi haut que l'ambition personnelle. Deux articles parus dans le Jérusalem Post de vendredi 16 janvier donnent matière à méditer. Le premier est écrit par le rédacteur en chef du Jérusalem Post, David Horowitz [2]. Le second par la journaliste Caroline Glick [3].

Dans son article, Horowitz revient sur un événement que son journal avait révélé d'une manière inédite et exclusive en décembre 2007 : l'envoi d'une cassette par le ministère de la Défense à l'ambassade israélienne de Washington. On voyait dans cette cassette, filmée par les services de sécurité israéliens, comment les soldats égyptiens postés à la frontière séparant l’Égypte de la bande de Gaza aidaient des membres du Hamas à faire passer des armes. Il ne faudrait pas croire que cela indique une sympathie particulière des Égyptiens pour le Hamas. Pas plus qu'il ne faudrait penser que cette cassette indique une collaboration entre le Hamas et le gouvernement égyptien. En fait, les choses sont beaucoup plus simples : la corruption est un phénomène universel. Le chemin est long qui sépare Al-Arish du Caire. Et le pouvoir central, surtout quand il ne veut pas être embarrassé, n'est pas toujours en mesure de contrôler les filières criminelles et les tribus organisées. Mais la Défense israélienne, lasse de voir le Hamas s'armer sous son nez sans qu'aucune action ne soit entreprise par les autorités égyptiennes - si les choses s'étaient passées dans l'autre direction, il est peu probable que le Caire se serait satisfait d'explications - la Défense décida donc d'alerter l'opinion américaine en envoyant cette cassette. L'ambassade israélienne devait la distribuer aux membres du Congrès américain. Parce que les États-Unis, en conformité avec leurs accords militaires avec l’Égypte, transfèrent une considérable aide financière tous les ans au Caire - laquelle doit être votée par le Congrès - Israël souhaitait attirer l'attention des députés américains sur ce problème à la frontière. Finalement, sur les 1,3 milliards d'aide militaire accordés par les États-Unis, 100 millions furent conditionnés par une action efficace de l’Égypte à Al-Arish et par ses efforts en faveur des droits de l'homme dans son pays.
Mais la cassette ne fut pas distribuée : Horowitz explique que la ministre des Affaires étrangères ordonna à l'ambassade d'Israël de ne pas la publier, préférant la diffuser d'une manière vague et souterraine. Interpellée par le député du Likoud Youval Steinitz lors d'une séance du comité de la Défense et de la sécurité, Livni expliqua qu'elle avait préféré cette méthode, de crainte de risquer une rupture diplomatique avec l’Égypte. Certains officiels nièrent tout simplement la révélation du "Jerusalem Post" et l'existence de cette cassette gênante.
Le Département d’État américain (ministère des Affaires étrangères) fut sans doute soulagé. De la même manière que Livni ne voulait pas embarrasser l’Égypte et s'exposer à des représailles diplomatiques, il est peu probable que la secrétaire d’État américaine se soit réjouie d'une crise ouverte avec un pays arabe central pour les États-Unis. Il est peu probable que Condollezza Rice, embourbée en Irak, ait souhaité se mettre à dos le Caire. Et certainement pas pour Israël : cela aurait donné la fâcheuse impression dans les pays arabes que le « lobby juif » contrôlait effectivement le Congrès - avec l'aide passive du Département d’État. Rice a donc dû apprécier que Livni ordonne à l'ambassade israélienne de Washington d'enterrer la cassette.
Horowitz termine son article en soulignant deux choses : d'abord, cette année, point de cassette, point d'activité de l'ambassade israélienne au Congres [4], et donc point de provision sur le vote de l'aide militaire américaine. C'est une mauvaise chose : cette provision permettait de faire pression sur l’Égypte. C'est d'autant plus une mauvaise chose que l'on voit, avec l'opération militaire en cours dans la bande de Gaza, que la question du trafic d'armes est le sujet crucial sur lequel bute toutes les tentatives d'accord avec l’Égypte. Les États-Unis, qui se posent en médiateur entre l’Égypte et Israël, auraient pu en faire usage. Pour trouver plus rapidement une issue diplomatique à l'opération militaire mangeuse d'hommes. Ensuite, comme le remarque Horowitz, si aucun accord n'est trouvé sur cette question, le Moyen-Orient s'achemine vers une autre confrontation, sans doute encore plus violente que l'actuelle opération : Israël ne pourra jamais coexister avec une bande de Gaza gorgée d'armes envoyées par l'Iran. C'est ce que montre l'exemple du Hezbollah au nord.

Si Horowitz donne des indices et des pistes, c'est Caroline Glick qui donne les clés de l'énigme : citant un article écrit par un ancien membre du Pentagone (ministère de la Défense américain), publié dans le "National Interest", elle revient sur l'ère Bush. Glick explique ainsi que si Georges Bush était effectivement animé par des sentiments amicaux envers Israël, il ne parvint jamais à les traduire politiquement, dans la réalité, parce que ses initiatives étaient bloquées par un écran beaucoup plus puissant que ses idées ou sa volonté. Cet écran, c'était Rice et ... la CIA. La CIA est le service secret étranger des États-Unis. On compte à son actif l'émergence des talibans en Afghanistan - une arme à double tranchant qui fut utilisée contre la Russie - et la nucléarisation du Pakistan. Comme le montre Lawrence Freedman dans son livre "A choice of enemies, America confronts the Middle East" [5], les États-Unis permirent au Pakistan de développer l'arme nucléaire, dans une espèce de contrat tacite, en échange de quoi Islamabad permettait aux États-Unis et aux Talibans d'utiliser son territoire pour lancer des attaques contre la Russie en Afghanistan. C'est la CIA et Rice qui ont insisté, contre l'avis du Shin Bet et du Mossad, pour que des élections soient organisées dans les territoires palestiniens, lesquelles conduisirent à la victoire du Hamas. A croire que les États-Unis voulaient légaliser - via des élections - le Hamas, comme cela a été fait au Liban avec le Hezbollah. Et comme cela sera bientôt fait avec l'Iran. On est donc en droit de se poser deux questions : d'une part, la CIA et le Département d’État sont-ils amicaux? D'autre part, que penser de cette nouvelle initiative de Livni partie en précipitation à Washington signer un accord obscur avec l'administration américaine sortante? [6]
En effet, celle-ci est partie vendredi 16 janvier signer un accord avec Rice dont l'objectif est de stopper l'afflux d'armes iraniennes qui transitent par la Somalie, le Soudan et l'Erytrée vers la bande de Gaza. A priori, c'est une bonne chose. Mais quand on voit que les États-Unis se sont rapprochés de l'Iran ; quand on se rappelle du précédent du Pakistan ; quand on voit que les États-Unis ne parviennent pas à empêcher la contrebande d'armes aux frontières irakiennes ; que le Département d’État s'est opposé à la diffusion de la cassette, et qu'aucune provision conditionnelle n'existe sur la somme qui a été votée par le Congrès. Quand on voit que c'est Livni elle même qui a ordonné à l'ambassade israélienne de ne pas diffuser la cassette et de ne pas intervenir au Congrès. On s'interroge. Pas sur Rice. Pas sur la CIA. Sur la ministre des Affaires étrangères israéliennes.

Livni a commencé à nourrir ses ambitions politiques - démesurées pour une nouvelle arrivée, car elle a débuté sa carrière politique seulement en 1999 - depuis qu'elle est au ministère des Affaires étrangères. Ce sont ses ambitions qui l'ont amené, depuis deux ans, à saboter systématiquement toutes les initiatives du premier ministre Ehoud Olmert, créant une scission dangereuse au sommet de l’État. Elle s'est également systématiquement opposée à toutes les initiatives de la Défense, créant une scission non moins dangereuse entre son ministère et celui de la Défense. En même temps qu'elle s'éloignait d'Olmert, Livni se rapprochait - sans doute trop d'un point de vue diplomatique - de Rice. Et des amis de Rice. Mais heureusement pour elle, Livni est juive, juive et israélienne de souche - pas arabe, ou convertie, ou française.
Dans ces circonstances, l'affaire Talansky, on le remarquera, ne pouvait pas mieux tomber. Disons : un coup final. Tout était mis en place pour abattre le premier ministre d'Israël. Il se trouva même des relais - des ambitieux - pour prêter main forte et faire la basse besogne en Israël. Mais quel fut son tort, au fait, au premier ministre d'Israël ? Le roi Hussein de Jordanie reçut des millions de la CIA comme le rappelle Avi Shlaim dans sa biographie. Même Nasser, le lion du panarabisme, ne dédaigna pas l'argent de la CIA qu'il utilisa avec humour, dans une espèce de pied de nez dont seuls les Arabes ont le secret, pour construire la Tour de Nasser qui surplombe le Nil en plein centre-ville du Caire, histoire d'agacer les pingres soviétiques qui lui refusaient des armes et des blindés. Olmert - et avec quel panache ! - eut le tort de répondre sans doute un peu trop brutalement à Madame Rice quelque chose qui devait fort ressembler à cela : « je suis Juif. Nous autres Juifs sommes un peuple libre. Nous n'avons pas enduré les 2 000 ans d'errance et d'humiliation ; nous n'avons pas traversé deux siècles d'exil et de destruction ; nous ne sommes pas revenus, finalement, sur notre terre, en Israël, pour devenir des pions entre les mains cyniques des agents de la CIA et des États-Unis ». En Afrique, Olmert aurait simplement été assassiné. En Amérique Latine, il aurait été renversé par un mouvement révolutionnaire. En Israël - ô, Israël ! - il suffît de sortir de son placard un escroc juif américain de seconde catégorie empêtré dans son propre pays dans des procès. Bibi se frotta les mains. La presse israélienne s'empara de l'affaire. Et pour Livni ... Comme chantait Aznavour : « j'me voyais déjà ».
Quand les historiens ou les spécialistes des relations internationales écriront leurs livres d'histoire sur la seconde guerre du Liban, il faudra aussi qu'ils prennent en considération tout cela - et tout le reste - s'ils veulent écrire une histoire qui rende justice à la vérité des événements. Des fautes, des erreurs, et même de très graves fautes et de très graves erreurs - il y en eut, certainement. Pour autant, il ne faudrait pas croire que les Israéliens furent les seuls à pécher dans les eaux troubles du Liban ... Le sang des victimes - de toutes les victimes - est sur leur tête. Il ne crie pas : « vengeance ! ». Il crie : « justice ! ». Qu'elle vienne un jour, même si elle est lente. Car avec l'aide de Dieu, justice sera faite aux prisonniers et aux morts - un jour. Quand ?

Isabelle-Yaël Rose,
Jérusalem, le 17 janvier 2009


[1] Editions Robert Laffont, Paris, 1989
[2] "Tunnel vision"
[3] "Bush's parting lesson"
[4] Rappelons en passant que les Israéliens ne sont pas les seuls à faire du lobby au Congrès. Tous les pays arabes envoient des émissaires - officiels ou officieux - qui y défendent leur cause.
[5] Editions Public Affairs, USA, 2008
[6] L'article de Glick est aussi intéressant en ce qu'il jette une nouvelle lumière sur ce qui s'est passé à l'ONU lors du vote au conseil de sécurité. Glick rappelle que l'ambassadrice israélienne à l'ONU a agi sur les ordres de son ministère, et que c'est ainsi que la résolution hostile à Israël est passée grâce à l'abstention « surprise » de Condolezza Rice.

20 janvier 2009

"Une guerre juste - Juste une guerre" par Christophe Barbier

Christophe Barbier
(photo tirée du blog de l'Express)

Israël a raison de mener cette guerre et il le fait aussi pour notre tranquillité.
C'est par-delà l'horreur qu'il faut réfléchir. C'est au-delà des images, ou malgré leur censure, qu'il faut penser les conflits. Il n'y a pas plus aveugle qu'un militaire ni pire sourd qu'un terroriste. Le premier tire sur tout ce qui bouge, parce que cela peut être un ennemi ; le second vise aussi ce qui ne bouge pas, parce que même un civil endormi est un ennemi. Mieux : une cible. Il faut renoncer à dire le droit en un tel affrontement si l'on n'est pas certain de s'abstraire de toute passion sans céder au cynisme.
Depuis que Tsahal est entrée dans la bande de Gaza, les opinions de surface tonitruent, le manichéisme plastronne et l'esprit de finesse se cantonne à la question de la poule palestinienne et de l’œuf israélien: les roquettes du Hamas sont-elles la cause de la guerre ou bien est-ce le blocus imposé par Tel-Aviv ? On ne peut pourtant en rester là, et il faut chercher dans les décombres celle qui est, comme toujours, la première victime : la vérité - au moins, extirper quelques-uns de ses tessons de la boue des mensonges et de la propagande.
-Le Hamas est un mouvement terroriste. Expliquer qu'il a une « base populaire » et qu'un scrutin lui a confié légalement le pouvoir est exact, mais le nimber de nationalisme et l'oindre de démocratie, c'est ruser avec le vrai: il n'y a pas de terrorisme légitime. Affirmer que la chute du Hamas laisserait la place à des mouvements plus intégristes encore, et qu'il vaut mieux traiter avec celui-ci qu'affronter ceux-là, c'est raisonner comme un poltron. Au grand jeu de la reculade et du marchandage, l'Occident a perdu trop gros. En matière d'islamisme, si elles acceptent le choléra pour éviter la peste, les démocraties mourront du choléra, tout simplement.
-Israël agit pour nous. Les bombes ne suffisent pas à couvrir le chœur des hypocrites, qui attendent que Tsahal éradique le Hamas, en espérant que dégâts et bavures seront limités : pays arabes voisins ou lointains, Fatah palestinien ou grandes puissances sont tous impatients que ce sale travail soit terminé, comme ils seront soulagés et ravis qu'il soit fait. Israël a raison de mener cette guerre et, même si le Hamas n'est pas djihadiste, il le fait aussi pour notre tranquillité, ce qu'il est honteux de ne pas reconnaître.
-Le monde doit intervenir. Sécurité des civils, désarmement des terroristes, stabilité des frontières ne sont à peu près assurés, des Balkans à l'Afrique, en cas de conflit, que par les Casques bleus. Il reviendra à Barack Obama de rendre possible cette intervention - et donc de convaincre Israël de l'accepter - puis à la France, notamment, de la mettre en œuvre.
-La solution est politique. Deux États en coexistence armée, séparés par des murs s'il le faut, aux économies viables : tel demeure l'objectif. Quels leaders israélien et palestinien le proposeront ? Vivre ensemble est impossible, vivre côte à côte suffira. Voisins sans être amis, Israël et Palestine auront alors la nuit des temps pour se confronter sans s'affronter. Parce qu'il est question de religion, la réconciliation n'adviendra jamais : Dieu ne se prête pas aux traités de paix. Mais, parce que l'âge politique est laïque, il sera possible de rendre vivable cette éternelle antipathie. Les chiens de faïence ne mordent pas et les générations futures se parleront. Peut-être

Christophe Barbier,
Rédacteur en Chef de "l'Express", 14 janvier 2009

18 janvier 2009

Benoît XVI et l'islam : Vincent Aucante sera mon invité le 25 janvier


 Pour ma prochaine émission, nous allons laisser un peu de côté l’actualité brûlante du Moyen Orient pour évoquer un évènement qui avait, à son époque, fait couler beaucoup d’encre et déchaîné beaucoup de manifestations violentes dans le monde musulman, je veux parler du fameux discours prononcé par le Pape Benoît XVI à Ratisbonne, le 12 septembre 2006. Et par delà l’évocation de cette affaire, nous allons essayer d’analyser où en sont les rapports entre islam et chrétienté, les limites du dialogue et ses possibilités.

Ma référence sera donc le livre de Vincent Aucante, intitulé justement « Benoît XVI et l’islam » (Editions « Parole et Silence »). Vincent Aucante est une éminente personnalité intellectuelle du monde catholique : directeur culturel du collège des Bernardins, il a été notamment conseiller culturel à l’Ambassade de France auprès du Saint Siège. Ingénieur de formation, il a enseigné à l’Ecole Militaire supérieure, mais aussi dans des Universités catholiques, et quoique se présentant dans l’avertissement du livre, et avec une certaine modestie, comme ni vaticaniste, ni orientaliste, je dois dire que il a fait preuve d’une érudition et d’une finesse d’analyse qui raviront les lecteurs non spécialistes.

Son livre se partage entre une longue introduction de 80 pages, où il donne tous les éclairages sur la polémique suscitée par le discours du Pape, en rappelant ce qui a précédé, c'est-à-dire la lente maturation intellectuelle de Benoît XVI - qui est bien différent de Jean-Paul II -, mais aussi sur ce qui a suivi : les cafouillages des médias, les mises au point un peu gênées du Vatican, les réponses envoyées par des autorités religieuses musulmanes, le voyage en Turquie du Pape, etc. Enfin, et c’est le passage que j’ai le plus apprécié, il donne d’une façon très claire les grands axes du dialogue islamo chrétien dessinés par le Pape. Et puis le reste du livre, environ 120 pages, rassemble des documents de référence, le discours de Ratisbonne, d’autre écrits de celui qui était à l’époque le Cardinal Ratzinger, mais aussi la lettre ouverte écrites en réponse par des Oulémas en octobre 2006, et bien d’autres discours et textes ...

Parmi les questions que je poserai à Vincent Aucante, outre un rappel sur le fameux passage polémique du discours de Ratisbonne :
- Comment juge-t-il la présentation faite par certains journaux, tous de gauche, qui ont tout de suite écrit que les Musulmans avaient raison de se sentir offensés ?
- A propos de la persécution des Chrétiens on en parle depuis longtemps au Vatican, (Jean-Paul II, c’est peu connu, avait protesté à ce sujet) mais la situation s’est aggravée partout au Moyen Orient, en Egypte, en Irak, et même en Algérie : pourquoi ce silence gênée du Monde chrétien ?
- Par rapport à Jean-Paul II, est-ce que le nouveau Pape est un rationaliste pragmatique, qui ne croit pas en une démarche comme celle d’Assise ?
- Benoît XVI a cité dans son discours le théologien Ibn Hazm, qui au dixième siècle à Cordoue a défendu l’idée que les voies de Dieu étaient absolument impénétrables, et qu’il était inutile d’apporter des interprétations au Coran : est-ce que c’est également la vision de l’islam qu’a Benoît XVI, c'est-à-dire une religion purement littéraliste, et fidéliste ? Ou bien, est ce qu’il craint que ce soit ce courant, dogmatique et fermé, qui gagne aujourd’hui dans l’islam ?

Et puis, bien sûr et même si ce n’est pas directement l’objet du livre, j’évoquerai les inquiétudes dans la communauté juive, après les « gages » donnés par Benoît XVI à la frange la plus intégriste du monde catholique.

Merci d’être nombreux à l’écoute dimanche prochain !

J.C

Pancarte négationniste dans une manifestation pro Hamas

(cliquer sur la photo pour agrandir)

Je n’ai malheureusement pas de précisions sur le lieu a été pris cette photo, ni sur la date ; sûrement en France ou en Belgique, car les slogans sont écrits en français, en tout cas le blog « philosémitisme » d’où elle est reprise ne le précise pas.

En tout cas un telle pancarte fait frémir : au-delà de l’association insupportable sur d’innombrables banderoles entre étoile de David et croix gammée, hélas un grand classique depuis des années - mais qui procède aussi, d’une banalisation généralisée du référent « nazisme » -, on est passé avec ce type d’insanité à un degré de plus dans l’abjection : dire que le million et demi de martyrs d’Auschwitz, déportés, gazés, torturés et brûlés dans les crématoires, pèsent moins au regard de l’Histoire que quelques centaines de civils, victimes malheureuses et involontaires de la guerre imposée à Israël par le Hamas, c’est comme tuer une nouvelle fois les victimes de la Shoah ; comme l’avait déjà fait Ahmadinejad, financier et armurier du Califat islamique de Gaza, avec sa pseudo « conférence sur l’Holocauste » en décembre 2006 : du négationnisme, toujours du négationnisme, encore du négationnisme ... Comment s’étonner, dans ces conditions, que Jean-Marie Le Pen qui avait jugé que les chambres à gaz étaient un « détail de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale », donne son avis d’expert sur Gaza en disant que c’était « un ghetto », « un camp de concentration » ?

A propos de ces manifestations soit disant pacifistes où se retrouvent tous les totalitaires rouges-bruns-verts, lire ou relire la magnifique adresse de Mohamed Sifaoui, qui a été mon invité la semaine dernière sur Judaïques FM (voir ici) ou la tribune de Robert Redeker dans "le Figaro" (et voir là).

J.C

Nota ajouté le 21 janvier 2009 :
Je viens d'apprendre où a été prise cette photo ... C'était à Bruxelles. Elle figure sur le site belge "Resistances"(http://www.resistances.be/propalantisem.html).
Merci à l'une des responsables de ce site qui me l'a signalé !

15 janvier 2009

L’Imam de Drancy, qui avait été mon invité sur Judaïques FM, insulté et menacé

Introduction :
La communauté juive vit en ce moment, malheureusement et à nouveau, une période très difficile avec un rythme jamais atteint d’incidents antisémites (une soixantaine depuis le début de l’opération israélienne à Gaza, le 27 décembre). Le Président du CRIF vient de s'en inquiéter publiquement, lors d’un entretien sur Europe 1, hier jeudi.

Mon ami et collègue de Judaïques FM, Sammy Ghozlan, Président du BNVCA, recense scrupuleusement tous ces incidents (voir en lien permanent le site « SOS antisémitisme »). Je reproduis ci-dessous un des ses derniers communiqués, qui m’a particulièrement choqué : j’ai en effet appris que l’Imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, homme de paix et de dialogue qui avait été mon invité à la radio le 19 octobre dernier en compagnie de son collaborateur Bernard Koch (lire sur ce lien), avait été insulté et menacé : espérons que les Autorités lui procureront une protection rapprochée.
J.C

Le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme, très inquiet de la recrudescence exponentielle des actes antisémites dans toute la France condamne :

- Celui causé à la Synagogue de Lille sur les murs de laquelle des Tags « A MORT ISRAEL VIVE LA PALESTINE ET NIQUE LA FRANCE » ont été inscrits, vraisemblablement à l’aide d’une bombe de peinture de couleur noire,sur une hauteur d’environ 80 cm.

- Celui causé à la Synagogue de Lille, ou deux croix gammées ont été taguées sur les murs avec les trois lettres ZOG voulant dire « Zionist Occupation Government ».

- Les menaces dont a été l’objet l’Imam de Drancy Hassen Chalgoumi, insulté, intimidé dans la rue, au téléphone,et dont la voiture a été recouverte d’essence et d’huile de vidange, au motif qu’il entretient des relations amicales et franches avec la communauté juive, a le courage de dénoncer les manifestations qui dérapent et poussent à l’acte antijuif. Le BNVCA et l’Union des CCJ Ile de France assurent l’Imam courageux, généreux de leur soutien et leur totale solidarité, car il est l’un des rares a rechercher avec sincérité la paix intercommunautaire, plutôt que de hurler avec les loups. De la sorte, il honore l’Islam et fait aimer le Coran.
Nous considerons que ces agressions antijuives démontrent que les supporters du Hamas sont des antijuifs notoires et des antifrançais avérés, de même que la paix pour eux doit être la victoire de l’islamisme y compris par des moyens terroristes, en menaçant leurs propres coreligionnaires qui osent se distinguer, et faire preuve de libre arbitre.
Nous demandons que les manifestations pro Hamas qui se développent partout en France sans discontinuer soient interdites car elles distillent le poison et la haine qui poussent à l’acte antijuif.
Nous demandons une protection rapprochée pour l’Imam de Drancy .
Compte tenu du danger que représentent ces manifestants, le BNVCA envisage de recommander aux communautés de fermer leur synagogue si les rassemblements sont maintenus, au risque de voir la liberté de culte entravée par la liberté de manifester.

14 janvier 2009

Le (faux) Messie de Washington

Ce que les médias israéliens ont immédiatement qualifié « d'incident diplomatique » entre Israël et les États-Unis mardi 13 janvier, occupe intensément non seulement la classe politique mais également l'opinion publique israéliennes. Et ce, au moment où l'opération militaire "Plomb durci" (appelée également "plomb fondu") ne semble pas trouver d'issue diplomatique, rendant la situation dans la bande de Gaza et dans le sud d'Israël très dangereuse d'un point de vue humain, militaire et politique.
Les chaînes de télévision ont rapporté les propos du premier ministre Ehoud Olmert qui seraient à l'origine de la friction - latente pour ne pas dire déclarée - depuis deux ans, opposant le bureau du premier ministre au Département d’État des États-Unis : lors d'une tournée dans le sud d'Israël, Olmert, faisant référence à l'abstention des États-Unis ayant permis à une résolution de passer au conseil de sécurité de l'ONU la semaine dernière, a rapporté une conversation qu'il aurait eu avec le président Georges Bush.
Mais il faut tout d'abord resituer diplomatiquement ce qui s'est passé au Conseil de Sécurité : depuis son élection à la présidence des États-Unis, Bush avait initié un tournant dans la politique américaine qui s'était concrétisé par des votes de blocage empêchant le passage de résolutions diplomatiquement hostiles à Israël. Si ces résolutions n'ont pas un pouvoir contraignant, elles tendent en revanche à produire deux choses : d'abord, d'un point de vue juridique, elles déterminent la légitimité - ou l'illégitimité - d'une action du point de vue de la légalité internationale et de ses institutions ; ensuite, d'un point de vue symbolique, elles définissent ce qui est recevable ou non pour la communauté internationale et les opinions publiques qui la composent. C'est la raison pour laquelle Israël se bat toujours pour empêcher le vote de résolutions qui le mettent constamment au banc des accusés, ou, au mieux, sur un pied d'égalité avec des mouvements terroristes tels que le Hamas ou le Hezbollah. Au nom de la « proportionnalité » et de la symétrie. Bref, au nom de la neutralité. L'argument d'Israël est toujours le même : on doit maintenir la distinction entre agresseur/agressé, pays démocratique qui se défend/ mouvement terroriste qui exporte la violence dans le monde en général et Israël en particulier. Bush, à la suite des attentats du 11 septembre, avait compris que cette distinction était capitale, et c'est pourquoi il avait progressivement corrigé la position des États-Unis au sein de l'organisation internationale : grâce à son droit de veto, les États-Unis empêchaient le passage de toute résolution hostile à Israël au sein du Conseil de Sécurité. Jusqu'au vote de la résolution par le Conseil la semaine dernière où d'une manière inédite, les États-Unis, loin de bloquer la résolution par leur veto, se sont abstenus de voter, permettant à la résolution de passer. La classe politique israélienne a, non sans raison, estimé qu'il s'agissait non seulement d'un revers pour Israël, mais également d'un fâcheux changement de direction de l'administration américaine indiquant un changement sans doute plus général dans la manière dont les États-Unis abordent Israël et sa situation dans le Moyen-Orient. Ce qui ne manquât pas d'inquiéter à la veille de la prise de fonction du président Barak Obama, dont les plus sceptiques redoutent qu'il n'adopte des prises de position anti-israéliennes.
Olmert est donc revenu sur une conversation qu'il aurait eu avec le président Bush. Selon lui, il aurait indiqué à Bush qu'il ne pouvait pas voter en faveur ce cette résolution. Bush lui aurait répondu qu'il n'était pas au courant de sa formulation car c'était la secrétaire d’État Condolezza Rice qui s'en occupait. Finalement, toujours selon Olmert, Bush aurait parlé avec Rice et celle-ci, qui travaillait sur la résolution onusienne, aurait alors été « contrainte » par le Président de s'abstenir au moment du vote. Le Département d’État - il faut souligner que ce n'est pas le bureau de la Maison-Blanche - a immédiatement démenti les propos d'Olmert, exigeant même des journaux israéliens qu'ils publient ce démenti. Il faut rajouter, pour conclure, que l'abstention de Rice avait déjà fait beaucoup de bruit en Israël, lançant une polémique opposant la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni au chef de l'opposition Benyamin Netanyahou (d'une manière plus marginale, le ministre des infrastructures a également interpellé Livni sur cette même question) : Netanyahou, ancien ambassadeur d'Israël à l'ONU, a déclaré que Livni n'avait pas agi d'une manière adéquate pour permettre le blocage du vote de la résolution. La déclaration d'Olmert, le démenti accompagné d'un ultimatum de Rice, a donc agité les esprits - déjà agités - davantage encore.

Tous les commentateurs télés ont souligné qu'Olmert avait commis une indélicatesse en confiant sa conversation avec Bush. Ils ont également expliqué qu'Olmert avait manqué de tact, embarrassant Rice, certains en tirant la conclusion qu'Olmert avait décidé de « tout casser » avant son départ. Il est difficile de savoir ce qui s'est dit vraiment. Il est également difficile de se faire une juste opinion sur les raisons qui ont décidé Olmert à rompre, d'une manière non diplomatique, le silence. Mais cet incident diplomatique est intéressant en ce qu'il est symptomatique de deux choses : la relation qu'Israël - et les Israéliens - entretiennent avec les États-Unis ; le rôle que ceux-ci jouent dans le conflit.

Le premier ministre Ariel Sharon, d'une manière sans précédent dans l'histoire diplomatique israélienne ces 40 dernières années, avait mis en route un projet, repris par la suite par Olmert : sortir Israël de son isolement diplomatique et de sa relation exclusive avec les Etats-Unis en cherchant pour lui de nouveaux partenaires. Si Sharon était le premier à reconnaître le rôle central des États-Unis sur la scène moyen-orientale, il fut également sans doute le premier à comprendre que l'exclusivité était contraire aux intérêts de l’État : d'abord, elle plaçait Israël dans une position de client, face à un patron, le rendant tributaire de cette unique relation ; pour grossir le trait, la relation d'exclusivité avec les États-Unis donnait trop de poids à ceux-ci sur la scène politique israélienne et enfermait Israël dans une relation de dépendance assez proche de celle qui existe entre pays décideur/ pays colonisé. Il décida donc qu'Israël, à l'instar des pays arabes, devait sortir de son complexe d'infériorité, de ses réflexes de pays « satellite » - faire sa guerre d'indépendance diplomatique pour parvenir à la maturité politique à même de lui assurer une relation d'égal à égal avec ses alliés. Ensuite, l'exclusivité avec les États-Unis avait l'inconvénient non seulement d'isoler Israël de l'Europe mais encore de le marginaliser dans tout le Moyen-Orient. Tout le monde sait que les opinions publiques arabes sont fortement anti-américaines. Il en va de même, quoique pour d'autres raisons historiques et à des degrés beaucoup moins extrêmes, en Europe - du moins dans son noyau occidental et historique. Si Israël voulait développer des relations de coopération avec les pays arabes et avec l'Europe, il fallait donc qu'il ne soit pas identifié totalement avec les États-Unis. A peu de choses près, c'est exactement ce qu'ont fait l’Égypte, la Syrie, et la Jordanie : tout en autorisant l'expression d'un sentiment public vivement hostile aux États-Unis - qui n'a fait que s'accentuer avec les deux guerres d'Irak -, ces pays ont contracté des alliances équilibrées avec la Russie, des pays européens en particulier, l'Union européenne, certains avec l'Iran, mais aussi les États-Unis. Dit autrement : les Arabes ont compris que pour survivre, et garder leur souveraineté, ils devaient multiplier les alliances et se diversifier. Il faut noter que les pays arabes ont trouvé la parade à même de les protéger contre les tentatives d'enfermement américaines : si les contacts avec les États-Unis se font au niveau de l’État, celui-ci a eu la sagesse de cultiver des opinions publiques vivement anti-américaines qui lui laissent une marge de manœuvre garantissant sa souveraineté. Sharon a donc engagé une révolution dans la politique étrangère israélienne, qui fut dans un premier temps conduite et soutenue par son ministre des Affaires étrangères : Sylvan Shalom. Le bureau du Premier Ministre, et le Ministère des Affaires étrangères, ont travaillé à ce projet ambitieux dans un parfait esprit de collaboration.
Olmert, dans d'autres circonstances, a repris le flambeau. Tout en soignant la relation avec Bush, il a persévéré pour conduire l'ouverture d'Israël sur le monde : il n'est pas indifférent que son avant-dernier voyage officiel ait été en Russie ; il y a un mois, un accord diplomatique d'une très grande importance a été signé entre Israël et l'Union européenne sous l'impulsion du président français Nicolas Sarkozy. Les relations d'Israël avec la France, la Turquie, les nouveaux pays de l'Union européenne, ont pris des dimensions qu'elles n'avaient certainement pas il y a deux ans. Cela est une bonne nouvelle pour Israël. Pour son indépendance politique mais aussi pour les perspectives que cela ne manquera pas d'offrir d'un point de vue social, culturel, économique. A l'heure de la mondialisation, Israël ne pouvait pas se permettre de rester retranché du reste du monde, dans son inconfortable cocon, en tête à tête avec Washington.

Nul n'a jamais remis en question l'alliance stratégique unissant Israël aux États-Unis. Nul n'a jamais remis en question non plus leur alliance militaire : depuis qu'il est chef d'état-major, le général Gabi Askhenazi a développé des relations d'une qualité exceptionnelle avec la Défense américaine, multipliant les contacts et les entretiens stratégiques. Cette relation est vitale. Elle est la clé de la paix et de la guerre, non seulement en Israël mais dans tout le Moyen-Orient et sans doute même dans le Monde. Mais quelque chose s'est passé au Département d’État (Ministère des Affaires étrangères américain). Quelque chose s'est passé avec le départ de Colin Powell et l'arrivée de Condolezza Rice.
Powell et Rice appartiennent chacun à des mondes différents. Powell est un militaire. C'est-à-dire un homme qui a l'esprit pratique, qui cherche les solutions pragmatiques, à moindre coût d'un point de vue humain, social, politique et économique. Aussi paradoxal que cela peut sembler, parce qu'il est militaire, Powell est un homme ouvert, tolérant, attaché à la paix : les militaires ne sont pas des idéologues, et ils savent - mieux que quiconque - le prix de la vie et de la mort. C'est cela qui les rend pragmatiques, souples, et économes. Rice est une universitaire, spécialiste du monde soviétique. Elle est, pour le coup, idéologue et politique. Si cela existait déjà dans l'administration républicaine américaine - par exemple chez des personnes comme Dick Cheney - l'arrivée de Rice, en pleine guerre d'Irak, n'a fait que renforcer deux tendances qui étaient dommageables : une lecture du monde d'après la vieille grille de la guerre froide/ un durcissement de la politique américaine en Irak et dans le Moyen-Orient en général. Là aussi, d'une manière paradoxale, c'est ce durcissent et cette grille de lecture qui ont amené les États-Unis à se rapprocher de l'Iran.
C'est peu dire que la nomination de Rice à la place de Powell a sérieusement compliqué la relation d'Israël avec les États-Unis. La rigidité idéologique et psychologique, l'obsession anti-européenne et anti-russe, ne pouvaient que regarder d'un mauvais œil la diversification des relations diplomatiques israéliennes, les ouvertures vers la Russie et vers l'Europe, mais aussi les ouvertures vers la Syrie et le resserrement des liens avec l’Égypte grâce à la médiation de la France, qui faisait son grand retour au Moyen-Orient.
Ce qui nous amène, pour finir, à l'opération « plomb durci » : nous sommes actuellement au tournant militaire - mais aussi diplomatique et politique - de l'opération militaire. Un tournant glissant, dangereux, et décisif. D'après les médias israéliens, la situation est la suivante : scission entre la direction du Hamas à Gaza et la direction syrienne du mouvement ; la première, sous l'influence de l’Égypte, serait prête à une trêve même si elle n'est pas en mesure de faire scission avec la direction syrienne commandée depuis Téhéran. Cette direction syrienne serait elle même fragmentée entre les éléments libanais, les éléments syriens, et les éléments proprement iraniens. De leur côté, les États-Unis ont attendu que la France patronne une proposition égyptienne : celle-ci a mis plus de dix jours avant de s'impliquer ; les États-Unis, poussés donc par l'initiative française, ont mis plus de ... deux semaines. Le monde attend une solution diplomatique depuis le début de la semaine. En l'absence d'une solution diplomatique, Israël s'achemine vers le pourrissement de l'opération qui débouchera soit sur son extension - plus de morts immédiatement - soit sur une sortie de Gaza sans accord satisfaisant - plus de morts bientôt. Olmert est en colère contre Rice ? Il a parfaitement raison.

Alors que Barak Obama souhaitait s'installer dans l'hôtel faisant face à la Maison-Blanche, traditionnellement réservé pour les futurs hôtes sur le point de prendre leur fonction présidentielle, Bush a répondu, d'une manière pour le moins impolie et grossière : « pas de place, c'est habité par mes amis ». Le tact et la délicatesse ne semblent pas être le fort du président des États-Unis. Non content de léguer à Obama une guerre irakienne plutôt foireuse et une crise mondiale sans précédent, il n'a pas l'air de répugner à l'idée de lui léguer une guerre au Moyen-Orient. « Après moi, le déluge ! », comme on dit en France.
Pour finir : quand le président Saakachvili, encouragé par ses alliés américains qui voulaient se venger de la Russie, a commis la folie d'ouvrir le feu contre les provinces indépendantistes russo-géorgiennes, Moscou a répondu pour le moins brutalement. Néanmoins, cela aurait pu être pire. C'est la France, et l'Europe, qui sont venues à la rescousse de la Géorgie, car pour la solution américaine, on l'attend encore. Mais Saakachvili, depuis, a eu tout le temps de méditer la leçon. Et elle est très simple. Reste à voir maintenant si l’Égypte et le Hamas - tous les Hamas - sauront comprendre à temps. Car pour ce qui est de Mechaal, d'Assad, et de Téhéran ... ils ont compris depuis longtemps. « Rien ne presse » : c'est le message qu'ils ont capté en décryptant les conversations en provenance de Washington. L'opinion publique israélienne aurait donc tort de continuer à regarder en direction des États-Unis comme si le Messie allait sortir un jour de la Maison-Blanche. Il ne peut pas, théologiquement, sortir de la Maison Blanche. C'est bibliquement impossible. Même s'il était Juif.

Isabelle-Yaël Rose,
Jérusalem, le 14 janvier 2009

12 janvier 2009

"Le Hamas par lui-même" : une vidéo à diffuser largement !

MEMRI diffuse une nouvelle vidéo destinée à la diffusion Internet, intitulée : « le Hamas par lui-même ».

Cette compilation d´extraits télévisés mis en ligne sur MEMRI TV - tous antérieurs à la guerre de Gaza -, comprend des déclarations de dirigeants du Hamas appelant à l´annihilation d´Israël et de tous les Juifs, à la mort de l´Amérique et à la conquête islamique du monde.

On y voit s´exprimer le dirigeant du Hamas Khaled Mechaal, le Premier ministre du Hamas Ismaïl Haniyeh, les parlementaires du Hamas Mushir Al-Masri et Fathi Hamad, le parlementaire religieux du Hamas Yunis Al-Astal, le président provisoire du Conseil législatif palestinien Ahmad Bahr et les religieux du Hamas Wael Al-Zarad et Muhsen Abu Ita.

La vidéo inclut également des séquences d´entraînement militaire d´adultes et d´enfants par le Hamas, des discours anti-américains, des rassemblements où le drapeau américain est brûlé et où l´on appelle à soutenir "les moudjahidine afghans", ainsi que des émissions pour enfants.

Visionnez vite cette compilation qui fait froid dans le dos, et surtout diffusez là autour de vous (sous-titres en anglais) !

J.C


La charte du Hamas : un monument de haine antisémite !

Dans la guerre de l’information qui fait rage sur le WEB, il est malheureusement toujours nécessaire de « revenir aux fondamentaux » en rappelant l’idéologie des uns et des autres. Celle du Hamas est particulièrement abjecte, et peu de journalistes français ont le courage d’en parler : on évoque, certes, le refus de la reconnaissance d’Israël, mais sans dire tous les ressorts de haine qui expliquent ce refus ; on dit que le mouvement est islamiste, sans évoquer les appels au Jihad mondial - contre tous les « incroyants » - ressassés à la télévision de Gaza ; et surtout, on n’évoque que rarement son antisémitisme virulent ...

Il faut donc faire connaître la Charte du Hamas, dans une traduction qui ne suscite pas de commentaires fielleux : l’Ambassade d’Israël à Paris vient de diffuser un dossier sur le mouvement, mais pour couper court à toute polémique je préfère vous donner ici le lien sur le site de Jean-François Legrain, chercheur associé au GREMO (« groupe de recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient » de Lyon), qui n’est pas - pour reprendre hélas une terminologie à la mode en France -, un dangereux repère de « Sionistes » !
Voici le lien.

Et voici un extrait choisi, toujours tiré de ce site :

Article trente-deuxième :
Le sionisme mondial et les forces colonialistes, par un mouvement subtil et une planification étudiée, essaient de faire sortir les uns après les autres les États arabes du cercle du conflit avec le sionisme pour qu'en fin de parcours le peuple palestinien se retrouve tout seul. Ils ont déjà réussi, en grande part, à faire sortir l’Égypte du cercle du conflit par les traîtres accords de "Camp David" et ils essaient d'entraîner d'autres États encore vers de semblables accords pour les sortir du cercle du conflit.
Le Mouvement de la Résistance Islamique appelle les peuples arabes et islamiques à œuvrer avec sérieux et persévé­rance à empêcher la poursuite de ce plan effroyable et à conscientiser les masses sur le danger que représente la sortie du cercle du conflit avec le sionisme. Aujourd'hui, il s'agit de la Palestine et demain il s'agira d'une ou plusieurs autres régions : le plan sioniste n'a pas de limite; après la Palestine, ils ambitionnent de s'étendre du Nil à l'Euphrate. Lorsque ils auront para­chevé l'assimilation des régions jusqu'aux quelles ils seront parvenus, ils ambitionneront de s'étendre plus loin encore, et ainsi de suite. Leur plan se trouve dans "les Protocoles des Sages de Sion" et leur conduite présente est une bonne preuve de ce qu'ils avancent.
[36]
Sortir du cercle du conflit avec le sionisme constitue une haute trahison qui entraînera la malédiction sur ses auteurs. "Quiconque tourne le dos en ce jour, -à moins de se détacher pour un autre combat ou de se rallier à une autre troupe- celui-là encourt la colère de Dieu; son refuge sera la Géhenne. Quelle détestable fin !" (8,16). Toutes les forces et toutes les potentialités doivent s'unir pour affronter cette cruelle invasion nazie et tatare, sinon ce ne sera que perte des pa­tries, exode des habitants, diffusion de la corruption sur la terre et destruction de toutes les valeurs religieuses. Que tout homme sache qu'il est responsable devant Dieu !
"Celui qui aura fait le poids d'un atome de bien, le verra; celui qui aura fait le poids d'un atome de mal, le verra" [Coran, 99, 7-8].
Dans le cercle du conflit avec le sionisme mon­dial, le Mouvement de la Résistance Islamique se considère comme le fer de lance ou une étape sur le chemin. Il joint ses efforts aux efforts de tous ceux qui œuvrent sur la scène pa­lestinienne. Il reste encore aux peuples arabes et islamiques de franchir les étapes les unes après les autres; mais c'est surtout aux rassemble­ments islamiques au niveau du monde arabe et islamique qu'ils revient de le faire puisque ce sont eux les mieux équipés pour assumer leur rôle à venir face aux Juifs marchands de guerres.
"Nous avons suscité, parmi eux, l'hostilité et la haine, jusqu'au Jour de la Résurrection. Chaque fois qu'ils al­lument un feu pour la guerre, Dieu l'éteint. Ils s'efforcent à corrompre la terre. Dieu n'aime pas les corrupteurs" (5, 64).


J.C