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09 janvier 2011

Israéliens et Palestiniens : une haine insurmontable ? Stéphane Amar sera mon invité le 16 janvier


Les milliers d'auditeurs qui suivent ma série, avec une fidélité qui me touche beaucoup, savent que - au delà bien sûr, d'un réalisme élémentaire et on ne peut accuser mon émission de donner dans "l'eau de rose" - j'ai donné souvent à entendre une autre actualité, celle-là toujours négligée par les grands médias : cette actualité, certes ni spectaculaire, ni dramatique, est celle des actions de terrain menées par des hommes et des femmes, Juifs et Musulmans, Français ou Israéliens, qui essaient de semer des graines d'espoir pour demain. C'est dans cet esprit que j'aurai le plaisir d'interviewer Stéphane Amar. C'est un jeune journaliste de 38 ans, installé depuis plusieurs années à Jérusalem. Il collabore à de nombreux médias francophones, et en particulier au journal "Libération". Il m'a envoyé, il y a déjà deux ans, son ouvrage intitulé "Les meilleurs ennemis du monde" (Editions Denoël), et ce livre est vraiment une bouffée d'oxygène pour ceux qui désespèrent d'une paix entre Israéliens et Palestiniens : comme il le dit en introduction, "il y a une autre réalité, peu médiatisée mais tout aussi fascinante que la chronique de cette guerre de cent ans. Un monde discret où les Juifs et les Arabes se parlent sans se maudire". Je dois d'ailleurs m'excuser, pour lui et mes auditeurs, d'avoir un peu tardé à réaliser cette interview, mais nous avons profité de son passage à Paris au mois de décembre pour enregistrer en fait deux émissions, car son livre de 230 pages est extrêmement riche en informations. Dimanche, nous parlerons uniquement des relations judéo-arabes en Israël même et dans les Territoires palestiniens. Et dans la prochaine émission, nous évoquerons ensemble les pistes pour rendre aussi ce dialogue possible sur place et au niveau international, alors qu' hélas ce conflit entre deux nationalités s'est de plus en plus transformé en guerre de religions.

Parmi les questions que je poserai à Stéphane Amar :
- quand êtes-vous arrivé en Israël ? Et comment, après l'échec des accords d'Oslo, les terribles attentats de la deuxième intifada et les guerres de 2006 avec le Hezbollah et de 2009 avec le Hamas, arrivez-vous à conserver cet optimisme ?
- vous consacrez tout un chapitre à une localité arabe d'Israël, Baka al-Garbiye, une bourgade de 20.000 habitants, dont la population est à 100 % musulmane et qui se trouve dans le fameux "petit triangle", en basse Galilée juste à la frontière avec la Cisjordanie, et beaucoup de kamikazes sont passés par là avant de commettre des attentats dans les grandes cités juives voisines. Or, le maire de cette ville arabe est juif,  pourquoi ? Quel a été le vrai bilan sur le terrain en matière de complicités avec le terrorisme ? De nombreux Israéliens soutiennent l'idée d'Avigdor Lieberman d'échanger les régions à population arabe d'Israël contre les grands blocs d'implantations dans les Territoires : qu'en pensent les Arabes israéliens ?
- Une solution pour rendre plus effective l'identification des Arabes israéliens à l'état serait de développer un service national civil, or seulement 8% des élus arabes soutiennent ce projet. Où en sommes-nous aujourd'hui ? Et - question plus générale - comment expliquer la virulence de quasiment tous les députés arabes à la Knesset, par exemple Hanan Zouabi qui a fait partie de la flottille turque vers Gaza, ou Azmi Bichara dont l'immunité parlementaire a été retirée suite à des voyages en Syrie et au Liban ?
- Un des passages les plus surprenants du livre est le chapitre intitulé "Quand Gaza pleure ses Juifs". Et j'y ai découvert des informations surprenantes, tout à fait éloignées de ce que nous racontent les grands médias. Des témoins racontent la coexistence et même la longue coopération économique entre Israéliens et Palestiniens  : or on constate aujourd'hui un double désastre, que ce soit pour les 8000 habitants des implantations qui ne sont toujours pas tous réintégrés, ou pour les Gazaouis qui, malgré l'allègement du blocus, sont toujours coincés dans ce territoire. Et on est bien obligé de constater que le Hamas, malgré l'échec de sa campagne de bombardement sur le Sud d'Israël, a gagné politiquement en coupant complètement les deux populations : cette situation est-elle irréversible à votre avis ?
- Malgré tous les exemples d'amitiés donnés dans le cet ouvrage, on pourra vous répondre qu'une ou plusieurs hirondelles ne font pas le Printemps. Et que selon les sondages les plus récents - en particulier à une enquête publiée cet automne par l'institut américain "The Israël Project" - les Palestiniens, même s'ils soutiennent en majorité les négociations, n'envisagent à plus de 60 % la création de leur état que comme une étape pour un état unique entre le Jourdain et la Mer - donc rêvent toujours de la disparition d'Israël : que répondez-vous à cela ?

J'espère que vous serez nombreux à l'écoute pour cette première émission de l'année !

J.C