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27 avril 2009

Les Chiites au Moyen Orient 1, histoire d’une fracture : Laurence Louër sera mon invitée le dimanche 3 mai


La géopolitique du Moyen Orient a toujours été troublée au cours des dernières décennies, mais on a l’impression que pour des tas de raisons les cartes sont en train d’être redistribuées, avec des nouveaux acteurs - comme l’Iran, qui est monté en puissance récemment - ou des anciens qui reviennent en force - comme la Russie. Il était donc nécessaire d’évoquer ces bouleversements, et parmi ceux que l’on évoque le plus souvent dans la presse, il y a ce qu’on appelle « le réveil chiite », cette branche de l’islam présentée (d’une façon un peu simpliste) comme à la fois plus fanatique que le Sunnisme majoritaire, et télécommandée par l’Iran. Nous aurons la chance d’avoir comme invitée une spécialiste de ce sujet, Laurence Louër : elle est docteur en sciences politiques, chercheuse au C.E.R.I - Sciences Po, mais surtout consultante permanente au Centre d’analyses et de prévisions du Ministère des Affaires Etrangères. Nous allons parler de son livre « Chiisme et politique au Moyen Orient », publié aux éditions « Autrement » : il s’agit d’un ouvrage extrêmement dense d’environ 140 pages, qui évoque le grand retour contemporain de cette branche de l’islam en Iran, en Irak, au Liban et dans les monarchies du Golfe. 25 minutes d’une seule émission n’auraient pas suffi pour parler de tout en profondeur, et c’est pourquoi j’ai structuré mon interview en deux parties : dimanche 3 mai, nous allons planter le décor, rappeler les évènements historiques à la fois lointains et contemporains qui ont marqué le clivage entre Sunnites et Chiites. Et puis nous allons parler bien sûr de l’Iran, de la révolution islamique de 1979 et de sa politique étrangère, en particulier vis-à-vis de la mouvance chiite dans les pays arabes. Et puis, le 17 mai, nous allons passer en revue tous les pays arabes où les Chiites sont soit une minorité importante, soit carrément majoritaires.
Parmi les questions que je poserai à Laurence Louër :
- Qu’en est-il de la légende du douzième Imam ou « Imam caché » le fameux « Mahdi », et pourquoi, par opposition aux Sunnites, le clergé a-t-il joué un rôle si important chez les Chiites ? Est-ce que ces croyances messianiques imprègnent fortement les populations chiites aujourd’hui, et dans ce cas n’est-ce pas très inquiétant ?
- Au moment de la révolution islamique, l’Ayatollah Khomeiny va promouvoir la notion de « wilayat al faqih » ou « gouvernement des sages », qui donne au clergé tout pouvoir pour gouverner l’état. Est-ce que ce leadership accordé aux religieux est quelque chose d’ancré dans la tradition chiite, ou est-ce que c’est une mouvance idéologique nouvelle ?
- En lisant ce livre, on découvre que, au fil de l’histoire contemporaine et des conflits entre l’Iran et l’Irak, beaucoup de leaders spirituels ont voyagé d’un pays à l’autre, allant dans le Golfe et même jusqu’au Liban, et que finalement il y a eu des écoles concurrentes rattachées à des clans familiaux. Et est-ce que, avec nos grilles d’interprétation occidentales toujours rationalistes, on ne risque pas de se tromper lourdement - par exemple en opposant les Iraniens aux Arabes ; ou en pensant, comme les Américains, qu’il y aurait une école chiite quiétiste et une école révolutionnaire ?
- Est-ce que depuis les échecs de leurs tentatives de sédition, les organisations politiques chiites implantées dans les pays arabes regardent avec méfiance la République islamique - à l’exception du Hezbollah libanais qui est un allié idéologique et stratégique de Téhéran ?

Soyez nombreux à l’écoute dimanche prochain !

J.C