Mon prochain invité sera Pierre
Vermeren. Mes auditeurs fidèles commencent à bien le connaitre, pour mémoire il
est professeur d’histoire à l’Université Paris Panthéon Sorbonne, et un grand spécialiste
du Maghreb pour lequel il a écrit plusieurs ouvrages, dont la plupart ont fait
l’objet d’émissions dans ma série. La première fois que je l’avais reçu,
c’était il y a quinze ans pour un livre dont le titre était « Maghreb, la
démocratie impossible ? » ; et depuis, le fil rouge de son
travail est resté l’aspiration à la liberté des peuples du Maroc, de l’Algérie
et de la Tunisie. Son dernier ouvrage a été co-écrit avec Madame Khadija
Mohsen-Finan, qui est politologue et membre du laboratoire Sirice auquel il est
également attaché. « Dissidents du Maghreb » (éditions Belin) est un
volumineux ouvrage de 350 pages, extraordinairement riche de renseignements
précis sur un sujet peu connu, celui des hommes et des femmes qui ont combattu
des régimes autoritaires pendant les décennies qui ont suivi les indépendances.
Alors il était vraiment impossible de tout traiter en une émission, j’ai donc
structuré notre interview en deux parties : dimanche prochain j’ai choisi
comme sujet « Jeux de pouvoir et oppositions », et mon invité donnera
un éclairage historique et politique à nos auditeurs ; et puis dans deux
semaines, le titre sera « Dissidences plurielles », et nous verrons
quels ont été leurs modes d’expression.
Parmi les questions que je
poserai à Pierre Vermeren :
-
Dans les premières lignes de votre introduction
vous citez des intellectuels jadis célèbres du bloc soviétique, qui ont été les
première figures des dissidents dans l’histoire contemporaine. Par rapport aux
dissidences, du Maghreb, aussi bien personnalités que mouvements, quelles sont
les différences avec les « refuzniks » ? Pourquoi en a-t-on
beaucoup moins parlé, et pourquoi nos gouvernements ne les ont pas vraiment
soutenues ?
-
A propos du Maroc : quel était le paysage
politique au moment de l’Indépendance, est-ce qu’on aurait pu avoir comme en
Algérie et en Tunisie une longue période de parti unique et pourquoi le roi
Mohamed V ne l’a pas voulu ? Quels furent les épisodes sanglants de la
décennie entre 1965 et 1975 ?
-
L’Algérie et de la Tunisie, au moment de leurs
indépendances, ont eu à leur tête tout de suite des Présidents dictateurs qui
ont éliminé, physiquement, leurs ex-frères d’armes et leurs troupes, devenus
des rivaux : racontez-nous ce qui s’est passé.
-
A propos de la Tunisie, vous évoquez longuement
le mouvement des « Perspectivistes ». Leur nom vient d’une revue
appelée « Perspectives », éditée dans les années 60 par la section
française de l’Union Générale des Etudiants Tunisiens. Que penser de leur
évolution, partant d’un mouvement ayant une soif de liberté sympathique pour évoluer
ensuite vers une idéologie « anti-impérialiste » et panarabiste ?
Que dit l’un de leurs anciens militants du début de pogrom à Tunis, le 5 juin
1967 ?
-
A propos du rattachement en 1975 du Sahara occidental
au Royaume du Maroc, vous racontez comment Hassan I a su réunir les factions
politiques et le peuple marocain dans la ferveur nationaliste du rattachement
au Royaume. Est-ce que ce soutien fut vraiment unanime ? Et quid de la dissidence
potentielle de populations sahraouies ?
-
A propos du fameux cheikh Abdessalam Yacine :
que disait sa fameuse « lettre ouverte » de 114 pages adressée à
Hassan II ? Que lui réclamait-il ? Comment le Palais a-t-il pu gérer son
mouvement ? Et est-ce que c’est l’ancêtre du PJD, qui est au gouvernement
depuis des années, ou autre chose ?
Je suis sûr que les auditeurs passionnés par l’histoire du
Maghreb nous suivront avec passion : soyez nombreux à l’écoute !
J.C