Bonjour.
Quel avantage Israël peut-il retirer d’une "Oudna" de six mois, en dehors de la libération éventuelle du caporal Gilad Shalit, retenu dans le secret le plus absolu par ses ravisseurs au mépris de toutes les lois internationale et de la simple éthique humaine ?
La menace que font planer sur Israël le Hamas au sud et le Hezbollah au nord est stratégique et non tactique, c’est à dire qu’elle représente un danger vital. Accorder un répit au Hamas c’est lui permettre de s’armer à outrance, d’entraîner ses miliciens et l’on peut être certain que l’Iran fera un effort particulier pour l’y aider, trop content de renforcer son avant-poste de Gaza. Israël va-t-il accepter cette proposition ou la rejeter et se lancer dans une action militaire de grande envergure qui serait certainement coûteuse en vies humaines ? La question se pose au gouvernement de Ehoud Olmert et la réponse n’est pas évidente.
Une pause dans les hostilités est toujours bonne à prendre et beaucoup de choses peuvent se passer en six mois. Si l’on en croit la radio militaire israélienne,aussitôt démentie pas la Maison Blanche, la situation à Gaza et le coup de force du Hezbollah à Beyrouth pousseraient Georges Bush à attaquer l’Iran avant la fin de son mandat.
D’autres faits récents inciteraient au contraire à un certain optimisme :
1) Les pourparlers de paix entre Olmert et Mahmoud Abbas progressent tant bien que mal, mais ils progressent tout de même sous la houlette des USA.
2) La Conférence du Président à Jérusalem mercredi dernier, celle qui se tient actuellement à Sharm El Sheikh et celle qui va se dérouler à Bethléem peuvent convaincre certains Palestiniens que leur sort peut s’améliorer considérablement à court terme et les amener à préférer la paix à la confrontation
Ce fut un moment d’intense émotion et de grand enthousiasme à la Conférence du Président, lorsque le milliardaire israélien Itshaq Tshuva annonça qu’il était prêt à investir avec un groupe d’hommes d’affaires et de banquiers israéliens et étrangers trois milliards de dollars, pour construire en deux ans un canal de 166 kilomètres reliant la mer rouge à la mer morte. Avec comme résultats, la désalinisation de l’eau de mer, la production d’électricité, la création d’emplois et une coopération régionale sans précédent pour créer dans cette "vallée de la paix" entre Israël, la Jordanie et la Palestine, des hôtels, des pôles touristiques, un des plus grands jardins botaniques du monde, etc. Le roi Abdullah de Jordanie et le prince saoudien Walid bin-Talal auraient déjà donné leur adhésion enthousiaste au projet auquel il ne manquerait que l’approbation des gouvernements.
C’est peut-être là, le seul moyen de briser le cycle de la violence comme l’a dit Itshaq Tshuva. La création d’emplois et la prospérité calmeraient les tensions dans la région et seraient une alternative à la guerre et au terrorisme. La paix se réalisera pense-t-il, reprenant la vision de Shimon Peres, non pas tant par des accords, que par la coopération et la bonne volonté des peuples de la région. C’est peut-être un mince espoir, mais "de sa bouche à Dieu" ! Comme on disait chez nous.
Il est vrai que Palestiniens et Israéliens ont beaucoup plus de choses à faire ensemble que de s’entre-tuer.
Mais qui réussira à faire entendre raison aux fanatiques s’ils ne sont pas mis hors d’état de nuire ?
André Nahum,
Judaïques FM, billet du 21 mai 2008
Judaïques FM, billet du 21 mai 2008