Impossible de parcourir l’Egypte pendant un mois sans évoquer la regrettée Dalida, qui mit fin à ces jours en 1987, il y a déjà plus de vingt ans ...
Née dans une famille italienne d’Egypte, aux temps lointains où Le Caire et Alexandrie étaient des villes cosmopolites, elle fut très influencée par sa terre natale. Son père était premier violon à l’Opéra du Caire, et les sonorités orientales l’avaient fortement marquée, même si beaucoup de ses "standards" inoubliables ( "Bambino", "Gigi l’Amoroso", "Les enfants du Pirée") évoquaient plus les rivages Nord de la Méditerranée. Mais elle eut l’occasion de jouer un personnage purement égyptien dans "Le Sixième Jour" de Youssef Chahine. Et puis elle fut aussi l’interprète de "Salma Ya Salama" ... que je vous invite à déguster dans le petit clip vidéo ci-dessous où vous la retrouverez, se trémoussant en tenue orientale.
Mais il faut dire aussi que cette chanson m’évoque des souvenirs attendrissants : ceux d’un moment quasi magique, où on pensait, naïvement, que la Paix avec l’Égypte allait mettre fin à des décennies de contentieux israélo-arabe. En effet, "Salma ya Salama" fut diffusée sur les radios seulement quelques semaines avant le coup de tonnerre du voyage d’Anouar el-Sadate à Jérusalem, fin 1977. Passant sur toutes les radios en Israël à ce moment là, elle évoquait la Paix ("Salam"), et d’ailleurs Dalida a surfé un moment sur ce rapprochement finalement fortuit entre "Salma" ("je te salue", littéralement "Paix sur toi") ... et cette sacrée Paix, à laquelle on voulait tant croire !
J.C