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12 décembre 2006

Le Moyen-Orient vit-il un entre-deux guerres ? François Heisbourg sera mon invité le 17 décembre


François Heisbourg,
Conseiller spécial à la Fondation
pour la Recherche Stratégique

François Heisbourg a déjà été deux fois mon invité : nous avons parlé ensemble de la menace stratégique d'Al-Qaïda le 16 mai 2004, et puis le 19 juin 2005 de "L'Europe, l'Amérique et le Moyen-Orient", à propos de son livre "La fin de l'Occident" publié aux éditions Odile Jacob, où il analysait les risques de dérive entre les États-Unis et les Européens après l'invasion de l'Irak. Parmi les responsables français d'instituts français de géopolitique, c'est certainement celui qui manifeste le plus de compréhension pour les terribles défis stratégiques auxquels fait face Israël - ce qui ne lui a jamais interdit, bien sûr, la critique vis à vis de tel ou tel gouvernement de Jérusalem.

J'ai intitulé ma prochaine émission "Le Moyen-Orient vit-il un entre-deux guerres" parce que clairement, après ce que l'on a appelé la deuxième guerre du Liban cet été, et alors que rien ne semble arrêter ni la marche de l'Iran vers l'arme nucléaire, ni ses menaces vis à vis de l'état juif, on a l'impression que l'affrontement avec le Hezbollah n'aura été qu'un premier round, et qu'une guerre beaucoup plus dévastatrice se prépare. Nous parlerons donc essentiellement stratégie, avec le bilan de cette guerre et les dangers que risque d'affronter très vite Israël, malgré la trêve laborieuse sur le front de Gaza. Et nous parlerons aussi des risques de déstabilisation pour l'ensemble de la région : on est peut-être en effet à la veille d'une deuxième guerre civile au Liban après l'assassinat du ministre Pierre Gemayel, et on a les plus grandes incertitudes sur l'attitude future de la Syrie et de l'Iran, sans oublier bien sûr la situation en Irak.

Petit post-scriptum : 

Mon interview a été enregistrée hier soir, 11 décembre. Courant presque au sortir de Judaïques FM, François Heisbourg est allé à un autre rendez-vous, celui-là sur le plateau de BFM-TV face à Olivier Mazerolle. De retour chez moi, j’ai donc pu le voir à la télévision, dire comme à mon micro son appréciation très négative du rapport d’étude sur l’Irak de la Commission Baker-Hamilton. Trop de commentateurs de notre pays sont, en effet, incroyablement heureux de voir reconnues par des Américains les erreurs de stratégie de l’administration Bush. Tellement heureux, qu’ils approuvent le « deal » implicite proposé par le fameux rapport : négocier avec les ennemis jurés des États-Unis - Syrie et Iran - pour sortir au plus vite du bourbier irakien. François Heisbourg a eu la lucidité et la franchise de dire quel en serait le prix : pour la Syrie, et au-delà de la récupération du Golan (inévitable en cas de Paix avec Israël), le Liban livré pieds et poings liés à son ex-tuteur ; pour l’Iran (qui vient de s’illustrer avec son nauséabond sommet révisionniste sur l’Holocauste), la reconnaissance de son statut de puissance nucléaire. Est-ce vraiment une bonne idée ? Et cela serait-il une bonne chose pour l’ensemble des pays occidentaux, France compris ?

J.C