Alger, 11 avril 2007 (photo : Reuters)
Sale temps sur le Maghreb ... Au lendemain de nouveaux attentats kamikazes au Maroc, quelques mois après la découverte et l’élimination d’un groupe islamiste armé en Tunisie, « Al-Qaïda au Maghreb » devient une sinistre réalité après les trois attentats simultanés hier, à Alger et banlieue.
Le quotidien « Libération » mentionne ce matin le communiqué publié sur un site Internet, proche de la mouvance terroriste : « Nous ne serons en paix que lorsque nous aurons repris pied dans toute notre terre d’islam (...), dans notre Andalousie spoliée, et notre Al Qods (Jérusalem) violée ». Quelle jolie profession de foi ! Quelle franchise dans cet autoportrait, raciste, impérialiste, fanatique ! Toute contrée envahie un jour faisant partie du « Dar El Islam » pour les djihadistes, ils se fixent un programme de guerre illimitée dans le temps et dans l’espace, avec pour objectif de condamner (dans un premier temps), soit à la mort, soit à la conversion, soit à l’expulsion des millions de Catholiques espagnols ou de Juifs israéliens. Et ce, après avoir trucidé au passage quelques centaines de milliers de Musulmans, histoire de se constituer des bases arrière en prenant le contrôle des pays arabes. Mais cela n’émeut pas du tout nos doctes orientalistes, qui continuent de susurrer la douce musique du « conflit israélo-palestinien, racine de toutes les frustrations » ; ou les pacifistes de toutes obédiences (d’extrême-gauche, mais rejoints sur ce terrain par Jean-Marie Le Pen), qui nous disent qu’il est urgent d’abandonner l’Afghanistan aux Talibans - comme si cela allait calmer les kamikazes d’Alger ou d’ailleurs !
Sans doutes sera-t-il nécessaire de revenir sur l’Algérie dans une prochaine émission. Il y a plusieurs années, déjà, des Algériens, journalistes, intellectuels ou associatifs étaient venus témoigner à mon micro sur les massacres des islamistes du GIA, puis sur la terrible répression de la révolte kabyle. Disons-le franchement : au-delà du minimum de réserve que j’essaye de conserver, je n’ai jamais pu être pris en flagrant délit de complaisance vis-à-vis du Président Bouteflika, « faucon » en matière de relations avec la France ou Israël, mais singulièrement « colombe » quand il a décidé d’accorder une large amnistie aux anciens des maquis islamistes ... une politique désastreuse, quand on voit ces attentats.
Je parlerai par ailleurs de l’Algérie prochainement, mais en interviewant Benjamin Stora à propos de son dernier livre, « Les trois exils, histoire des Juifs d’Algérie » (Editions Stock). En attendant, et comme un curieux clin d’œil du passé au présent, on retrouve sur cette photo prise après l’attentat l’imposant bâtiment du « Gouvernement Général », héritage du passé colonial et haut lieu des manifestations pro « Algérie française » dans les années 50 !
J.C