du Vice-Président syrien, 31 mai 2007 (photo A.P)
Le Moyen-Orient, comme l’Afrique ou l’Amérique du Sud, est une région violente : la vie d’un homme n’y vaut pas grand chose. Il se trouve en effet de nombreuses personnes qui pour quelques dollars - des sommes insignifiantes aux USA ou en Europe - sont prêtes à tuer utilisant mitraillettes, pistolets, ou bombes. Parfois, des moyens plus sophistiqués qui feront passer la mort pour un accident parmi tant d’autres. Tel est le quotidien du Moyen-Orient, où les hommes tombent comme des mouches. Pas seulement les hommes : la main assassine n’épargne pas les femmes et les enfants.
Actuellement, le Moyen-Orient compte ce que les diplomates appellent « trois points chauds » : l’Irak, le Liban, et Gaza. Mais rien n’indique que ces « trois points chauds » ne finissent par contaminer toute la région, et un jour l’Europe ; les actions terroristes ne connaissent pas de limites dans l’espace ou dans le temps - tel est le grand enseignement des attentats de Madrid et de Londres. Aussi, il devient urgent d’appliquer certaines mesures de précaution. Pour la stabilité de la région. Plus encore : pour la stabilité du monde. Mais pour parvenir à appliquer ces mesures urgentes de précaution, encore faut-il pouvoir espérer une entente minimale entre les acteurs locaux, les acteurs internationaux, et le nerf de la guerre : les centres de financement.
Actuellement, le Moyen-Orient compte ce que les diplomates appellent « trois points chauds » : l’Irak, le Liban, et Gaza. Mais rien n’indique que ces « trois points chauds » ne finissent par contaminer toute la région, et un jour l’Europe ; les actions terroristes ne connaissent pas de limites dans l’espace ou dans le temps - tel est le grand enseignement des attentats de Madrid et de Londres. Aussi, il devient urgent d’appliquer certaines mesures de précaution. Pour la stabilité de la région. Plus encore : pour la stabilité du monde. Mais pour parvenir à appliquer ces mesures urgentes de précaution, encore faut-il pouvoir espérer une entente minimale entre les acteurs locaux, les acteurs internationaux, et le nerf de la guerre : les centres de financement.
La semaine dernière, Khaled Meschaal, « chef politique » du Hamas, a fait une déclaration à un journal britannique : les attaques sur Sdérot doivent se poursuivre quelque soit le prix à payer par les habitants de Gaza. Dans le principe, rien de nouveau : il s’est toujours trouvé des leaders politiques pour sacrifier leur propre peuple à leur seule ambition - les Arabes n’ont pas le monopole. Ce qui est en revanche formidable, c’est le lieu à partir duquel Khaled Meschaal a fait sa déclaration : de sa retraite confortable syrienne. En gros, les Palestiniens n’ont qu’à faire le boulot, s’exposant aux représailles israéliennes - sacrifiant hommes, femmes et enfants - tandis que lui attend tranquillement. Pendant ce temps, il tire les ficelles de la guerre déclarée entre le Hamas et le Fatah, et puis une fois qu’Abou Mazen et Haniyé auront été liquidés - que ce soit au sens propre ou au sens figuré n’a aucune importance : l’important est qu’ils soient liquidés - Khaled Meschaal pourra, tel le sauveur tant attendu, sortir de son repaire. Mais d’abord, aux autres de travailler. Aux autres de s’entretuer. Meschaal ne quittera la Syrie que lorsque le champ sera libre : une fois que sa précieuse vie sera en sécurité. Drôle de leader politique qui encourage les siens à s’entretuer, pour lui faire la place libre, tandis que lui reste caché, planqué, bien en sécurité. Cela ressemble furieusement à Yasser Arafat qui profitait de son séjour en Tunisie pour envoyer le peuple palestinien en première ligne contre Israël. Du Liban, de la Jordanie, de la Syrie, de Gaza, des « Territoires occupés ». On ne peut qu’être admiratif devant un tel cynisme. Et on ne peut qu’être désolé au spectacle de ces hommes qui se massacrent pour le bénéfice d’un autre. Au moins, Arafat était un « combattant », dans la terminologie arabe. Du moins, au commencement.
Mais ce n’est pas seulement à Gaza ou en Cisjordanie que Khaled Meschaal tire les ficelles dans l’ombre. On peut aussi lire sa signature en Syrie ou au Liban. Jusque dans de tous récents événements. Que peut faire Bashar El Assad ? En vérité, pas grand chose. Il est coincé entre l’Iran et les organisations terroristes palestiniennes - et autres - qui sont installées sur son territoire. Lesquelles, à défaut de mettre en danger son pouvoir (mais allez savoir ?), lui imposent de grandes restrictions. On se rappellera en effet de ce qui s’est passé quand le Roi Hussein de Jordanie a voulu les expulser : tout simplement une guerre, où la vie du Roi lui même était en danger. Certes, la Syrie n’est pas la Jordanie : les Palestiniens ne revendiquent pas le pouvoir dans le pays. La seule chose qu’ils revendiquent : pouvoir utiliser le territoire au gré de leur volonté. Comme au Liban. Et l’on vient de voir ce qui se passe quand un président entend expulser des organisations terroristes de manière à récupérer sa souveraineté - pleinement. Aussi, voilà ce qui guette la Syrie, à moins qu’il ne soit déjà trop tard : devenir un Liban.
Aussi, de deux choses l’une : soit Assad est effectivement, comme il l’a déclaré dernièrement, le chef dans son pays. Auquel cas il doit expulser Meschaal immédiatement. Parce que Meschaal est en train de détruire Gaza, la Cisjordanie, le Liban, mais aussi, à long terme ... la Syrie. Si la Syrie tombe, nous assisterons de nouveau à une guerre, dont personne ne peut prédire la portée, dans le Moyen-Orient. Avec un Irak à feu et à sang, un Liban qui boite des deux jambes, une Égypte qui soulève des inquiétudes, un Iran qui prétend gouverner la région, le monde ne peut pas se permettre un écroulement de la Syrie. Impensable. Hors de question.
Soit, Assad n’a pas sa liberté d’action dès que l’on touche à la question « Khaled Meschaal » et aux « organisations palestiniennes » qui ont fait leur nid en Syrie. Jusqu’à infiltrer les institutions garantes de la stabilité de la nation. Si tel est le cas, c’est une catastrophe. Parce que Khaled Meschaal continuera à allumer des feux à Gaza, en Cisjordanie, au Liban - en fait, partout où il le pourra. Jusqu’en Syrie et en Jordanie. Jusqu’en Europe.
Les Arabes doivent se débarrasser de Khaled Meschaal. C’est dans leur intérêt. Mais il y a fort à parier qu’ils ne parviendront pas seuls à faire ce que le bon sens commande de faire. D’où deux questions :
- l’ONU s’apprête à faire un procès à la Syrie à propos de l’assassinat de Rafik Hariri. Elle cherche les preuves qui l’impliquent pour remonter jusqu’à elle. Attend-elle l’assassinat d’Abou Mazen, d’Haniyé, de Dalhan - de centaines de Palestiniens - pour faire un procès à Khaled Meschaal ? Sans doute l’Onu craint-elle pour son personnel. Si tel est le cas, qu’elle la ferme.
- Il existe un Tribunal International de la Haye. Lequel s’est rendu célèbre avec le pathétique procès de Milosevic. Les déclarations de Meschaal, qui appellent les Palestiniens de Gaza à continuer de lancer des roquettes sur Israël, sont-elles légales ? Dit autrement : Meschaal ne se rend-il pas coupable de tentative d’assassinat sur le peuple palestinien en l’incitant au terrorisme qui provoquera infailliblement la riposte d’Israël ? Et qu’en est-il de son implication dans les affrontements entre le Fatah et le Hamas ? Entre les groupes armés ? Ce serait tout de même le diable si un Tribunal ne voyait pas ce que le simple vendeur de patates comprend en regardant sa télé.
Le sang des Palestiniens est sur la tête des pays Arabes. Il est sur la tête des Institutions Internationales et du monde entier. La lâcheté n’a jamais protégé aucun pays du terrorisme - pas plus qu’aucun particulier. Meschaal doit donc être expulsé de Syrie : que je puisse tranquillement arpenter les rues de Damas sans risquer de buter sur lui, au risque de déplaire à sa majesté.
Jérusalem,
Isabelle-Yaël Rose
Mais ce n’est pas seulement à Gaza ou en Cisjordanie que Khaled Meschaal tire les ficelles dans l’ombre. On peut aussi lire sa signature en Syrie ou au Liban. Jusque dans de tous récents événements. Que peut faire Bashar El Assad ? En vérité, pas grand chose. Il est coincé entre l’Iran et les organisations terroristes palestiniennes - et autres - qui sont installées sur son territoire. Lesquelles, à défaut de mettre en danger son pouvoir (mais allez savoir ?), lui imposent de grandes restrictions. On se rappellera en effet de ce qui s’est passé quand le Roi Hussein de Jordanie a voulu les expulser : tout simplement une guerre, où la vie du Roi lui même était en danger. Certes, la Syrie n’est pas la Jordanie : les Palestiniens ne revendiquent pas le pouvoir dans le pays. La seule chose qu’ils revendiquent : pouvoir utiliser le territoire au gré de leur volonté. Comme au Liban. Et l’on vient de voir ce qui se passe quand un président entend expulser des organisations terroristes de manière à récupérer sa souveraineté - pleinement. Aussi, voilà ce qui guette la Syrie, à moins qu’il ne soit déjà trop tard : devenir un Liban.
Aussi, de deux choses l’une : soit Assad est effectivement, comme il l’a déclaré dernièrement, le chef dans son pays. Auquel cas il doit expulser Meschaal immédiatement. Parce que Meschaal est en train de détruire Gaza, la Cisjordanie, le Liban, mais aussi, à long terme ... la Syrie. Si la Syrie tombe, nous assisterons de nouveau à une guerre, dont personne ne peut prédire la portée, dans le Moyen-Orient. Avec un Irak à feu et à sang, un Liban qui boite des deux jambes, une Égypte qui soulève des inquiétudes, un Iran qui prétend gouverner la région, le monde ne peut pas se permettre un écroulement de la Syrie. Impensable. Hors de question.
Soit, Assad n’a pas sa liberté d’action dès que l’on touche à la question « Khaled Meschaal » et aux « organisations palestiniennes » qui ont fait leur nid en Syrie. Jusqu’à infiltrer les institutions garantes de la stabilité de la nation. Si tel est le cas, c’est une catastrophe. Parce que Khaled Meschaal continuera à allumer des feux à Gaza, en Cisjordanie, au Liban - en fait, partout où il le pourra. Jusqu’en Syrie et en Jordanie. Jusqu’en Europe.
Les Arabes doivent se débarrasser de Khaled Meschaal. C’est dans leur intérêt. Mais il y a fort à parier qu’ils ne parviendront pas seuls à faire ce que le bon sens commande de faire. D’où deux questions :
- l’ONU s’apprête à faire un procès à la Syrie à propos de l’assassinat de Rafik Hariri. Elle cherche les preuves qui l’impliquent pour remonter jusqu’à elle. Attend-elle l’assassinat d’Abou Mazen, d’Haniyé, de Dalhan - de centaines de Palestiniens - pour faire un procès à Khaled Meschaal ? Sans doute l’Onu craint-elle pour son personnel. Si tel est le cas, qu’elle la ferme.
- Il existe un Tribunal International de la Haye. Lequel s’est rendu célèbre avec le pathétique procès de Milosevic. Les déclarations de Meschaal, qui appellent les Palestiniens de Gaza à continuer de lancer des roquettes sur Israël, sont-elles légales ? Dit autrement : Meschaal ne se rend-il pas coupable de tentative d’assassinat sur le peuple palestinien en l’incitant au terrorisme qui provoquera infailliblement la riposte d’Israël ? Et qu’en est-il de son implication dans les affrontements entre le Fatah et le Hamas ? Entre les groupes armés ? Ce serait tout de même le diable si un Tribunal ne voyait pas ce que le simple vendeur de patates comprend en regardant sa télé.
Le sang des Palestiniens est sur la tête des pays Arabes. Il est sur la tête des Institutions Internationales et du monde entier. La lâcheté n’a jamais protégé aucun pays du terrorisme - pas plus qu’aucun particulier. Meschaal doit donc être expulsé de Syrie : que je puisse tranquillement arpenter les rues de Damas sans risquer de buter sur lui, au risque de déplaire à sa majesté.
Jérusalem,
Isabelle-Yaël Rose