La dernière photographie connue d'Imad Mughniyeh
Jean Corcos :
On est en gros, arrivé à un tournant géopolitique dans la région, avec en toile de fond un choc très violent et qui semble inévitable avec l’Iran : dans ces conditions, détacher la Syrie de l’Iran est un objectif stratégique, sur lequel d’ailleurs il semble que sont d’accord à la fois les Américains, la France et Israël (...) Est-ce que vous croyez que à Damas il y ait deux camps, et là je me réfère à une analyse récente du journal londonien "Al Qods Al Arabi", qui évoque un conflit entre les "Colombes" menées par le nouveau ministre des affaires étrangères Walid Moualem, et les "faucons", menés par le vice président Farouk al-Shara ?
Chawki Freiha :
Écoutez, c’est une plaisanterie qui me fait rire depuis les années 80, on entend parler de choses qui bougent en Syrie. Je pense que c’est un jeu de rôle orchestré par le Baas qui veut faire miroiter un changement, une ouverture, une démocratisation, mais comme je vous l’ai dit une fois ou deux, comme nous l’avons écrit, "on mange l’appât" et qu’est-ce qu’on fait avec l’hameçon ? Vous connaissez la suite ...
Jean Corcos :
Mais est-ce qu’il n’y a pas des débats ? Bon, peut-être pas comme on peut en imaginer dans une démocratie parce que le régime baassiste est un système opaque, mais enfin des conflits relativement violents. Je pense par exemple à l’assassinat lui aussi très mystérieux à Damas du numéro deux du Hezbollah, Imad Mughniyeh : vous-même vous avez dit sur votre site qu’il était impossible qu’il n’y ait pas eu de complicités au sein de la sécurité syrienne.
Chawki Freiha :
Absolument ...
Jean Corcos :
Mais alors pourquoi a-t-il été assassiné ?
Chawki Freiha :
C’est une avance sur la facture. Parce qu’il faut se mettre dans la tête que si Israël et la Syrie se mettent à négocier la paix, il y aura des exigences, chacun aura une facture à payer. Israël devra se retirer du Golan, et la Syrie devra neutraliser le Hezbollah au Liban. La Syrie, en assassinant Mughnieyeh ...
Jean Corcos :
Cela a été une avance sur contrat en fait ?
Chawki Freiha :
Une avance sur contrat. Cela prouve la capacité de la Syrie d’aller plus loin dans le démantèlement du Hezbolah. La Syrie a les moyens. Tout ce qui se passe aujourd’hui au Liban laisse présager un bain de sang qui va permettre à la Syrie de revenir avec un mandat pour neutraliser tous les protagonistes.
J.C
Dès le lendemain de l'assassinat à Damas du numéro deux du Hezbollah, l'archi-terrorisye Imad Mughniyeh, recherché par les polices de 40 pays, le site "mediarabe.info" soulevait une hypothèse audacieuse, celle de la complicité des autorités syriennes (lire en lien ici). Mais pourquoi ?
Ce matin, j'ai donc rappelé cet évènement mystérieux lors de mon direct avec le journaliste franco-libanais Chawki Freiha. Et je dois reconnaitre que l'hypothèse proposée à nos auditeurs était vraiment troublante ... je tenais donc à vous en faire profiter, en publiant ici un extrait de l'émission !
Jean Corcos :
On est en gros, arrivé à un tournant géopolitique dans la région, avec en toile de fond un choc très violent et qui semble inévitable avec l’Iran : dans ces conditions, détacher la Syrie de l’Iran est un objectif stratégique, sur lequel d’ailleurs il semble que sont d’accord à la fois les Américains, la France et Israël (...) Est-ce que vous croyez que à Damas il y ait deux camps, et là je me réfère à une analyse récente du journal londonien "Al Qods Al Arabi", qui évoque un conflit entre les "Colombes" menées par le nouveau ministre des affaires étrangères Walid Moualem, et les "faucons", menés par le vice président Farouk al-Shara ?
Chawki Freiha :
Écoutez, c’est une plaisanterie qui me fait rire depuis les années 80, on entend parler de choses qui bougent en Syrie. Je pense que c’est un jeu de rôle orchestré par le Baas qui veut faire miroiter un changement, une ouverture, une démocratisation, mais comme je vous l’ai dit une fois ou deux, comme nous l’avons écrit, "on mange l’appât" et qu’est-ce qu’on fait avec l’hameçon ? Vous connaissez la suite ...
Jean Corcos :
Mais est-ce qu’il n’y a pas des débats ? Bon, peut-être pas comme on peut en imaginer dans une démocratie parce que le régime baassiste est un système opaque, mais enfin des conflits relativement violents. Je pense par exemple à l’assassinat lui aussi très mystérieux à Damas du numéro deux du Hezbollah, Imad Mughniyeh : vous-même vous avez dit sur votre site qu’il était impossible qu’il n’y ait pas eu de complicités au sein de la sécurité syrienne.
Chawki Freiha :
Absolument ...
Jean Corcos :
Mais alors pourquoi a-t-il été assassiné ?
Chawki Freiha :
C’est une avance sur la facture. Parce qu’il faut se mettre dans la tête que si Israël et la Syrie se mettent à négocier la paix, il y aura des exigences, chacun aura une facture à payer. Israël devra se retirer du Golan, et la Syrie devra neutraliser le Hezbollah au Liban. La Syrie, en assassinant Mughnieyeh ...
Jean Corcos :
Cela a été une avance sur contrat en fait ?
Chawki Freiha :
Une avance sur contrat. Cela prouve la capacité de la Syrie d’aller plus loin dans le démantèlement du Hezbolah. La Syrie a les moyens. Tout ce qui se passe aujourd’hui au Liban laisse présager un bain de sang qui va permettre à la Syrie de revenir avec un mandat pour neutraliser tous les protagonistes.
J.C