Une trêve de six mois aurait donc été conclue entre Israël et le Hamas par l’intermédiaire de l’Égypte. Elle entrerait en vigueur demain jeudi à 6 heures du matin, mais le caporal Guilad Shalit ne sera pas libéré et devra encore attendre. Ce qui est pour le moins surprenant. On peut s’interroger sur l’avenir de cette "Houdna" qui officialise en quelque sorte l’existence d’un "Hamastan" et que le vice premier ministre Haïm Ramon récuse en la qualifiant de victoire de l’Islam radical.
Par ailleurs, on parle également d’un échange possible de prisonniers avec le Hezbollah par l’intermédiaire des Allemands. Mais aucune indication n’a été donnée sur l’état de santé des deux otages israéliens dont on ne sait même pas s’ils sont encore en vie.
Lundi dernier, s’est achevé à Ankara le deuxième round des pourparlers indirects entre la Syrie et Israël par l’intermédiaire de la Turquie dont on dit à Jérusalem qu’ils se sont déroulés dans une bonne ambiance et qu’ils reprendraient bientôt. Et l’on apprend dans le même temps, que Bashar al-Assad va être invité à Paris le 13 juillet avec d’autres chefs d’États et de gouvernements pour le lancement de la future Union pour la Méditerranée, et qu’il assistera le lendemain place de la Concorde à la célébration de la fête nationale.
Finalement, le président syrien, considéré jusqu’à ce jour comme partie intégrante de "l’axe du mal" est en train de gagner sur tous les tableaux. Il vient de renforcer sa main mise sur le Liban par l’intermédiaire de son allié le Hezbollah, et d’y faire élire un président qui lui est plutôt favorable. Une situation que l’occident, France et États-Unis en tête a avalisé sans problème et apparemment sans état d’âme. En parlant, même indirectement avec Israël à Ankara, il se pose en homme de paix et de dialogue et sort habilement de son isolement politique sans avoir rien cédé ni rien promis.
Acceptera-t-il de rencontrer Ehoud Olmert au cours de son séjour à Paris ? Nul ne peut encore le dire.
On apprend par la bouche d’une de ses ministres, Buthana Sha’aban, que la Syrie ne renoncera pas à ses liens avec le Hezbollah et le Hamas. Ce n’est peut-être pas si évident que cela d’après le journaliste Abdal-Bar Atwan de Al-Quds al-Arabi, qui croit savoir qu’un débat interne agite le leadership syrien. Les modérés menés par le Ministre des Affaires étrangères, voulant s’engager davantage en direction des Américains tandis que les faucons, sous la houlette du Vice Président Farouk al-Sharaa, accordent une importance majeure à l’alliance iranienne. Selon Atwan, les modérés ont apparemment le dessus, mais on ne sait pas exactement s’il s’agit d’un scénario stratégique ou d’une simple manœuvre tactique. Ce ne serait alors qu’un jeu classique du bon flic et du méchant flic pour mieux mener l’Occident en bateau.
En fait, si Damas peut très bien abandonner le Hamas et le Jihad islamique pour récupérer le Golan, il semble peu probable qu’elle se résigne à rompre son alliance avec l’Iran et son satellite le Hezbollah, qui s’est singulièrement renforcé politiquement et militairement depuis la malencontreuse guerre du Liban, car elle est est essentielle à ses yeux. Mais sait-on jamais comment les choses peuvent évoluer dans cet Orient imprévisible et si compliqué ?
A condition qu’Israël ne baisse pas sa garde, il vaut certainement mieux se parler que de se tirer dessus.
En fait, si Damas peut très bien abandonner le Hamas et le Jihad islamique pour récupérer le Golan, il semble peu probable qu’elle se résigne à rompre son alliance avec l’Iran et son satellite le Hezbollah, qui s’est singulièrement renforcé politiquement et militairement depuis la malencontreuse guerre du Liban, car elle est est essentielle à ses yeux. Mais sait-on jamais comment les choses peuvent évoluer dans cet Orient imprévisible et si compliqué ?
A condition qu’Israël ne baisse pas sa garde, il vaut certainement mieux se parler que de se tirer dessus.
André Nahum
Judaïques FM, le 18 juin 2008