Friedrich Bokern, le Président de "Relief and Reconciliation for Syria",
au milieu d'enfants réfugiés
Nous allons retourner au
Moyen-Orient pour ce numéro de "Rencontre", on va aller tout près de
la Syrie, ravagée par une horrible guerre civile qui n'en finit pas, puisque
nous irons au Liban. Ce sera quand même un témoignage de terrain puisque notre
invité revient d'un séjour de plus d'un mois là-bas, il s'agit de Roland Burrus.
Nous nous sommes connus à la Fraternité d'Abraham, une des plus anciennes associations consacrées au dialogue entre Juifs,
Chrétiens et Musulmans ; j'avais reçu dans ma série son Président, Edmond Lisle,
il y a un peu plus de trois ans ; et nous nous y retrouvons dans son Comité Directeur.
Pour le présenter très rapidement, disons qu'avant sa retraite il a eu une vie
très active de cadre supérieur, directeur financier puis directeur général dans
des secteurs très variés. Et puis, comme d'ailleurs toute notre équipe à la Fraternité,
il est devenu un retraité hyperactif, responsable de projets dans notre
association et ailleurs ; mais - et c'est notre sujet d'aujourd'hui - il nous a
fait connaitre une jeune O.N.G appelée Relief and Reconciliation for
Syria ; ONG que nous avons décidé de soutenir à la Fraternité d'Abraham. Il
ne s'est pas contenté d'un soutien lointain, puisqu'il a été volontaire pour
travailler auprès de ces réfugiés dans le Nord Liban, il y a été du 9 novembre
au 11 décembre. Il y a écrit un petit journal qui m'a inspiré quelques
questions, bref ce sera j'en suis sûr une émission vivante et originale par
rapport à ce que je propose habituellement à nos auditeurs.
Parmi les questions que je
poserai à Roland Burrus :
-
Vous êtes vous même chrétien, vieux militant
du dialogue inter religieux : en quoi - sur un plan général - une aide à des
réfugiés syriens, fuyant un pays en proie à ce qui ressemble de plus en plus à
une guerre de religions, pouvait à la fois vous intéresser personnellement, et
surtout mériter le soutien de la Fraternité d'Abraham ?
-
"Relief and Reconciliation for
Syria" est une association jeune, fondée en janvier 2013 à Bruxelles. Sa
cheville ouvrière est Friedrich Bokern, qui est allemand, membre du cabinet du
Président du Parlement Européen de Strasbourg. Quels sont ses objectifs, et quelle
priorité a été choisie pour aider les réfugiés syriens ?
-
A propos de l'enseignement dans ce
"Centre de Paix", est ce que les enfants scolarisés vont dans un
établissement à part, ou est-ce qu'ils vont aussi dans des écoles libanaises se
mélanger avec d'autres élèves ? Est-ce que c'est le Haut Commissariat aux
Réfugiés des Nations Unies qui fournit des vivres et une assistance médicale
dans ces camps ? Et y a t-il des réfugiés qui dorment dans la rue, à Beyrouth
ou ailleurs, comme c'est le cas chez nous en France ?
-
Cette malheureuse population est prise en
tenaille entre deux violences horribles, celle du régime Assad et celle du
Daech ; d'ailleurs vous ne citez qu'un cas d'éloge du régime par des réfugiés,
et c'étaient des Alaouites. Mais d'après ce que vous savez : qu'est-ce qui les
a fait fuir ? Sont-ils en majorité sunnites ? Est-ce qu'ils espèrent revenir un
jour en Syrie ? Ou bien n'ont-ils comme rêve que de venir en Europe, malgré les
difficultés ?
-
Vous citez d'autres ONG dans votre journal de
volontaire, ainsi que des journalistes rencontrés lors de vos déplacements.
Tous sont européens, en n'oubliant pas bien sûr les bénévoles libanais que vous
avez rencontrés et qui travaillent avec "Relief and Reconciliation for
Syria". Il ne semble pas y avoir une forte mobilisation des Etats de la
région : avez entendu parler d' aides financières des riches Etats du Golfe ?
Est-ce que le Secours Islamique mondial apporte quelque chose ?
-
Vous évoquez la problématique posée par le
travail de ces réfugiés, dans le BTP ou l'agriculture, payés 50% moins cher que
les Libanais. C'est typiquement un sujet relevant de l'éthique en économie, car
comment résoudre cette équation impossible : soit on fragilise la société, soit
on laisse des millions de gens à l'état de mendiants ? Par ailleurs, que
penser, en parallèle, de l'exclusion continue au Liban de plusieurs générations
de descendants de réfugiés palestiniens, interdits de toute activité
professionnelle ?
Une émission originale, où on oubliera la géopolitique
pour parler d'abord de l'humain, en évoquant les victimes trop souvent oubliées
de ces conflits. Soyez nombreux à l'écoute !
J.C
Lire aussi cet
appel de Friedrich Bokern, accompagné d'un album photos sur le Centre de
Paix, appel publié sur le site de la Fraternité d'Abraham.