Les sourires et les poignées de mains, si chaleureux fussent ils, n’ont pas permis de masquer les divergences avec Barack Obama, et Benyamin Netanyahou ne doit pas se faire beaucoup d’illusions, même s’il essaie de faire bonne figure, sur la marge de manœuvre qu’il peut encore avoir pour contrarier la nouvelle stratégie que les États-Unis veulent mettre en œuvre au Moyen Orient à propos des Palestiniens et de l’Iran.
Barack Obama a été on ne peut plus clair, il l’a répété, à diverses reprises, la création d’un État palestinien indépendant et viable est incontournable, elle doit se réaliser dans des délais raisonnables et pour aboutir à une paix réelle avec le monde arabe, des négociations devront aussi avoir lieu avec la Syrie et le Liban. Les Américains ont décidés de peser de tout leur poids pour faire avancer les négociations, ils arbitreront et ne s’aligneront plus systématiquement sur les positions israéliennes. Quant à l’Iran, si les Américains comme les Israéliens s’opposent à ce que l’Iran, puisse disposer de l’arme nucléaire, ils n’accordent pas la même priorité au règlement de cette question. Ils privilégient la création de l’État palestinien car, contrairement aux Israéliens, ils pensent qu’elle affaiblirait l’influence de l’Iran dans la région, et par voie de conséquence celle du Hamas et du Herbollah.
Le désaccord est total et il ne pouvait en être autrement entre un gouvernement israélien composé de personnalités de droite et d’extrême droite, opposées à la création d’un État palestinien, et une administration américaine qui souhaite retrouver des relations apaisées avec le monde arabe. Mais, cela ne conduit pas à une rupture de l’alliance traditionnelle entre Israël et les États-Unis, la sécurité d’Israël reste un impératif politique : les Américains exigeraient que le futur État palestinien soit démilitarisé, qu’il n’y ait pas de droit au retour pour les réfugiés ; mais en contrepartie, il y aurait des concessions territoriales douloureuses pour Israël, en particulier le partage de Jérusalem.
Benjamin Netanyahou a été chaleureusement accueilli, et applaudi à son retour pour sa résistance aux pressions américaines, mais Israël pourrait il résister longtemps si elles se conjuguent à celles des autres membres du quartet dont l’Union Européenne ? On peut en douter, même si certains ministres voudraient jouer les matamores !
Barack Obama doit se rendre en Égypte, et prononcer le 4 juin un discours à l’adresse du monde arabe. Il attend d’ici cette date, un engagement des Israéliens, un geste important : le gel total de la colonisation qu’ Hillary Clinton a demandé expressément au Premier Ministre Israélien.
Benyamin Netanyahou, pourra t-il s’y dérober, sinon pourra t-il convaincre sa coalition de le suivre sur cette voie ? Rien n’est moins sur, il est même probable qu’il devra faire face à une crise gouvernementale ou pire encore à l’éclatement de sa coalition. Mais il doit en prendre le risque car il se trouve à la croisée des chemins. Il ne serait pas le premier homme politique à s’être fait élire sur un programme pour en appliquer un autre, s’il veut se conduire en homme d’État responsable, car refuser de faire ce geste serait un camouflet, pour Obama et pour les États-Unis.
Ce serait s’affronter directement à son allié le plus sur et Israël y aurait tout à perdre.
Gérard Akoun
Chronique politique du 21 mai 2009
Barack Obama a été on ne peut plus clair, il l’a répété, à diverses reprises, la création d’un État palestinien indépendant et viable est incontournable, elle doit se réaliser dans des délais raisonnables et pour aboutir à une paix réelle avec le monde arabe, des négociations devront aussi avoir lieu avec la Syrie et le Liban. Les Américains ont décidés de peser de tout leur poids pour faire avancer les négociations, ils arbitreront et ne s’aligneront plus systématiquement sur les positions israéliennes. Quant à l’Iran, si les Américains comme les Israéliens s’opposent à ce que l’Iran, puisse disposer de l’arme nucléaire, ils n’accordent pas la même priorité au règlement de cette question. Ils privilégient la création de l’État palestinien car, contrairement aux Israéliens, ils pensent qu’elle affaiblirait l’influence de l’Iran dans la région, et par voie de conséquence celle du Hamas et du Herbollah.
Le désaccord est total et il ne pouvait en être autrement entre un gouvernement israélien composé de personnalités de droite et d’extrême droite, opposées à la création d’un État palestinien, et une administration américaine qui souhaite retrouver des relations apaisées avec le monde arabe. Mais, cela ne conduit pas à une rupture de l’alliance traditionnelle entre Israël et les États-Unis, la sécurité d’Israël reste un impératif politique : les Américains exigeraient que le futur État palestinien soit démilitarisé, qu’il n’y ait pas de droit au retour pour les réfugiés ; mais en contrepartie, il y aurait des concessions territoriales douloureuses pour Israël, en particulier le partage de Jérusalem.
Benjamin Netanyahou a été chaleureusement accueilli, et applaudi à son retour pour sa résistance aux pressions américaines, mais Israël pourrait il résister longtemps si elles se conjuguent à celles des autres membres du quartet dont l’Union Européenne ? On peut en douter, même si certains ministres voudraient jouer les matamores !
Barack Obama doit se rendre en Égypte, et prononcer le 4 juin un discours à l’adresse du monde arabe. Il attend d’ici cette date, un engagement des Israéliens, un geste important : le gel total de la colonisation qu’ Hillary Clinton a demandé expressément au Premier Ministre Israélien.
Benyamin Netanyahou, pourra t-il s’y dérober, sinon pourra t-il convaincre sa coalition de le suivre sur cette voie ? Rien n’est moins sur, il est même probable qu’il devra faire face à une crise gouvernementale ou pire encore à l’éclatement de sa coalition. Mais il doit en prendre le risque car il se trouve à la croisée des chemins. Il ne serait pas le premier homme politique à s’être fait élire sur un programme pour en appliquer un autre, s’il veut se conduire en homme d’État responsable, car refuser de faire ce geste serait un camouflet, pour Obama et pour les États-Unis.
Ce serait s’affronter directement à son allié le plus sur et Israël y aurait tout à perdre.
Gérard Akoun
Chronique politique du 21 mai 2009