Dimanche prochain, nous allons poursuivre avec Malka Marcovich le passionnant entretien que nous avons diffusé le 22 mars, à propos de son livre « Les nations désunies. Comment l’ONU enterre les droits de l’homme » (Éditions Jacob Duvernet). A l’attention des auditeurs qui n’auraient pas suivi l’émission précédente, rappelons qu’elle est historienne, consultante pour différentes institutions, ONG ou ministères, et spécialiste du droit des femmes. C’est à ce titre qu'elle est rentrée dans les arcanes des Nations Unies, une institution prestigieuse où il y a, hélas, beaucoup de cadavres dans les placards. Son diagnostic est simple, et nous avons commencé à en parler la dernière fois : la décolonisation a eu pour conséquence l’entrée d’une majorité de pays du tiers monde, non démocratiques, et où se déroulent d’autant plus facilement des violations des droits de l’homme qu’il n’y a ni liberté de la presse, ni curiosité des démocraties pour ce qui s’y déroule. Non contents de cette impunité, ces pays, soutenus par deux grandes puissances autoritaires - la Russie et la Chine -, et guidés par les 56 états de l’Organisation de la Conférence Islamique, vont maintenant encore plus loin en essayant de limiter la liberté d’expression chez nous. Pour cette suite de mon interview, nous allons essayer de décortiquer ensemble les manœuvres et les complicités qui ont permis à ce camp des dictatures de marquer des points, et nous verrons quelle stratégie adopter pour y résister. Bien sûr nous parlerons aussi de ce qui va se passer à Genève à la fin du mois d’avril, pour la conférence Durban II : notons aussi que les propos échangés l’ont été à la date de l’enregistrement ( 16 mars) et qu’à ce jour la situation ne s’est pas encore décantée, certains semblant espérer en une résolution de compromis moins détestable vis-à-vis d’Israël, tandis que d’autres trouvent que les pays occidentaux ont déjà trop reculé ...
Parmi les questions que je poserai à Malka Marcovich :
- quelle est la situation à l’heure actuelle en ce qui concerne la prise en compte des droits des femmes par les Nations Unies, et est-ce que sur ce sujet, aussi, l’influence archaïque des régimes islamistes nous a fait reculer ?
- les ONG auraient du jouer le rôle de garde fous à propos des droits de l’homme, or le livre donne plusieurs exemples de compromissions. Pourquoi ? Est-ce le complexe des anciens colonisateurs ? Ou est-ce tout simplement les échanges d’ascenseurs entre l’ONU et les ONG, avec bassement des opportunités de carrières ?
- un certain nombre de personnalités sont épinglées dans le livre, qui se sont compromises de façon très inquiétante toujours en faveur des dictatures, et toujours sur le thème récurrent de la critique de nos démocraties : Jean Ziegler, Doudou Diegne, la théologienne Karen Armstrong ... ces gens là pensent-ils ce qu’ils disent ou y trouvent-ils un intérêt ?
- que penser de « l’Alliance des Civilisations », qui est une superstructure inédite, chaperonnée par l’ONU avec l’ambition, quasiment, de doubler le Conseil de Sécurité : quels en sont les responsables ? Quels pays ont poussé en avant cet étrange organisme - où l’iranien Khatami a joué un rôle important, avec notamment le soutien de l’Espagne de Zapatero ?
Je vous espère à nouveau nombreux à l’écoute dimanche prochain !
J.C