Introduction :
Gérard Akoun - qui assure la direction de notre radio avec Iris et Vladimir Spiro -, lit tous les jeudi matin un billet politique. Il fait partie des chroniqueurs réguliers de l'actualité, et hier 8 mars il a évoqué le prochain sommet israélo-palestinien, et les pressions subies par Jérusalem pour lever le boycott sur le prochain gouvernement palestinien. Voici son intervention.
J.C
Gérard Akoun - qui assure la direction de notre radio avec Iris et Vladimir Spiro -, lit tous les jeudi matin un billet politique. Il fait partie des chroniqueurs réguliers de l'actualité, et hier 8 mars il a évoqué le prochain sommet israélo-palestinien, et les pressions subies par Jérusalem pour lever le boycott sur le prochain gouvernement palestinien. Voici son intervention.
J.C
Je délaisse, cette semaine la campagne présidentielle pour replonger dans la politique moyen-orientale, non que les enjeux, ne soient pas déterminants, ici, pour l'avenir de la France, mais là-bas, les décisions que prennent les dirigeants, peuvent être lourdes de conséquences ; ils sont confrontés à des questions existentielles, la voie de la Guerre, celle de la Paix sont chaque fois mise en balance, quel risque raisonnable est-il possible de prendre ?
Dimanche prochain en principe, Ehud Olmert et Mahmoud Abbas doivent se rencontrer, le second informera son interlocuteur des avancées dans la formation du gouvernement d'union nationale Fatah Hamas, qui jusqu'à ce jour achoppe sur le nom de la personnalité du Fatah qui occupera le poste de ministre de l'intérieur et contrôlera, donc, une bonne partie des forces de police. Un poste sensible s'il en est et pour le Fatah et pour Israël. Mahmoud Abbas essaiera bien sûr de persuader Ehud Olmert que le Hamas, s'il n'accepte pas les trois conditions posées par le Quartet - conditions que je ne pense pas avoir besoin de vous rappeler -, fait quand même un pas important, en s'engageant à maintenir une trêve de longue durée, donc l'arrêt total du terrorisme : plus d’attentats, plus de kassams, y compris de la part du Djihad Islamique. En compensation Israël ne devrait plus s’opposer auprès du Quartet à ce que, une fois le gouvernement d'union nationale formé, les flux financiers puissent lui parvenir librement.
A première vue, accepter pour Israël serait perdre une des cartes maîtresses qu'il possède mais a-t-il le choix ? Est-il possible, de laisser l'anarchie gagner encore du terrain dans les Territoires Palestiniens et surtout à Gaza, d'autant plus que nombreux sont ceux qui dans les chancelleries européennes, et en particulier en France, ont considéré qu'en signant l'accord de la Mecque le Hamas avait reconnu implicitement l'État d'Israël ? Peu importent les démentis à cette thèse apportés par Ismaël Haniye, les voyages de Khaled Mechal en Iran et au Soudan - il n'y fait pas du tourisme -, l'Europe et la Russie sont prêtes à soutenir le gouvernement d'union nationale, bien que le Hamas ne satisfasse pas aux conditions posées. Israël devrait faire confiance à Mahmoud Abbas et au Roi Abdallah d'Arabie saoudite, ce qui n’est pas rassurant.
Samedi, doit se tenir à Bagdad un sommet sur l'Irak qui réunira des pays voisins dont l'Iran et la Syrie, ainsi que les cinq membres permanents du conseil de sécurité. Pour Washington cette réunion constituera « un test important pour savoir si l'Iran et la Syrie veulent être vraiment des forces constructives en Irak ».
Des résultats de cette conférence dépendra la réponse d'Israël aux sollicitations de Mahmoud Abbas, il sera plus difficile de répondre par la négative si les États-Unis obtiennent certaines assurances, quant à l'Irak , de la part des Syriens qu'il s'agit de couper de l'Iran
Gérard Akoun,