Comme l'Histoire peut réserver des surprises, et avec quelle ironie parfois elle tourne les pages ...
Ces dernières années, la communauté juive de France avait subi une vague antisémite sans équivalent depuis la Libération : agressions physiques, injures, enfants molestés et insultés dans les écoles, synagogues incendiées, profanations de cimetières. Tout le monde se souvient du refus initial de reconnaitre la réalité, de la cécité volontaire des grands médias, jusqu'à la réaction tardive du gouvernement. Aujourd'hui, c'est l'ensemble de notre pays qui subit une agression sans précédent depuis la Guerre ; "la crise urbaine s'étend" titrait vendredi le quotidien communiste "La Marseillaise" ... quelle "urbanité" ! Aujourd'hui, après les attaques à coups de cocktails Molotov contre des autobus, après les tirs contre la police, les médias nationaux ne peuvent qu'emboiter le pas à ce que disent depuis ce week-end journaux et télés à l'étranger : la France subit un début de guerrilla sur tout le territoire national. Et le premier ministre (interrogé par un P.P.D.A pour une fois sans langue de bois) vient d'annoncer sur TF1 que les préfets auront pouvoir de décréter le couvre-feu, là où cela sera nécessaire ... en attendant l'armée, si les CRS et gendarmes ne suffisent plus.
Ainsi donc c'est "Intifada in France" ... et c'est maintenant, parmi d'autres, Israël - qui vient d'en subir une sous le regard malveillant de la plupart des correspondants de la presse française - qui observe cette expérience inédite en Europe, et notre désarroi. Comment expliquer ce qui se passe ? Impossible de passer sous silence le fait qu'il s'agit des premières émeutes ethniques du Pays, et que ce sont en majorité des Musulmans qui affrontent les forces de l'ordre. Le vocable "des jeunes" marque sans doutes l'ultime frontière linguistique du "politiquement correct". Reste à essayer d'associer réalisme et sang froid, refus de l'angélisme et ouverture d'esprit. Pas question (sur ce blog comme dans le cadre de notre émission) de trahir notre ligne et de stigmatiser l'ensemble de la communauté musulmane de France ! Viendra (dans quelques jours sur ce mini-journal en ligne, dans quelques semaines à la radio) le temps de l'analyse quand la vague violente sera passée.
Pour l'heure, j'invite les lecteurs qui comprennent l'anglais à suivre les commentaires ... de collègues surfeurs du monde entier, qui peuvent s'exprimer depuis hier dans l'excellent site du quotidien "Haaretz" (cliquer ici). Pour rappel, le site de l'édition internationale de ce journal est lu tous les jours par plus de 500.000 personnes dans le monde entier. La liberté de parole dans le "Haaretz" est unanimement reconnue ; chacun des éditorialistes incarne une ligne particulière, de l'extrême-gauche à la droite "dure" ; et il a maintenu (malgé les violences) des correspondants dans les territoires palestiniens. Sous le titre "Make your point. Intifada in France", le journal israélien laisse la parole à des lecteurs de toutes origines, écrivant depuis Paris, Rio de Janeïro, Bruxelles, Tel Aviv ou New York. Et la diversité de leurs analyses m'a stupéfait, lisez-les !
J.C
J.C