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22 mars 2019

Casablanca, ville coloniale



Impossible de proposer un dossier sur le Maroc sans évoquer Casablanca, sa bouillonnante capitale économique : si Rabat est la capitale du pays, « Casa » est la ville la plus peuplée, bien plus que Paris par exemple car elle compte près de 3 millions et demi d’habitants.

On trouvera sur Wikipedia un article très détaillé sur la ville, attardons-nous juste un instant sur son histoire : on y apprend qu’elle fut très anciennement peuplée, comme l’attestent de nombreux sites archéologiques ; dénommée Anfa, elle fut le port d’un Royaume berbère, lui-même soumis par une suite de  dynasties qui arabiseront totalement la ville ; mais un raid punitif de la flotte portugaise devait la laisser en ruines, jusqu’au 18ème siècle. Après le départ des Portugais, un Sultan commença à reconstruire la citée, nommée « Dar el Baida » (« la maison blanche ») nom qui devint en espagnol plus tard « Casablanca » et qui s’imposa sous la colonisation – plus précisément le mandat français – au début du 20ème siècle. C’est alors que, réellement, naquit la grande cité que nous connaissons maintenant. 

Extrait de l’article :
« Le protectorat dirigé par le maréchal Lyautey, résident général jusqu'en 1925, se traduisit pour Casablanca par la construction d'un des plus grands ports d’Afrique et par son explosion urbaine, disciplinée par les plans d'urbanisation (…) Casablanca abritait la plus forte communauté européenne du Maroc (on estime que les Européens formaient environ 60% de la population casablancaise). »

 Casablanca, architecture art déco

Sur le site Casablanca City Guide, une page est consacrée à l’architecture léguée par la France. Extrait ci-dessous :
« Dès 1920, au cœur même des années folles, débuts de l’art déco, pionniers et colons vont inciter Casablanca à devenir la locomotive et le symbole d’un Maroc à venir : moderne, dynamique et ouvert.
Ainsi, Casablanca, laboratoire d’urbanisme et d’innovations où, pluralisme décoratif, dernières tendances, et utilisation de nouvelles technologies, telle en 1917 celle du béton armé, y seront testés et tous ces courants, feront de la ville ce qu’elle représente aujourd’hui...
On y retrouve tous les styles : arabo-andalou revisité à la française, art nouveau, néo-classicisme, art déco, néo-mauresque, fonctionnalisme, cubisme, hygiénisme, immeuble à redans, et brutalisme. »

 Détail de façade

Bien avant les grandes vagues de départ des années 50 et 60, les communautés juives, longtemps dispersées sur tout le territoire du Royaume, allaient peu à peu se replier vers la capitale économique où elles allaient participer à son développement. Ci-dessous, la photo d'un immeuble ayant conservé son patronyme d'origine. 

 L'immeuble Lévy Bendayan (1929)
 
Cette modernité, les architectes français allaient la bâtir jusqu’aux années précédant immédiatement l’indépendance (1956). Ainsi, le splendide immeuble « Liberté » construit en 1950, et qui fut le premier gratte-ciel d’Afrique (plein d’informations à son sujet sur ce lien)

 L'immeuble "Liberté"

Deux liens, pour finir, pour les passionnés qui voudraient en savoir plus : sur le site Dafina.net, une page et un forum consacré au Casa art déco ; et enfin, une association et un site consacrés à la préservation du patrimoine architectural de la ville, http://www.casamemoire.org/

J.C