Abdelkrim el-Khattabi
Daniel
Cling réalisa pour Arte en 2010 un documentaire poignant. Il est impossible de le
voir sur Youtube, et je l’ai retrouvé sur une page Facebook d’un groupe amazigh ;
je me contenterai donc de vous en donner le lien ci-dessous :
Présentation
du documentaire :
« La
guerre du Rif s’est déroulée officiellement de 1920 à 1926 pour mater la
rébellion d’une tribu conduite par Abdelkrim au fin fond du Maroc. Qui se
souvient de cette guerre ?
Alors que celles d’Indochine, du Vietnam et d’Algérie ont fait l’objet de nombreuses évocations écrites ou filmées, la guerre du Rif qui engagea pourtant plusieurs centaines de milliers de combattants et des moyens considérables, qui fut pourtant la seule guerre coloniale gagnée par la France au XXe siècle, fut aussitôt oubliée dès qu’elle s’acheva.
Quels démons cette page d’Histoire écrite par les Rifains réveillait-elle?
Si cette remise en cause moderne du système colonial allait devenir la première d’une universelle transfiguration, la guerre du Rif fut aussi le lieu où la barbarie moderne trouva un véritable essor, pour devenir, peu de temps après, un authentique projet de civilisation. »
Quelques mots maintenant à propos du leader indépendantiste Mohamed ben Abdelkrim el-Khatabbi, appelé plus simplement Abdelkrim, ou Moulay Mohand par les rifains. Né vers 1882, mort au Caire en 1963, ce fut le chef d’un mouvement de résistance contre la France et l’Espagne dans le nord du Maroc, le Rif étant alors partagé entre les deux puissances coloniales. Dans ses jeunes années, il eut en parallèle une formation religieuse et laïque, parlant espagnol et étant même un temps journaliste dans un quotidien de Mellila. Il s’engagea ensuite dans la résistance d’abord contre les Espagnols, qui tentèrent d’occuper les zones encore libres du nord marocain : après avoir fédéré les tribus, il infligea à l’armée espagnole une défaite retentissante lors de la bataille d’Anoual en 1921, où ils laissèrent sur le terrain 25.000 tués et blessés. Abandonné par le Sultan Moulay Youssef, régnant à Rabat sous protectorat français, il mena la bataille contre près de 500.000 soldats français – dirigés par le Maréchal Pétain - et espagnols - menés par le général Primo de Rivera : les deux auront ensuite la carrière politique que l’on sait.
Alors que celles d’Indochine, du Vietnam et d’Algérie ont fait l’objet de nombreuses évocations écrites ou filmées, la guerre du Rif qui engagea pourtant plusieurs centaines de milliers de combattants et des moyens considérables, qui fut pourtant la seule guerre coloniale gagnée par la France au XXe siècle, fut aussitôt oubliée dès qu’elle s’acheva.
Quels démons cette page d’Histoire écrite par les Rifains réveillait-elle?
Si cette remise en cause moderne du système colonial allait devenir la première d’une universelle transfiguration, la guerre du Rif fut aussi le lieu où la barbarie moderne trouva un véritable essor, pour devenir, peu de temps après, un authentique projet de civilisation. »
Quelques mots maintenant à propos du leader indépendantiste Mohamed ben Abdelkrim el-Khatabbi, appelé plus simplement Abdelkrim, ou Moulay Mohand par les rifains. Né vers 1882, mort au Caire en 1963, ce fut le chef d’un mouvement de résistance contre la France et l’Espagne dans le nord du Maroc, le Rif étant alors partagé entre les deux puissances coloniales. Dans ses jeunes années, il eut en parallèle une formation religieuse et laïque, parlant espagnol et étant même un temps journaliste dans un quotidien de Mellila. Il s’engagea ensuite dans la résistance d’abord contre les Espagnols, qui tentèrent d’occuper les zones encore libres du nord marocain : après avoir fédéré les tribus, il infligea à l’armée espagnole une défaite retentissante lors de la bataille d’Anoual en 1921, où ils laissèrent sur le terrain 25.000 tués et blessés. Abandonné par le Sultan Moulay Youssef, régnant à Rabat sous protectorat français, il mena la bataille contre près de 500.000 soldats français – dirigés par le Maréchal Pétain - et espagnols - menés par le général Primo de Rivera : les deux auront ensuite la carrière politique que l’on sait.
Abdelkrim proclama en 1922 la « République
confédérée des Tribus du Rif », qui fut la première et éphémère république
issue d’une guerre de décolonisation au siècle dernier. Moderniste, il promulgua
des réformes, et en particulier il fut le seul à avoir presque réussi à
interdire la production séculaire du cannabis. Mais la fin de son épopée fut tragique :
écrasés par une force infiniment supérieure, les Rifains durent en plus subir l’arme
chimique.
Extrait de wikipedia :
« Abdelkrim se rend aux Français
comme prisonnier de guerre le 26 mai 1926. En dépit de cette reddition, les
armées espagnoles feront usage de gaz de combat contre des villages tenus par
les rebelles. Ainsi, dès 1926, des avions munis de gaz moutarde bombarderont
des villages entiers, faisant des Marocains du Rif les premiers civils gazés
massivement dans l'Histoire, à côté des Kurdes irakiens gazés par les
Britanniques. On estime à plus de 150 000 le nombre de morts civils durant
les années 1925-1926. »
Cette horrible guerre,
complètement oubliée, a eu une « réplique » dans les années 1958-1959,
avec la répression terrible menée par le pouvoir central marocain contre les rebelles
rifains.
J.C