Hassan II, à gauche, et Mohamed Oufkir
Tout jeune,
j’ai entendu parler de la fin brutale du général Oufkir à l’été 1972, et
bien loin du Maroc. Je travaillais en effet pour quelques semaines dans un
kibboutz en Israël, et j’y ai appris avec stupéfaction la tentative d’attentat
contre le Boeing transportant le Roi Hassan II, retour de France : trois
avions de chasse de son escorte avaient tenté, sans succès, de mitrailler l’appareil.
Aussitôt la tentative miraculeusement avortée, le coupable du complot fut
identifié comme le Général Mohamed Oufkir, commandant en chef des Forces Royales
Marocaines et ex-ministre de l’intérieur. On apprenait aussitôt qu’Oufkir s’était
suicidé, version officielle démentie rapidement par son épouse, Fatema, ainsi
que d’autres témoins disant qu’il avait été abattu sans jugement. Je me souviens aussi avoir entendu en Israël que
le Roi aurait rassuré la communauté juive marocaine – encore importante à l’époque
– car le général « félon » était considéré comme son protecteur.
Sur l’histoire,
à la fois de Mohamed Oufkir et de sa famille, emprisonnés pendant quinze ans
par vengeance du Roi, on lira un résumé sur ce lien. Bien entendu, son nom reste associé à des pages sombres des première décennies après l'indépendance du pays, comme la répression de la révolte du Rif (1958-1959), la torture des opposants mais surtout l'affaire Ben Barka, opposant en exil kidnappé et assassiné en France.
Mais mon
émission allait me donner, quelques décennies plus tard, l’occasion de
rencontrer son fils, Raouf, rescapé de cette incroyable odyssée et auteur du
livre « Les invités ». J’ai réalisé deux interviews de ce témoin
extraordinaire, qui ont été diffusées en novembre 2005. On
trouvera ici le lien sur la présentation du livre et de ces émissions.
A l’époque,
les techniques d’enregistrement mais surtout de diffusion sur Internet n’étaient
pas celles que l’on maitrise aujourd’hui. Je mettrai peut-être plus tard ces
deux émissions sur ma chaine Youtube : mais il est déjà possible, grâce
aux liens donnés à la fin de leur présentation, de les écouter sur Internet :
bonne écoute !
J.C