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05 janvier 2015

Turquie, Syrie, Kurdes, la partie à trois : Dorothée Schmid sera mon invitée le 11 janvier

Réfugiés Kurdes de Syrie fuyant vers la Turquie

Je vous proposerai, pour les premières semaines de 2015, trois émissions directement liées à l'actualité du Moyen-Orient. Les deux premières traiteront d'un sujet non abordé dernièrement, les Kurdes. L'apparition fulgurante de l'état islamique ou "Daesh", en Syrie et en Irak, les horreurs commises par ces fanatiques ont largement impressionné le grand public en France, et j'y consacrerai plus tard une émission particulière, en me centrant sur l'aspect militaire. Mais à cause de cette guerre, les Kurdes que l'on avait oubliés, reviennent à la "une" de l'actualité : en effet ce sont leurs troupes qui se battent, avec beaucoup de courage, contre les forces du Daesh, aussi bien en Irak qu'en Syrie, où leur résistance héroïque dans la ville frontalière de Kobané a été filmée par les télévisions du monde entier. Et c'est pourquoi, et vu la nécessité d'informer nos auditeurs de la manière la plus approfondie possible, j'ai décidé de consacrer deux émissions à la question kurde, d'abord en Syrie, et puis deux semaines plus tard en Irak, et cela avec la même invitée, Madame Dorothée Schmid. Pour rappel, j'ai déjà eu le plaisir de la recevoir, c'était en avril 2013 et on avait parlé uniquement de la Turquie. C'est un pays dont elle est un des meilleurs spécialistes français, pour rappel également, elle est responsable du programme « Turquie contemporaine » à l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI), et elle a dirigé plusieurs livres et numéros spéciaux à l'IFRI ou ailleurs, sur la Turquie bien sûr mais aussi sur la question kurde.


Parmi les questions que je poserai à Dorothée Schmid :


-        J'ai eu la chance, grâce à vous, d'assister à une conférence de presse sous les hospices de l'IFRI, donnée par le Président turc Erdogan, à l'occasion de sa visite éclair à Paris le 31 octobre. On l'a senti très énervé par les reproches faits à la Turquie de ne pas venir en aide aux miliciens kurdes défendant désespérément Kobané. Il a dit : "Il y a très peu de civils dans cette ville, 200.000 civils réfugiés sont déjà en Turquie (...) Y-a-t'il de l'or, des diamants, pourquoi Kobané ?". Est-ce que c'était de la pure mauvaise foi ? Et est-ce que dans le fond la Syrie, qui soutient à fond la rébellion syrienne maintenant dominée par les djihadistes, ne peut vraiment pas aider les Kurdes syriens qui résistent là-bas ?

-        A propos des Kurdes de Syrie, combien sont-ils ? Ou vivent-ils, ou plus précisément ou vivaient-ils avant l'exode suite à l'avance du Daesh dans le désert syrien ? Est-ce que les Kurdes syriens ont la même identité, par exemple religieuse, linguistique voire même tribale que les Kurdes de Turquie ou d'Irak ?

-        Sur la guérilla du PKK : en 1984, Abdullah Öcalan crée le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui va lancer une guérilla meurtrière contre l'armée turque. Dès le départ, fuyant la répression, Öcalan et ses lieutenants se sont réfugiés à Damas d'où ils ont dirigé les opérations, sous la protection du régime d'Hafez el Assad. Et cela, jusqu'à ce qu'en 1998, Süleyman Demirel, alors président de la République de Turquie, mette la Syrie en demeure d’expulser le PKK, menaçant d'envoyer son armé sur le territoire syrien ; est-ce que le régime syrien n'a pas joué avec le feu à l'époque ?

-        Est-ce que vous pourriez donner un historique de l'attitude des Kurdes depuis la révolte de 2011 ? Et nous raconter comment le régime syrien a finalement intelligemment géré cette minorité, en arrivant à en faire presque un allié ?

-        On sait que la guerre entre la Turquie et les rebelles kurdes a été cruelle, les autorités turques disent que le Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, est une organisation terroriste qui a tué des milliers de civils, et de fait le PKK est toujours considéré comme une organisation terroriste pour toutes les puissances occidentales, les Etats-Unis, le Canada, l'Union Européenne, etc. Seulement, il y a des choses qui ont changé : d'abord, le PKK a décrété un cessez-le-feu unilatéral en 2013, où en sommes nous ? Ensuite, sur un plan idéologique, est-ce que cette organisation a évolué ?


Un sujet complexe, mais vraiment d'actualité et une émission qui promet d'être passionnante : soyez nombreux au rendez-vous !


J.C