Chronique politique du 6 décembre 2007
Le voyage en Algérie, du président Sarkozy a rapporté 5 milliards d'euros dans l'escarcelle de la France, nous en avions besoin, c'est vrai, mais on ne peut s'empêcher de ressentir de l’amertume en pensant aux insultes, aux couleuvres qu'il a fallu avaler pour que ce voyage se déroule sans problème. Je pense bien sûr aux propos scandaleux, inacceptables tenus par le ministre algérien des anciens combattants, Mohamed Chérif Abbès sur "Sarkozy, élu par le lobby juif", sur "les origines juives" du président ainsi que sur celles de Bernard Kouchner, qui symboliserait ce lobby, sur "l'industrie française aux mains des juifs" ; et aux autres déclarations que ce ministre et d'autres personnalités ont faites, exprimant ainsi un antisémitisme digne des Protocoles des Sages de Sion, tout en faisant preuve de grossièretés à l'égard de celui qui allait être leur hôte. Le Président de la République a considéré que l'incident était clos après qu'il ait eu une conversation téléphonique avec le Président Abdelaziz Bouteflika, au cours de laquelle ce dernier l'a assuré qu'il ne partageait pas les idées de son ministre.
On a évité ainsi une grave crise diplomatique, mais à qui fera t-on croire que ce ministre a pu tenir de tels propos sans bénéficier de soutien au sein de son gouvernement, et que cet antisémitisme viscéral n'est pas partagé par une bonne partie de la classe dirigeante alors que des affiches représentant Nicolas Sarkozy, entouré d’étoiles de David avec cette question "quelles sont tes origines ?" ont pu être placardées en toute impunité à Alger ? J’ai lu un certain nombre d'extraits de la presse algérienne : leurs auteurs étaient plus critiques vis-à-vis des réactions suscitées en France que vis-à-vis des propos du ministre. Après tout, pour la plupart d’entre eux, celui-ci n'avait fait qu'exprimer des vérités mais ajoutaient-t-ils c'est toujours la même chose, dès que l'on parle des Juifs, on crie à l'antisémitisme. Ce triste individu n'a été ni désavoué ni limogé, il est toujours ministre, il était simplement absent, lors des rencontres avec Nicolas Sarkozy et la délégation française.
On a évité ainsi une grave crise diplomatique, mais à qui fera t-on croire que ce ministre a pu tenir de tels propos sans bénéficier de soutien au sein de son gouvernement, et que cet antisémitisme viscéral n'est pas partagé par une bonne partie de la classe dirigeante alors que des affiches représentant Nicolas Sarkozy, entouré d’étoiles de David avec cette question "quelles sont tes origines ?" ont pu être placardées en toute impunité à Alger ? J’ai lu un certain nombre d'extraits de la presse algérienne : leurs auteurs étaient plus critiques vis-à-vis des réactions suscitées en France que vis-à-vis des propos du ministre. Après tout, pour la plupart d’entre eux, celui-ci n'avait fait qu'exprimer des vérités mais ajoutaient-t-ils c'est toujours la même chose, dès que l'on parle des Juifs, on crie à l'antisémitisme. Ce triste individu n'a été ni désavoué ni limogé, il est toujours ministre, il était simplement absent, lors des rencontres avec Nicolas Sarkozy et la délégation française.
Les Juifs ont bon dos, ils sont le bouc émissaire idéal pour expliquer tous les maux dont souffre le peuple algérien. Ceux ci ne trouvent pas leur source, dans la corruption, la gabegie, le partage des prébendes par une clique politico-militaire, l'absence de démocratie, mais "dans le pouvoir que détiennent les Juifs, les Sionistes", au moins en France si ce n'est dans le monde. Pour être complet, il faut ajouter, que 45 ans après le départ des Français d'Algérie, ce pays qui a été victime du colonialisme le serait encore, ce qui expliquerait qu’il soit toujours en voie de développement, malgré ses énormes réserves d’hydrocarbures et les revenus qu’il en retire. Il attend, il réclame une repentance de la France, pour les crimes qu'elle a commis pendant la colonisation et la guerre d'indépendance que les Algériens ont menée contre elle.
Le Président République s’y refuse, mais il a quand même reconnu "que le système colonial fut profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : Liberté, Égalité, Fraternité", et dans son discours de Constantine - dont il rappela qu'elle fut jadis surnommée la "Jérusalem du Maghreb" parce que sa communauté juive y était la plus importante d'Afrique du Nord et que pendant des siècles Juifs et Musulmans y vécurent en paix les uns avec les autres, ce qui n’a pas du plaire à tous ses auditeurs -, il fit un pas de plus en direction des Algériens en déclarant "les fautes et les crimes du passé furent impardonnables". Je doute que cela soit suffisant pour satisfaire ceux qui exigent beaucoup plus de la France.
Les dirigeants algériens font des relations avec la France, un problème de politique intérieure, qu'ils agitent quand le besoin s'en fait sentir. Une France dirigée par des Juifs ou sous influence juive constitue le parfait bouc émissaire. On comprend mieux alors les raisons et le moment choisi pour cette diatribe antisémite à laquelle s’est livré Mohammed Chérif Abbès. Il faut espérer, que le peuple algérien, qui rêve de vivre en démocratie, qui regarde les télévisions européennes, dont la jeunesse viendrait en masse en Europe si les portes lui étaient ouvertes, ne cède pas à cette propagande odieuse qui le cantonne dans le passé alors qu’il peut et qu’il a les moyens de se tourner vers l’avenir.
Gérard Akoun
Judaïques FM, le 6 décembre 2007
Les dirigeants algériens font des relations avec la France, un problème de politique intérieure, qu'ils agitent quand le besoin s'en fait sentir. Une France dirigée par des Juifs ou sous influence juive constitue le parfait bouc émissaire. On comprend mieux alors les raisons et le moment choisi pour cette diatribe antisémite à laquelle s’est livré Mohammed Chérif Abbès. Il faut espérer, que le peuple algérien, qui rêve de vivre en démocratie, qui regarde les télévisions européennes, dont la jeunesse viendrait en masse en Europe si les portes lui étaient ouvertes, ne cède pas à cette propagande odieuse qui le cantonne dans le passé alors qu’il peut et qu’il a les moyens de se tourner vers l’avenir.
Gérard Akoun
Judaïques FM, le 6 décembre 2007