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27 décembre 2007

Benazir Bhutto, ou l'espérance assassinée

Benazir Bhutto
(photo d'archives Reuters)

2007 s’achève bien tristement au Pakistan, et au-delà pour tout le monde musulman, avec le meurtre brutal de l’icône, à la fois féminine et démocrate de ce pays : Benazir Bhutto, qui avait échappé de peu à un terrible attentat dès son retour au mois d’octobre (lire sur le blog en lien "Benazir Bhutto, ou l'espérance fragile"), vient d’être assassinée lors d’un meeting de son parti à Rawalpindi ; et avec elle, une vingtaine de nouveaux innocents sacrifiés sur l’autel de la folie islamiste.

Vingt six ans après Anouar El Sadate, c’est le deuxième dirigeant musulman « modéré » éliminé ainsi. Raccourci historique, parmi les comploteurs égyptiens figurait l’horrible Docteur Zawahiri, actuel numéro deux d’Al-Qaïda et auprès de qui le Docteur Petiot ferait penser à un aimable médecin de campagne ...

« Le Figaro » vient de rendre hommage à la courageuse femme d’état en mettant en ligne sur son édition Internet la tribune qu’elle avait publiée juste après la précédente tentative d’assassinat. J’en reproduis un extrait ci-dessous.

« (...) L’attaque dirigée contre moi était plus qu’une attaque contre un individu. Il s’agissait d’une attaque contre toutes les forces politiques pakistanaises qui veulent la démocratie. C’était une attaque contre le Pakistan lui-même. Une attaque contre les droits politiques et humains de tout citoyen et contre le processus politique. L’objectif était d’intimider et de faire chanter tous les partis politiques de notre société. Les extrémistes prospèrent sous la dictature. Ils savent que la modération et la démocratie signeront leur fin. Ils ne reculeront devant rien pour les détruire toutes les deux.
Les assassins qui ont tué 140 personnes à Karachi ont trahi l’essence du message de l’islam. La loi islamique est absolument claire sur un point : s’attaquer, sans avoir été provoqué, à des civils désarmés, à des innocents, et détruire la propriété d’autrui est prohibé. Leur action relève de la Hiraba, elle constitue une guerre contre la société. On peut détourner des avions, mais personne ne détournera le message de l’islam (...). »


Le Figaro, 

24 octobre 2007