Impossible de parler du Liban d'aujourd'hui sans rappeler le choc, le traumatisme profond que fut l'assassinat de l'ancien Premier Ministre, Rafiq Hariri. Ce fut un attentat extraordinairement brutal, qui tua douze personnes et en blessa une centaine, le 4x4 blindé qui le conduisait étant pulvérisé sous la violence de l'explosion ( sur ce lien , une vidéo prise dans les minutes et heures qui suivirent). Pour mémoire, l'enquête mandatée par les Nations Unies devait découvrir que la charge explosive utilisée était un mélange extrêmement puissant de 1,8 tonnes ... L'assassinat de Hariri fut d'abord ressenti comme un brusque retour dans la réalité sordide de la région, alors même que le pays avait connu pratiquement quinze ans de tranquillité - après une guerre civile atroce de la même durée. Ensuite, ce fut le signal d'une révolte, franche et massive, de la "majorité silencieuse" de la population contre la Syrie et ses sbires : les immenses manifestations (dont le clip ci-dessous donne quelques images) firent du 14 mars 2005 une date symbole, le début d'un rassemblement qui allait amener au pouvoir une coalition de partis musulmans et chrétiens unis contre Damas ...
Mais l'Orient est aussi terre de sentiments exacerbés, et la langue arabe se prête facilement au pathos : il y eut plusieurs chansons composées en l'honneur de Rafiq Hariri, et encore plus de clips vidéos, mêlant des films d'archives aux images de douleur après l'attentat. J'ai choisi cette chanson ("Beyrouth pleure"), car je l'ai trouvée particulièrement émouvante.
J.C
J.C