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05 février 2006

Une cérémonie républicaine ... à la Mosquée de Paris

Le Recteur Dalil Boubakeur décorant Karim-Hervé Benkamla


De gauche à droite : Maître Chams-Eddine Hafiz,
Jean Corcos et Haim Musicant


De gauche à droite : Chams-Eddine Hafiz, Charlie Benyahya,
Djelloul Seddiki et Dalil Boubakeur


Au premier plan : Jean Corcos et Charlie Benyahya
Au deuxième plan : Haim Musicant et Khadija Khali encadrant Karim-Hervé Benkamla

Mon ami Karim-Hervé Benkamla vient d'être promu Chevalier de l'Ordre National du Mérite. La remise de cette décoration a eu lieu le 1er février dans les salons de la Mosquée de Paris, et j'ai eu le grand plaisir à la fois d'y assister et de réaliser ce petit reportage photographique en exclusivité pour les lecteurs du blog !

Quelques mots de présentation, d'abord, à propos de l'heureux promu de cette distinction républicaine. Karim-Hervé Benkamla est (comme son prénom le résume) un pur franco-algérien, de père musulman et de mère catholique. Je l'avais reçu pour la première fois en novembre 2002 sur le plateau de Judaïques FM , où il avait raconté sa double origine dans une émission intitulée "Un itinéraire entre deux rives". Né à Paris en 1960, il a vécu ses première années dans la Creuse avant d'être ramené de force par son père à Oran, où il vécut jusqu'en 1979. Jeune adulte, il décide alors de rejoindre la France qu'il considère comme sa seule patrie et où il effectue son service national. Et il décide de jouer à fond l'intégration sociale et associative dans son pays : il gravit l'un après l'autre les échelons d'une grande entreprise des assurances, où il est cadre ; il fonde un foyer et a deux enfants ; il milite au sein de l'ex-parti républicain (à l'époque branche de l'UDF), en particulier dans le 18ème arrondissement de Paris où il est candidat ; sollicité pour travailler sur les problèmes de l'intégration, il participe à diverses associations de musulmans laïcs avec notamment Amos Ferhati et Rachid Kaci (qui fut aussi l'invité de "Rencontre"), et il remet un rapport remarqué sur le code de la nationalité ; mais surtout (et c'est ainsi qu'est née notre amitié), il s'investit dans le dialogue pour la Paix entre Israël et les Palestiniens - il est membre fondateur du collectif "2 Peuples - 2 Etats" (je l'avais reçu le 3 octobre 2004 avec David Chemla et Mohamed Abdi) -, et pour le rapprochement entre Juifs et Musulmans - il est membre du bureau de "L'Amitié judéo-musulmane de France". ( voir aussi cet article sur le blog). Enfin, passionné de mille choses, il s'intéresse aussi bien à l'art qu'à l'orientalisme (c'est un ancien élève du CHEAM, "Centre des Hautes Études sur l'Asie et l'Afrique modernes") et je l'avais reçu en août 2005 avec son ancien professeur Christian Lochon à propos du livre "Maghrébins de France" (Editions Privat).

Cette remise de décoration fut à la fois chaleureuse, républicaine et oeucuménique, puisqu'elle avait réuni des relations et personnalités de toutes origines ! J'ai eu le plaisir de retrouver plusieurs amis régulièrement rencontrés dans le cadre du CRIF, où Karim-Hervé Benkamla fait partie des interlocuteurs bien connus : le Directeur Haïm Musicant, Charlie Benyahya et Emile Moatti. L'importance du dialogue entre Juifs et Musulmans a été soulignée par de très nombreux intervenants, qui ont loué son action. Mais surtout, j'ai retenu les mots de Madame Bariza Khiari, sénateur (PS) de Paris qui a cité Raymond Aron comme modèle pour la communauté musulmane, en reprenant son expression : "Je suis un citoyen français qui reste fidèle à sa tradition".

J.C