Mahmoud Abbas à l'ONU, photo A.P
Je vous avais promis une premier point sur le sujet au début du mois d'octobre, le voici.
Avouons d'abord une petite hésitation, car dans le faits il ne s'est encore rien vraiment passé après la candidature officielle déposée par l'Autorité Palestinienne le 23 septembre - journée "noire" pour les espoirs de paix, avec le discours très dur son Président et son refus d'entamer immédiatement des négociations, comme le lui a proposé le Premier Ministre israélien dans l'allocution qui a suivi.
Ne revenons pas sur ce qu'ont dit à la tribune de l'ONU Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahou : les blogs et sites de ma communauté en ont abondamment parlé, et il existe des vidéos sur le WEB que l'on peut voir et revoir ... J'aimerais juste citer, une première fois pour les louer, mes excellents confrères de la "Metula News Agency" (www.menapress.org), dans un article en date du 28 septembre. Constatant que ni les Etats-Unis, ni la majorité des pays occidentaux n'ont soutenu sa demande, Stéphane Juffa dit que l'allocution d'Abbas a fait mauvais effet, et il l'explique ainsi :
"La faute également au discours prononcé par Abbas à l’Assemblée Générale : arafatien… Naqba, dernière occupation en cours sur la surface du globe, retour de tous les réfugiés palestiniens, etc. Surtout, Abou Mazen a cru bon de ne s’adresser ni aux Israéliens ni à l’ensemble de la communauté des États, mais uniquement à la population qu’il dirige et aux Arabes. Cela a déplu. Quand il prononce le mot paix, on ne sait pas de quoi il parle, et on pense plutôt à une situation de non-guerre, dans laquelle Israël n’existerait plus."
Que l'on ne prenne donc pas la citation qui suit pour une basse critique de ces mêmes confrères : ce site israélien se caractérise en effet par une pluralité d'opinions, dont je dis et redis ici qu'elle aide à se forger une vision objective des évènements ...
Mais voici ce que l'on pouvait trouver, à la même adresse, le 8 septembre sous la signature de Raphaël Delpard :
"Si, comme cela semble vraisemblable, le vote à l’Onu déclarant la création de l’État palestinien passe la rampe, nous savons dans quelle situation va se trouver Israël. Des meutes d’abrutis bavant du Juif se jetteront sur les frontières et tenteront de pénétrer sur le territoire souverain de l’État hébreu. Tous les observateurs éclairés savent de quelle manière la presse occidentale présentera les assauts. Avec des larmes et des trémolos dans la gorge : « Israël n’a jamais voulu faire la paix et laisser revenir chez eux ceux que les Juifs ont chassés de leurs maisons et de leur terre. Israël est totalement responsable de la situation. ». (...).
Aucune autorité n’arrêtera leur bras meurtrier. Un nouvel holocauste sera en marche, dont la forme et le fonctionnement nous sont encore inconnus. La Nuit de Cristal, au mois de novembre 1938 en Allemagne nazie, comparée à ce qui risque de se produire, aura été une promenade de santé."
Une nouvelle Shoah, diantre ! A-t-on vu le début d'un début de réalisation de cette sinistre prophétie ? (1) Sur les terrain, les manifestations palestiniennes sont restées bon enfant, et surtout remarquablement encadrées par les forces de l'ordre de l'A.P, la coordination sécuritaire avec Israël continuant de bien fonctionner. C'est, dira-t-on, parce qu'il n'y a pas eu ce vote de l'ONU acceptant l'entrée de "l'état de Palestine" : mais l'on voit bien que cette résolution ne passera pas en raison du véto américain au Conseil de Sécurité ; et on aurait pu imaginer des foules en furie, ne serait-ce que pour mettre la pression ...
Reste - et au delà du décalage entre ce texte et la réalité - un point sur lequel les deux auteurs s'accordent et où je les rejoins : le vrai enjeu, le vrai objectif stratégique de l'Autorité Palestinienne ce n'est pas un état indépendant - certes réclamé comme première étape - mais le retour des millions de descendants de réfugiés palestiniens de 1948 : ceci nous ramène aux deux émissions autour du livre de Charles Meyer, la première de mes interviews étant diffusée ce dimanche 9 octobre !
J.C
(1) Ceci n'exclue pas, hélas, en France - comme à Vigneux, samedi dernier à la sortie d'une synagogue - comme ailleurs des agressions antisémites graves, et auxquelles nos sociétés semblent d'être scandaleusement habituées ...
J.C
(1) Ceci n'exclue pas, hélas, en France - comme à Vigneux, samedi dernier à la sortie d'une synagogue - comme ailleurs des agressions antisémites graves, et auxquelles nos sociétés semblent d'être scandaleusement habituées ...