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30 octobre 2011

Où va l'Egypte ? Chérif Amir sera mon invité le 6 novembre



Avant de vous présenter cette émission et notre invité, quelques mots à propos de notre programmation. Comme vous le savez, cette série essaie toujours de garder un certain recul mais il ne faut pas non plus trop se détacher des évènements. L'actualité brûlante de ces dernières semaines dans le monde arabe, cela a été à la fois la Tunisie, avec le succès du parti islamiste Ennahda, et la fin de la guerre en Libye, avec la mort de Kadhafi : je consacrerai donc deux émissions spéciales à ces pays au cours des prochaines semaines. Mais dimanche prochain, nous allons parler de l’Égypte, ce grand pays voisin direct d'Israël, pour lequel l'actualité des dernières mois a été aussi très riche, et pour en parler j'aurai un invité égyptien que j'avais déjà eu l'occasion de recevoir à ce micro, Chérif Amir. Rappelons que c'est un jeune universitaire d'origine copte, et qu'il a poursuivi ses études à Paris où il a brillamment soutenu une thèse de doctorat sur le thème : "L'impact des convictions religieuses sur les conflits du Moyen-Orient". Sa théorie, qui est assez inquiétante mais à laquelle, hélas les développements récents du "Printemps arabe" semblent donner raison, c'est que le facteur religieux est tout à fait incontournable, à la fois dans la politique intérieure comme dans les conflits régionaux. Il s'est spécialisé dans l'étude du mouvement des "Frères Musulmans" , "Al ikhwan al moslemine", et pour lui ce n'est pas seulement de la théorie : appartenant à une minorité il craint, comme les Juifs, comme Israël, qu'une lame de fond ne vienne tout balayer. Rentré en Égypte pendant plusieurs mois, il a été présent au moment d'évènements très graves comme l'attaque par la foule de l'Ambassade d'Israël au Caire, et surtout le massacre de dizaines de coptes le dimanche 9 octobre ; cela s'est passé tout près de chez lui et il racontera ces moments tragiques à nos auditeurs. Mais, au delà de cette actualité, ce qui nous intéresse c'est le futur proche, dont dépend l'équilibre et la sécurité de tout le Moyen-Orient : "Où va l’Égypte ?", voilà notre question et j'espère que cette émission y répondra en partie.

Parmi les questions que je poserai à Chérif Amir :

- Quelle est la situation générale des Coptes depuis la révolution de février ? La dernière fois, vous avez évoqué leur rôle dans la chute de Moubarak, or aujourd'hui on lit que 100.000 d'entre eux ont fui le pays ces derniers mois : est-ce vrai, et pourquoi ?
- A propos de cette manifestation copte du 9 octobre au Caire, qui a très mal fini : que s'est-il passé ? Pourquoi les Coptes ont-ils organisé cette manifestation ? Il y a eu au final plus de vingt tués, mais les chaines satellitaires comme Al-Arabiya ont dit que les manifestants avaient tiré sur les policiers qui n'auraient fait que riposter, et dans les reportages, c'étaient eux qui étaient présentés comme des "Chahids", des martyrs.
- A propos du triangle entre Jérusalem, Le Caire et Gaza : depuis la chute de l'ancien régime, il y a eu un certain nombre de gestes faits en faveur des islamistes : officiellement, il n'y a plus de blocus pour les personnes sur la frontière de Rafah ; c'est au Caire que ce sont déroulés les négociations entre le Fatah et le Hamas pour un hypothétique gouvernement d'union nationale qui n'est toujours pas arrivé ; mais c'est surtout et en grande partie grâce au gouvernement égyptien qu'il y a pu y avoir l'accord pour la libération de Guilad Shalit, en échange de 1.027 terroristes palestiniens. Que faut-il en penser ? Est-ce qu'il faut y voir une nouvelle politique du Hamas, qui s'éloignerait de la Syrie où il y a la révolution, au profit de l’Égypte ? Ou alors - hypothèse pessimiste -, est-ce que cela est le reflet de la main mise progressive des Frères Musulmans sur le pouvoir ?
- Près de neuf mois après les immenses manifestations de la Place Tahrir : où en sommes-nous ? Où en est-on par rapport au procès de Moubarak - qui est le seul chef d'état arabe déchu à être traduit en justice à ce jour -, il n'a été ni exilé comme Ben Ali, ni lynché comme Kadhafi ? Où en est-on par rapport aux élections, les législatives sont prévues fin novembre, mais l'armée repousse les présidentielles à fin 2012 ?

J'espère que vous serez nombreux au rendez-vous dimanche prochain !

J.C