Rechercher dans ce blog

06 février 2011

Quelle paix ? par André Nahum




Pour Saeb Erekat, responsable de l’équipe des négociateurs palestiniens, rapporte le bulletin du CRIF; « il y a aujourd’hui plus de sept millions de réfugiés palestiniens dans le monde, il faut qu’ils puissent réintégrer les villes et villages d’où ils sont originaires et en plus ( il faut) leur verser des indemnités ...Dans tout accord de paix , ces réfugiés doivent pouvoir se réinstaller en Israël”.

Voilà qui est clair, net et précis.

Forte de l’extraordinaire soutien international dont  elle dispose  grâce à ses puissants réseaux à travers le monde, persuadée qu’Israël  a perdu le soutien des États-Unis et de l’Europe,  l’Autorité palestinienne bombe le torse. En fait, elle veut  certainement la paix, mais à condition que l’État juif disparaisse.

Si elle maintient ses exigences concernant les réfugiés, il y aurait au final, entre le Jourdain et la mer, une Palestine arabe voisinant avec  un ex-Israël qui  après être retourné aux  frontières de 1967  devrait intégrer sept millions d’Arabes  à ajouter au million et demi  qui y vit déjà . C’est à dire que dans les 20.000 kilomètres carrés qui lui resteraient,  il abriterait  huit millions et demi d’Arabes dominant par leur nombre une minorité juive qui aurait l’avantage et l’honneur de revenir à la condition de dhimmis qui fut celle de nos ancêtres.
Pas mal, non ?
Les  Américains, les Européens qui exercent de fortes pressions sur le gouvernement israélien  feignent de l’ignorer. Le Brésil et l’Argentine ont déjà reconnu l’état palestinien. 
L’Union Européenne se tâte pour savoir si elle doit les imiter  tout de suite ou seulement  dans un an si un accord n’est pas conclu d’ici là, comme le proposent nos excellents amis allemands
Entre temps, le boycott prôné par les organisations pro-palestiniennes, les  islamistes et  les gauchistes,  trouve tous les jours de nouveaux adeptes et la campagne  de  délégitimation d’Israël gagne régulièrement  du terrain y compris souvent parmi les Juifs et même les Israéliens.            
Ehoud Barak  en est conscient quand il affirme  que cette  délégitimation représente un danger encore plus grand que le Hezbollah. Pour lui , sans un accord de paix, la situation d’Israël se dégradera de plus en plus.
Il a  probablement  raison et  ce  ne serait pas la première fois que l’on abandonnerait les Juifs à leur sort.
Cette paix, une majorité d’Israéliens la souhaitent, même au prix de très grands sacrifices tels que le retrait jusqu’à la ligne d’armistice d’avant 1967 et l’abandon de Jérusalem-Est  si on ne leur impose pas le retour de réfugiés ou soi-disant tels, ( sept millions ? pourquoi pas dix ou douze ?)  ,si les relations entre eux et les Palestiniens  deviennent aussi paisibles, aussi normales  aussi tranquilles que celles de la France avec la Suisse ou l’Allemagne. 
S’ils sont assurés que la Palestine  indépendante ne tombera pas  rapidement aux mains du Hamas et du Djihad islamique pour devenir comme Gaza ou le Liban une base avancée de l’Iran.
En contrepartie des  mesures douloureuses exigées d’Israël par une communauté internationale prête à  lâcher  sans regrets ni remords  cet “État de trop” sur la terre, comme elle le fit naguère pour  la Tchécoslovaquie, Barak  Obama, grand maitre du jeu,  saura-t-il imposer à  l’Autorité palestinienne d’abandonner l’exigence du retour des réfugiés et de leurs nombreuse descendance, et de se plier aux impératifs. de sécurité d’Israël ?

On ne voit pas quelle paix serait possible autrement .

André Nahum
Judaïques FM, le 15 décembre 2010 

Nota de Jean Corcos
Depuis cet éditorial de mon ami André Nahum que j'avais enregistré il y a près de deux mois, un nouveau Moyen-Orient est en train de se dessiner, avec le début de révolution dans le monde arabe et les terribles incertitudes pesant sur la paix israélo-égyptienne. Il y a eu aussi les "Palestineleaks" révélés par Al-Jazeera, dans une tentative de déstabilisation évidente de l'Autorité Palestinienne : en privé, ses négociateurs se seraient donc montrés plus souples sur ce fameux "droit au retour" qui seraient un suicide pour Israël ... Qui croire ? En tout cas - et la conclusion de cet éditorial n'a pas pris une ride - le silence de l'Administration Obama sur ce sujet vital continue. Et il fait peur, alors même que les États-Unis viennent de montrer combien ils peuvent abandonner rapidement leurs alliés dans la région !