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16 janvier 2008

André Nahum ce matin sur Judaïques FM : que faire pour répondre aux attaques du Hamas ?

Bonjour.

Les roquettes ont continué à pleuvoir hier sur Sderot, faisant quatre blessés. Un missile Grad à longue portée a atterri à Ashkelon, tandis que les kibboutz jouxtant la frontière avec Gaza étaient soumis à un feu nourri de mitrailleuses et de mortiers et qu'un volontaire équatorien qui travaillait sur un tracteur était abattu d'une balle dans le dos par un sniper palestinien.

Israël ne peut rester les bras croisés devant les attaques incessantes auxquelles est soumis le sud du pays. Ehoud Olmert, échaudé sans doute par les ratés de la guerre au Liban en 2006, ne se résout pas, malgré les pressions des milieux militaires, à engager une action de grande envergure et donne la préférence à des opérations ponctuelles dont les résultats se font attendre.
Ainsi, au cours de la journée d'hier les forces de défense d'Israël ont infligé de lourdes pertes au Hamas qui a perdu au moins vingt de ses militants armés. Ce matin, c'est Walid Obeidi, chef du Djihad Islamique de Cisjordanie qui a été abattu. Mahmoud Abbas, engagé dans d'importantes négociations avec l’État juif sous la houlette des Américains s'était engagé comme le lui demandait la feuille de route, à désarmer les milices et mettre un terme au terrorisme. Il ne l'a pas fait, obligeant Israël à faire lui-même le sale boulot. Aujourd'hui, il jette les hauts cris en accusant l’État juif de massacrer son peuple. S'il avait réussi à mettre de l'ordre dans les territoires dont le suffrage universel lui a donné la charge, on n'en serait pas là.

Pouvait-il croire qu'Ehoud Olmert allait accepter de laisser indéfiniment ses concitoyens sous la menace des terroristes sans réagir ? Il avait été prévenu à maintes reprises, rien n'est possible s'il n'est pas mis fin au terrorisme. Ses protestations virulentes laissent planer un doute sur la pureté de ses intentions. Et si entre le Hamas et l'OLP on s'était distribué les rôles du bon flic et du méchant flic, l'un parlant de paix pendant que l'autre poursuit ouvertement sa guerre ? Doit-on imaginer que dans ces conditions Israël se trouve piégé, « squeezé » comme on dirait au bridge ?

En fait sa marche de manœuvre est très étroite.
Veut-il imposer des sanctions économiques à Gaza et c'est un tollé général dans l'opinion mondiale entièrement acquise aux Palestiniens.
Essaye-t-il de les décourager de lancer leurs roquettes en diminuant les livraisons de fuel ou en leur imposant des coupures d'électricité ? Le monde entier s'enflamme et la Haute Cour israélienne elle-même y va de ses interdictions.
Permet-il le passage des camions de l'aide humanitaire venue d'Europe qu'il y découvre des tonnes de matériel entrant dans la fabrication des "kassam".

Alors que faut-il faire ?
Une majorité d'Israéliens pensent qu'Ehoud Olmert doit démissionner si les conclusions du rapport Vinograd lui sont défavorables. Le départ probable du gouvernement d'Avigdor Libermann et de son parti "Israel beteinou" le fragiliserait davantage, le mettant à la merci du parti "Shas" pour conserver une majorité qui ne se trouverait pas dans les meilleures conditions pour faire les concessions douloureuses qu'il laissait prévoir sur Jérusalem, les implantations, le retour des réfugiés.
Dans ce contexte difficile, il semble bien que l'accord de paix tant souhaité par le président Georges Bush ne soit pas encore à portée de la main.

André Nahum
Judaïques FM, le 16 janvier 2008