Introduction :
Je viens de faire la connaissance, suite à une série d’échanges par mails, de Maître Souhail Ftouh, jeune avocat du barreau de Tunis. Je connaissais sa signature, lue notamment sur des blogs juifs et sur le journal en ligne « Guysen News », et j’avais été frappé par son grand courage. En effet, et même si la Tunisie soutient officiellement le processus de Paix et a eu dans le passé des relations officielles avec Israël, il n’est pas bien vu dans ce pays - solidarité arabe oblige ! - d’avouer son admiration pour l’État juif, ou d'exprimer un soutien à son droit à l’auto-défense, même lorsque l’ennemi (en l’occurrence la mouvance islamiste extrémiste, soutenue par l'Iran) est clairement une menace commune ... C’est ainsi que Souhail Ftouh a été attaqué verbalement, et a fait l’objet d’intimidations.
Je tiens à lui exprimer ma sympathie, et c’est avec grand plaisir que je publie aujourd’hui sur le blog sa première contribution - une « lettre ouverte » au Président Sarkozy.
J.C
J.C
Tunis le 18/02/2008
Lettre Ouverte à l’intention de Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République Française.
Depuis votre avènement à la présidence de la République Française, une nouvelle volonté politique s’est fait jour. Celle de rapprocher les nations et les peuples du bassin méditerranéen.
C'est donc à vous, Monsieur le Président, que je m'adresse. Vous qui avez, aussi bien par conviction humaniste personnelle que par vision géopolitique, affirmé à plusieurs reprises votre volonté d’encourager, dans un avenir de paix, le rapprochement culturel entre Israël et ses voisins. Aussi suis-je persuadé que vous aurez à cœur de soutenir le dialogue et de favoriser le rapprochement entre intellectuels arabophones et israéliens francophones. Et nous sommes nombreux aussi bien en Israël que dans les pays arabophones à partager cet amour commun de la langue et de la civilisation françaises qui demeurent un moyen de dialogue privilégié entre les peuples et états limitrophes du bassin méditerranéen. Or si, en tant que citoyen de la République tunisienne, je prône le dialogue avec Israël, c’est parce que ce pays incarne toutes les caractéristiques indispensables à un État civilisé et parce qu’il est un réel catalyseur à la démocratisation de cette région du monde.
A cause de mes opinions et convictions, je fais ces derniers temps, dans mon propre pays, l’objet de menaces et de coercitions visant à mettre un frein à ma liberté d’expression.
Que penser de ce parti pris constant, de cette hostilité au dialogue avec les Israéliens si contraire à l'esprit de Montesquieu et de Diderot qui considéraient la soumission à la « pensée unique » comme antinomique à la liberté d’expression et d’échanges culturels ?
Boutros Boutros Gali, premier secrétaire général de l'OIF, l'avait écrit de manière si juste dans un brillant ouvrage "Le Chemin de Jérusalem» (Fayard 1997) : "Les États nations ont besoin tout comme les êtres humains de vivre en société et détestent l'exclusion. L'isolement diplomatique venant de pays frères du monde arabe et islamique nous blesse. Pour la première fois, je comprenais la solitude que devaient ressentir les Israéliens du fait de leur exclusion par les pays arabes voisins."
En tant qu’avocat qui se destine à la Défense des Droits de l’Homme, dois-je renoncer à ma liberté d’expression et à mon amitié pour le peuple hébreu ? Alors que je serais tellement fier et heureux qu’au XXIe siècle, la raison - qui fait tellement défaut dans cette région - s'impose et que vous soyez l'homme providentiel qui encouragera le dialogue entre juifs, israéliens, arabophones et musulmans modérés.
C’est dans ce but, Monsieur le Président de la République Française, que je fais appel à vous.
Cordialement
Maitre. Souhail Ftouh
Avocat au barreau de Tunis
Lettre Ouverte à l’intention de Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République Française.
Depuis votre avènement à la présidence de la République Française, une nouvelle volonté politique s’est fait jour. Celle de rapprocher les nations et les peuples du bassin méditerranéen.
C'est donc à vous, Monsieur le Président, que je m'adresse. Vous qui avez, aussi bien par conviction humaniste personnelle que par vision géopolitique, affirmé à plusieurs reprises votre volonté d’encourager, dans un avenir de paix, le rapprochement culturel entre Israël et ses voisins. Aussi suis-je persuadé que vous aurez à cœur de soutenir le dialogue et de favoriser le rapprochement entre intellectuels arabophones et israéliens francophones. Et nous sommes nombreux aussi bien en Israël que dans les pays arabophones à partager cet amour commun de la langue et de la civilisation françaises qui demeurent un moyen de dialogue privilégié entre les peuples et états limitrophes du bassin méditerranéen. Or si, en tant que citoyen de la République tunisienne, je prône le dialogue avec Israël, c’est parce que ce pays incarne toutes les caractéristiques indispensables à un État civilisé et parce qu’il est un réel catalyseur à la démocratisation de cette région du monde.
A cause de mes opinions et convictions, je fais ces derniers temps, dans mon propre pays, l’objet de menaces et de coercitions visant à mettre un frein à ma liberté d’expression.
Que penser de ce parti pris constant, de cette hostilité au dialogue avec les Israéliens si contraire à l'esprit de Montesquieu et de Diderot qui considéraient la soumission à la « pensée unique » comme antinomique à la liberté d’expression et d’échanges culturels ?
Boutros Boutros Gali, premier secrétaire général de l'OIF, l'avait écrit de manière si juste dans un brillant ouvrage "Le Chemin de Jérusalem» (Fayard 1997) : "Les États nations ont besoin tout comme les êtres humains de vivre en société et détestent l'exclusion. L'isolement diplomatique venant de pays frères du monde arabe et islamique nous blesse. Pour la première fois, je comprenais la solitude que devaient ressentir les Israéliens du fait de leur exclusion par les pays arabes voisins."
En tant qu’avocat qui se destine à la Défense des Droits de l’Homme, dois-je renoncer à ma liberté d’expression et à mon amitié pour le peuple hébreu ? Alors que je serais tellement fier et heureux qu’au XXIe siècle, la raison - qui fait tellement défaut dans cette région - s'impose et que vous soyez l'homme providentiel qui encouragera le dialogue entre juifs, israéliens, arabophones et musulmans modérés.
C’est dans ce but, Monsieur le Président de la République Française, que je fais appel à vous.
Cordialement
Maitre. Souhail Ftouh
Avocat au barreau de Tunis