Equipes iraniennes retirant tous les débris après le crash du Boeing
J'ai prévu de vous proposer une « semaine
de l’Iran » à partir de lundi prochain, suite bien sûr à la tension extrême avec les Etats-Unis, après l'élimination de Qassem Soleimani.
Mais, sans attendre, je voudrais évoquer le drame qui a fait 176 victimes, mercredi 8
janvier, peu de temps après l’envoi d’une salve de missiles vers deux bases
américaines en Irak. En effet, ce que j'ai lu ou entendu sur nos principaux médias m'assure que je peux donner à mes lecteurs fidèles ou de passage une petite avance sur le "grand public".
Pour rappel, un Boeing 737 de
la compagnie Ukraine international Airlines qui venait de décoller de l’aéroport
de Téhéran, s’est écrasé au sol quelques minutes après. Les autorités
iraniennes ont immédiatement évoqué un incendie sur l’un des moteurs, thèse qui
n’a pas été validée par la compagnie ; en effet, l’avion venait d’être
révisé et l’équipage était largement expérimenté. Après une première journée de
doutes, peu à peu des rumeurs de tir accidentel d’un missile ayant abattu l’appareil
ont circulé sur les réseaux sociaux.
Parmi les malheureux
passagers, une grande majorité devait prendre un autre avion de la même
compagnie vers le Canada, après un transit à Kiev ; et on comptait essentiellement
des ressortissants iraniens ou canadiens, mais originaires d’Iran pour la
plupart. Le Canada était directement concerné, et on attendait donc avec
impatience ce qu’allait déclarer le Premier Ministre Justin Trudeau : celui-ci,
sur la base des informations fournies par les services de renseignements, a dit
jeudi dernier que l’appareil avait été abattu par un tir iranien de missile
sol-air.
Comment nos médias ont-ils
traité l’affaire, qui prend une mauvaise tournure pour l’Iran ?
Tout d’abord, après une bonne
semaine où la République Islamique était présentée « en creux » comme
la victime d’une agression américaine, le ton a un peu changé depuis hier, avec la large reprise, par nos médias, de cette « bavure » iranienne.
Certes, nos télés ont largement fait part d’une courte vidéo illustrant ce qui
pouvait être le tir d’un missile puis une explosion, tout en disant (ce qui
était exact) que ce n’était pas une preuve suffisante. Certes, le journal « Le
Monde » a proposé un
compte-rendu assez détaillé.
Mais force aussi est de constater l’absence de
certains détails que l’on pouvait trouver sur les réseaux sociaux, en
particulier sur le compte Twitter très bien informé @HeshmatAlavi :
-
Le fait que, le jour même, des équipes de « secouristes »
aient immédiatement déblayé tous les débris sur le site du « crash »,
ce qui pour une enquête aussi délicate revenait à détruire des preuves gênantes (voir photo du haut).
-
L’utilisation de bulldozers sur le terrain (voir ci-dessous).
-
La photo d’un élément de missile (voir
ci-dessous) récupérée parmi les débris.
-
Et surtout, des impacts de « shrapnels »
sur la carlingue et un des moteurs, tout à fait analogues à ceux trouvés sur l’épave
d’un autre appareil, celui-là du vol MH 17 des Malaysian Airlines ; pour
rappel, cet avion a été abattu le 17 juillet 2014 au dessus de l’Ukraine par des
séparatistes, ayant tiré à partir d’une batterie mobile de fabrication russe
TOR M1 ; un matériel en possession, aussi, de l’armée iranienne (*)
Tous ces éléments peuvent se trouver à partir du « thread »
(fil de publication) du compte Twitter précité, sur ce lien :
mais il ne fallait pas compter sur les journalistes et « experts »
invités sur nos chaines de télévision pour en parler.
J.C
(*) la zone d'impact a été surlignée en mauve sur les photos du lien pré cité.
Nota de Jean Corcos
Cet article a été publié vendredi après-midi. Quelques
heures plus tard, très tôt le samedi 11 janvier, les autorités de la République
Islamique admettaient ce qu’elles avaient tenté de nier et de camoufler pendant
trois jours : oui, c’est bien un tir de missile – sans doutes accidentel,
mais une enquête internationale devra le confirmer – qui a provoqué le crash du
Boeing. Trois jours de mensonges, dont il restera des traces au niveau de l’opinion
publique du pays, vu la nationalité ou l’origine de l’écrasante majorité des
victimes.