Et revoici le « marronnier » habituel au moment d’entamer l’année nouvelle, et que connaissent bien mes lecteurs fidèles : il vous invite à jeter un petit coup d'œil dans le rétroviseur, en dressant le bilan de l'année précédente pour ma série radiophonique.
Vous en avez
une édition complète en cliquant sur le lien situé à droite de la page, sous le
répertoire "Invités et émissions", à l'année 2019. Et vous pourrez
retrouver tous les différents invités reçus de janvier à décembre en consultant
le trombinoscope remis à jour : pour rappel, il se situe en bas et à
gauche de la page d’accueil du blog. En voici donc une synthèse (1).
1. 18 nouvelles émissions au total, un "score" légèrement inférieur à celui des deux années précédentes ; toujours le dimanche matin avec le même rythme bimensuel auquel vous êtes habitués, modulo la période des congés.
1. 18 nouvelles émissions au total, un "score" légèrement inférieur à celui des deux années précédentes ; toujours le dimanche matin avec le même rythme bimensuel auquel vous êtes habitués, modulo la période des congés.
2. Jusqu’à l’été, donc, l’émission a
suivi son cours habituel avec diffusion à 9h30 mais surtout durée de 24 minutes
hors tout, et thématique « connaissance du monde musulman ». Depuis
septembre, l’émission passe à 9h15, sa durée est réduite de moitié, et sa
thématique est élargie à l’ensemble des affaires internationales : un
« challenge » que je pense avoir assez bien réussi avec les sept premiers
numéros en quatre mois.
3. 2019 a été une fois de plus riche
en nouveaux invités, puisqu’on a entendu dix voix nouvelles. En voici la liste
: Schéhérazade Zerouala, Eve Janadin, Anne-Sophie Monsinay, Christine Taïeb,
Akim Helitime, Nicolas Tenzer, Dov Zerah, Alberto Toscano, Azad Baharavi et
Elodie Bordat-Chauvin. A tous un grand merci.
4. "Rencontre" a ses
"invités réguliers", et en général ceux qui sont venus sur mon
plateau souhaitent y revenir : remercions donc ici Hakim El Karoui, essayiste
et consultant international ; Mustapha Tossa, journaliste
franco-marocain ; Hervé élie Bokobza, enseignant du Judaïsme ;
Pierre Vermeren, historien spécialiste du Maghreb ; Albert
Naccache, écrivain ; Jacques Benillouche, journaliste
franco-israélien ; Isabelle Kersimon, journaliste
indépendante ; et Jacky Mamou, médecin et militant associatif.
5. Cette année 2019 a vu au total
trois livres traités dans ma série : « De la violence juive »,
de Hervé élie Bokobza ; « Dissidents du Maghreb » de Pierre Vermeren
et Khadija Mohsen Finan ; et « Hamas et Hezbollah de France »
d’Albert Naccache. Ces deux derniers ouvrages étaient particulièrement riches,
et ont fait l’objet de deux émissions successives. Hélas, le nouveau format qui
m’est imposé m’interdira à l’avenir de vous proposer des interviews autour de
nouvelles parutions : croyez bien que je le regrette.
7. Essayons de présenter les
émissions de l’année écoulée en les regroupant par thématique, mais en séparant
bien les deux « saisons » différentes de « Rencontre » pour
l’année écoulée.
Période
janvier à juillet :
Je le rappelle à nouveau, « Rencontre » avait été choisi comme titre de l’émission à ses débuts, quand son objet principal était de faire se rencontrer Juifs et Musulmans pour le dialogue et l’échange. Deux émissions sur cette thématique en 2019, d’abord une interview de Schéhérazade Zerouala, avocate franco-algérienne passionnée par le rapprochement intercommunautaire. Et un entretien avec les deux nouveaux co-présidents de l’Amitié Judéo-Musulmane, Paris. Ceci est venu en clôture de très nombreuses années où ma série a permis de faire mieux connaitre les personnalités et associations, travaillant souvent à contre-courant de la méfiance, en particulier entre juifs et musulmans. Et j’espère trouver un jour le temps d’en établir un petit bilan.
Le discours simpliste « Islam = islamisme » a le succès que
l’on connait, et il est toujours nécessaire de donner aux auditeurs des
éléments solides pour éviter les confusions. Y a-t-il un ou des
islamismes ? Quel est le plus dangereux ? Comment évaluer leur
influence ? J’ai proposé en janvier dernier un passionnant entretien avec
Hakim El Karoui, auteur pour l’Institut Montaigne du volumineux rapport
« La fabrique de l’islamisme ». En même temps, les réformateurs de
l’islam existent et font preuve de courage : j’ai eu le grand plaisir de
recevoir deux jeunes femmes, elles-mêmes musulmanes par conversion, et à
l’initiative d’une « Mosquée utopique » assez révolutionnaire :
merci à Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay pour en avoir parlé à mon micro.
Hervé-élie
Bokobza n’est pas musulman, mais sa culture est immense. Son dernier ouvrage,
« De la violence juive », traitait d’un sujet délicat :
qu’est-ce qui pourrait justifier la violence si on faisait une lecture
littérale de la Torah ? Une réflexion à élargir à l’islam, car on le sait,
la violence religieuse - et souvent terroriste - est davantage le fait de
dérives islamiques.
Pierre
Vermeren nous a parlé d’un ouvrage magistral, « Dissidents du
Maghreb », en racontant une histoire mal connue, celle des opposants
politiques ou inorganisés, de la société civile ou d’idéologies diverses, qui
se sont dressés pendant plusieurs décennies contre les pouvoirs autoritaires et
répressifs au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Le dernier chapitre du livre était
particulièrement prophétique, puisqu’il évoquait les manifestations spontanées
du « Hirak » dans ces pays, après les « Printemps arabes »
de 2011 ; ceci annonçait, par exemple, ce qu’on a vu en Algérie tout au
long de l’année.
« Rencontre »
vous a permis aussi, pendant plus de vingt ans, de suivre l’actualité du monde
musulman et en particulier d’évoquer des tragédies se déroulant quasiment à nos
portes : avec Mustapha Tossa, nous avons évoqué le drame des migrants, et
les responsabilités partagées par les pays de part et d’autre de la
Méditerranée. Politologue et universitaire engagé, Nicolas Tenzer a
vigoureusement dénoncé sur nos ondes ce qui continue de se passer en Syrie, où
après des centaines de milliers de tués, le régime sanguinaire des Assad est en
passe de gagner la guerre, grâce à la fois à notre lâcheté et à l’engagement à
ses côtés de la Syrie et de l’Iran.
Enfin,
Albert Naccache a fait une étude en profondeur de l’étonnant lobbying
d’organisations terroristes comme le Hamas et le Hezbollah qui, alors qu’elles
sont considérées comme terroristes en France et dans l’Union Européenne, ont
chez nous des avocats actifs et bien organisés. Médias, associations
militantes, universitaires, tout est passé au scanner dans son livre riche
d’innombrables citations.
Période
septembre à décembre
Je me suis
efforcé de proposer des sujets variés, pas trop déconnectés de l’actualité –
plus question par exemple, de parler d’histoire ; mais aussi permettant de
voir les choses avec du recul, sans commenter trop « à chaud » comme
dans les journaux des radios et télévisions. En voici le rappel avec à chaque
fois le contexte expliquant mon choix des sujets.
Avec mon ami
le journaliste Jacques Benillouche, directeur de l’excellent site « Temps
et Contretemps », nous nous sommes interrogés sur les dérives de la
diplomatie israélienne après la décennie Netanyahou : budgets sabrés,
absence de délégation, personnalisation à outrance, relations privilégiées avec
des dirigeants populistes, autant d’éléments qui ne découragent pas les
admirateurs indéfectibles de « Bibi ».
Avec Dov
Zerah, économiste et ancien haut fonctionnaire – il a dirigé l’Agence Française
du Développement – nous avons discuté d’une épée de Damoclès qui menace toute
nos économies : la récession ; et passé en revue les principaux
symptômes ou causes qui peuvent y conduire : ralentissement en Asie,
stagnation en Allemagne, guerres commerciales, etc.
Avec
Isabelle Kersimon, rigoureuse journaliste qui enquête sur toutes les formes de
radicalité, nous avons parlé des « nouveaux terroristes », souvent
suprémacistes blancs ou carrément néo-nazis, qui ont déjà fait des dizaines de
tués, juifs, musulmans ou simplement immigrants, des Etats-Unis à la Nouvelle
Zélande en passant par l’Europe.
J’ai eu le
plaisir de recevoir le journaliste italien Alberto Toscano, figure connue de la
presse étrangère à Paris où il vit depuis plus de trente ans. Dans son pays, on
a assisté à l’ascension fulgurante de Mattéo Salvini, figure populiste devenu
très populaire en raison de son refus de toute immigration alors qu’il était
ministre de l’intérieur : a-t-il encore un avenir après sa démission
surprise il y a quelques mois ?
Nous avons
parlé du Soudan avec Jacky Mamou, médecin et ancien président de
« Médecins du Monde ». Dirigeant le collectif « Urgence
Darfour », il ne cesse de dénoncer les massacres qui y ont fait des
centaines de milliers de victimes depuis des décennies, dans le quasi-silence
de nos médias : le dictateur Omar Al Bachir a été renversé il y a quelques
mois, et il y a des raisons d’espérer.
Mon émission
du 1er décembre a traité d’une actualité encore
« chaude », puisqu’au mois d’octobre, et après le honteux lâchage de
Donald Trump, l’armée turque a envahi le Nord de la Syrie, réduisant presque à
néant les espoirs d’autonomie des Kurdes du pays, alliés à d’autres minorités
de ce pays ravagé par la guerre civile. Mon invité était Azad Baharavi,
conseiller auprès de la délégation du Rojava en France (1)
Enfin, pour
la dernière émission de l’année, nous avons parlé à nouveau d’une actualité
proche mais à propos d’un pays encore plus lointain, l’Argentine. Mon invitée,
Elodie Bordat-Chauvin, sociologue politique et grande spécialiste de l’Amérique
Latine, a décrit un pays ravagé par la crise économique. Nous avons aussi parlé
du passé et de l’avenir du Péronisme, du nom du fondateur d’un mouvement qui
revient aux affaires en cette fin d’année.
Merci aux
auditeurs qui me liront pour votre fidélité ; et en espérant ne pas vous
décevoir en 2020, à nouveau mes meilleurs vœux à toutes et tous.
Jean Corcos
Jean Corcos
(1) Pour des
raisons de sécurité, cet invité n’a pas souhaité que figure sa photographie sur
mon blog. C’est pourquoi vous trouverez à la place le drapeau kurde.