Soyons sincère : j’ai un
peu négligé mon pays natal ces dernières années, aussi bien à l’écrit sur ce
blog que dans mon émission. Et si cette « quinzaine tunisienne » que
je vous annonce est la seconde, la première datait … de l’automne 2011, au
moment des premières élections libres après la « révolution du jasmin ».
La raison de ma prise de
distance est évidente : « Rencontre » et ce blog associé étant
consacrés à « l’actualité du monde musulman », il ne s’est pas passé
en Tunisie d’évènements marquants depuis quelques temps. Ni d’un point de vue
sécuritaire – et c’est heureux, après les attentats terroristes de 2015, qui
avaient mis à genoux le secteur vital du tourisme ; ni d’un point de vue
politique, alors que la jeune démocratie semble chercher son cap, entre un
parti islamiste – Ennahdha – qui n’est plus officiellement au pouvoir mais qui
gouverne quand même avec les laïcs ; et un parti présidentiel – Nida Tounes
– qui a depuis éclaté en branches rivales ; et cela, alors que la nouvelle
constitution attribue au Chef de l’Etat une partie des pouvoirs, détenus donc par
un ancien ministre de Bourguiba, Béji Caïd Essebsi, 91 ans.
Pourtant, il se passe toujours
des choses dans le pays. Janvier a vu un début d’émeutes, alors que l’on
commémorait la révolution de 2011 et qu’une jeunesse frappée par le chômage
exprimait toujours les mêmes revendications. La question de l’identité, et du
rapport à la fois aux Juifs et à Israël polarise l’opinion, on l’a vu à l’occasion
de la campagne antisémite lancée pour la venue de Michel Boujnah en juillet
dernier ; ce fut un des sujets de mon interview de Maya Nahum, retour de
Tunis. Et cela sera un des « fils rouges » de cette quinzaine
tunisienne.
Bonne lecture !
J.C