Le Président libanais Michel Aoun
J’aurai le plaisir d’avoir comme
invité dimanche prochain Jacques Benillouche, et c’est un invité que les
auditeurs de Judaïques FM connaissent bien. Pour rappel, c’est le correspondant
en Israël du journal en ligne "Slate.fr" et le directeur du site
Internet "Temps et Contretemps". Le titre que j’ai choisi pour ma
prochaine émission est volontairement provocateur, puisque je l’ai
intitulée : « Le Liban veut-il la guerre ? ». Je pense que
la majorité de nos auditeurs sont au courant des risques d’escalade et de
conflit généralisé au Moyen-Orient, une guerre qui opposerait Israël à l’Iran
par alliés interposés, Hezbollah au Nord, et peut-être aussi Hamas au Sud et
même Syrie, bien que ce pays soit épuisé par sept ans de guerre civile. Mais
au-delà de la géopolitique et de l’intérêt ou non qu’aurait la République
Islamique de s’attaquer maintenant à Israël, il y a un acteur que les
observateurs oublient, c’est l’Etat libanais et donc nous en parlerons.
Parmi les questions que je
poserai à Jacques Benillouche :
-
Il y a à Beyrouth un Président de la
République, Michel Aoun, chrétien maronite, dont le parti - le « Courant
patriotique libre » -, est allié au Hezbollah. Il partage le pouvoir avec un
Premier Ministre, Rafic Hariri, qui est Sunnite d’après la Constitution ;
or ce chef du gouvernement appartient au camp opposé, réputé proche de l’Arabie
Saoudite. On a en théorie une forme d’union nationale, mais n’est-ce pas le
camp pro-iranien qui domine largement ?
-
Le Président Michel Aoun a déjà une longue
carrière derrière lui puisqu’il a 83 ans, et il n’est devenu chef de l’état que
fin 2016. Quel a été son parcours politique ?
-
Un des articles publiés sur « Temps et
Contretemps » était intitulé « Quel mouche a piqué Michel
Aoun ? », après ses propos où il prétendait « qu’Israël ne
serait pas en mesure de gagner une guerre contre le Liban ».
Est-il d’accord pour faire de son pays une gigantesque usine où les
Iraniens fabriqueront des milliers de missiles beaucoup plus sophistiqués que
les 150.000 roquettes déjà en possession de l’organisation chiite ?
-
La tension entre Israël et le Liban est encore
montée au début de l’année avec l’apparition de deux nouveaux contentieux.
Lorsque l’armée israélienne a évacué le Sud Liban en 2000, elle se repliée
derrière l’ancienne ligne d’armistice de 1949, et cela avait été reconnu par
l’ONU. Or le Liban conteste cette frontière, et il refuse à Israël le droit de
construire un mur de protection sur cette ligne : quels sont ses arguments ?
-
Deuxième contentieux, celui concernant une zone
de prospection off-shore. On sait qu’Israël s’apprête à explorer une zone
maritime très riche en gisements de gaz, qui jouxte la zone d’exploitation
relevant de la souveraineté libanaise. Le Liban refuse toute négociation
directe en l’absence d’un accord de paix entre les deux pays, tandis qu’un
arbitrage international impliquerait la reconnaissance indirecte par le Liban
de la légitimité de l’État d’Israël, ce que les Libanais refusent. Comment
imaginer une solution pacifique dans ces conditions ?
-
Alon Ben Meïr est un professeur rattaché à
l’Université de New-York, spécialiste de la géopolitique du Moyen-Orient. Dans
un article daté du 14 mars et intitulé « Est-ce qu’une guerre entre Israël
et l’alliance Iran-Hezbollah est inévitable ? », il donnait son
analyse après les très graves incidents à la frontière syrienne. Pour lui,
aucun des acteurs n’a vraiment d’intérêt à une guerre, mais il n’exclue pas un
déclenchement accidentel et non voulu : que peut-on en penser ?
-
Il y a eu des avertissements très clairs des
responsables de la défense en Israël, disant que les erreurs du conflit de 2006
ne seraient pas répétées : que sait-on sur la préparation de Tsahal à ce
conflit ?
Un sujet extrêmement préoccupant, car une nouvelle guerre
entrainerait des pertes beaucoup plus lourdes, en Israël comme au Liban :
soyez nombreux au rendez-vous !
J.C