Introduction :
Cet article date déjà d'il y a quelques semaines. Mais, alors que l'on voit se rapprocher - et de plus en plus vite - les risques d'un conflit généralisé, impliquant d'un côté Israël face à l'Iran, et de l'autre côté les Occidentaux face à la Russie - il est bon se connaitre le bilan effroyable de cette guerre, qui a fait des centaines de milliers de victimes, et des millions de réfugiés.
J.C
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar el-Assad, le conflit syrien s'est amplifié au fil des années avec l'implication de pays étrangers et de groupes djihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.
Cet article date déjà d'il y a quelques semaines. Mais, alors que l'on voit se rapprocher - et de plus en plus vite - les risques d'un conflit généralisé, impliquant d'un côté Israël face à l'Iran, et de l'autre côté les Occidentaux face à la Russie - il est bon se connaitre le bilan effroyable de cette guerre, qui a fait des centaines de milliers de victimes, et des millions de réfugiés.
J.C
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar el-Assad, le conflit syrien s'est amplifié au fil des années avec l'implication de pays étrangers et de groupes djihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.
Sept ans après, Le Figaro fait le bilan en chiffres.
Il y a sept ans, le 15 mars 2011, la Syrie basculait dans la guerre civile. Les
manifestants de l'époque se doutaient-ils que leur mouvement, initié à la suite
du printemps arabe, serait le point de départ d'un conflit qui a fait
plusieurs centaines de milliers de morts ? Du régime de Bachar el-Assad aux
rebelles en passant par les djihadistes de l'État islamique, la Syrie est plus
que jamais empêtrée dans une guerre dont elle ne semble pas voir le bout. Le
Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi,
parle d'une « tragédie humaine aux dimensions colossales ». Et ce n'est pas
terminé : après Alep en 2016 et Mossoul en 2017, le début
d'année 2018 est marqué par l'offensive menée par le régime sur l'enclave
rebelle assiégée de la Ghouta orientale, en bordure de Damas. Le
Figaro fait le point sur les chiffres choc de la guerre en Syrie.
Plus de 350.000 morts
En sept ans, le conflit syrien a fait 353.935 morts,
selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), organisme,
proche de l'opposition. Dans cette guerre dévastatrice, les civils ont payé un
lourd tribut. L'OSDH estime que près d'un tiers des personnes tuées sont des
civils (106.390). L'OSDH fait également état de plus de 111.000 morts du côté
du régime de Bachar el-Assad et des membres des forces pro-régime, 63.000 chez
les djihadistes et 62.000 chez les rebelles. Les conséquences sont graves. Dans
un rapport publié le 12 mars, l'Unicef a affirmé que trois millions de
personnes ont été blessées dans la guerre, que « plus de 1,5 million de
personnes vivent aujourd'hui avec un handicap permanent lié à la guerre et
86.000 d'entre elles ont perdu un ou plusieurs membres ».
Augmentation de 50% du nombre d'enfants tués en 2017
Près de 20.000 enfants sont décédés en sept ans dans
le conflit syrien, selon l'OSDH. Et la tendance s'accélère, d'après l'Unicef.
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance relève une augmentation de 50% du
nombre d'enfants tués en 2017 par rapport à l'année précédente. Les enfants
représentent 20% des victimes civiles de cette offensive, estime
l'observatoire. Selon l'Unicef, quelque 3,3 millions d'enfants sont exposés aux
engins explosifs à travers le pays, tandis que des dizaines d'écoles ont été
touchées en 2017. La situation pourrait même s'aggraver en 2018, déplore
l'organisation. L'OSDH indique que près de 200 enfants ont d'ores et déjà été
tués dans l'enclave rebelle de la Ghouta orientale, dans les bombardements des
forces du régime.
Pratique « d'extermination »
Le conflit syrien se caractérise par une violence de
tous les instants. Dans un rapport daté de 2017, Amnesty
International dénonçait une pratique « d'extermination » du régime de
Bachar el-Assad. Ainsi, entre 5000 et 13.000 personnes auraient été pendues
dans la prison de Saydnaya, près de Damas, entre 2011 et 2015. De son côté,
l'OSDH estime qu'au moins 60.000 personnes sont mortes sous la torture ou à
cause des conditions de détention dans les prisons du régime. Un demi-million
de personnes seraient ainsi décédées dans les geôles du pouvoir depuis le début
de la guerre. Les prisons des groupes rebelles et djihadistes ont par ailleurs
provoqué la mort de « plusieurs milliers », juge l'OSDH.
Toujours plus de réfugiés
Le conflit a également fait 6,1 millions de déplacés à
l'intérieur de Syrie et 5,6 millions de réfugiés dans les pays voisins de la
région dont le Liban, la Jordanie, l'Irak et la Turquie, selon les données du
HCR. C'est sans compter les centaines de milliers de Syriens qui ont
afflué en Europe, notamment en Allemagne. « À l'intérieur du pays, les civils
endurent des conditions plus effroyables que jamais, et 69% d'entre eux luttent
pour leur survie dans le dénuement le plus extrême. La part des familles
consacrant plus de la moitié de leur revenu annuel à l'alimentation atteint
désormais 90%, tandis que les prix des denrées alimentaires sont en moyenne
huit fois plus élevés qu'avant la crise », estime le Haut-commissaire des
Nations unies pour les réfugiés. « Environ 5,6 millions de personnes sont
confrontées à des menaces vitales en termes de sécurité, de droits fondamentaux
ou de conditions de vie, et ont désespérément besoin d'aide humanitaire
d'urgence », abonde-t-il. Depuis la libération de certaines villes comme Alep,
la HCR fait état de quelques « retours spontanés » de personnes dans ces lieux
dévastés par la guerre.
Source : « Le Figaro », 14 mars 2018
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