Missiles du Hezbollah
Retour à l'actualité
mouvementé du Moyen-Orient dimanche prochain, car nous parlerons à nouveau
d'Israël et de son menaçant voisinage. On évoquera bien sûr la dernière guerre
avec le Hamas mais nous parlerons surtout des dangers qui le menacent peut-être
dans un très proche avenir. "Hezbollah, Califat islamique, scénarios pour
les prochaines guerres", voici le titre que j'ai choisi et le menu de ce nouvel
entretien. Mon invité sera un journaliste israélien, Stéphane Juffa. Il est le
rédacteur en chef de l'agence indépendante Metula News Agency. J'avais eu le
plaisir déjà de l' avoir comme invité il y a environ deux ans, le sujet de notre entretien était "Peut-on éviter
une guerre avec l'Iran ?". Alors, pourquoi à nouveau une émission pour
parler de conflits théoriques ? Non pas parce que je méprise la diplomatie ou
les jeux politiques, mais les sujets de sécurité sont trop graves pour en parler
de façon superficielle, au détour d'une ou deux questions en le noyant dans le
reste : je pense que son site est l'une des meilleures sources francophones
pour les matières militaires, et j'ai été à nouveau particulièrement
impressionné par les précisions qu'il donnait sur la nouvelle guerre de Gaza,
quasiment au fil de l'eau. Nous évoquerons donc le bilan de ce conflit de 50
jours, et puis, nous parlerons, surtout, de ce qui nous angoisse tous à
présent, une ou plusieurs nouvelles guerres, cette fois beaucoup plus
meurtrières, d'une part avec le Hezbollah, et d'autre part avec les troupes du
"Califat islamique" - qui viennent enfin de mobiliser contre elles les
Etats occidentaux et leurs alliés arabes.
Parmi les questions que je
poserai à Stéphane Juffa :
-
A propos de la dernière guerre avec le Hamas.
On a dit que c'était un nouvel épisode des "guerres asymétriques" que
mènent les démocraties occidentales contre les diverses milices islamistes dont
fait partie cette organisation palestinienne. Et beaucoup d'analystes, y
compris dans la presse israélienne, ont écrit qu'on ne gagne jamais ces guerres
: qu'en pensez-vous ?
-
Dans le trouble qui a gagné l'opinion
israélienne à la fin de cette guerre, il semble qu'une chose a beaucoup joué,
c'est le flou dans les buts stratégiques du gouvernement israélien. Or il y
avait une façon très simple pour Bibi Netanyahou de bien placer le curseur en
démontrant, par avance, que le Hamas ne gagnerait pas, il suffisait de dire :
"Khaled Mechaal réclame la levée du blocus et la création d'un port et
d'un aéroport sans aucuns contrôles pour pouvoir importer librement des armes
sophistiquées de l'Iran, et il ne l'obtiendra pas". Et effectivement, le
Hamas ne l'a pas obtenu ; pourquoi les Israéliens sont-ils aussi nuls en
matière de communication ?
-
La principale leçon stratégique tirée de ce
conflit c'est le succès impressionnant du "Dôme de fer", les missiles
anti-missiles israéliens ayant intercepté plus de 90 % des missiles du Hamas
risquant de tomber en zone habitée. Il y a cependant deux autres menaces
stratégiques qui ont été plus difficiles à contrer. D'abord les tunnels
offensifs, et ensuite, les bombardements d'artillerie par des mortiers à courte
portée : est-ce qu'on ne risque pas, à une échelle bien plus grande, d'avoir
ces menaces à la frontière du Liban ? La presse israélienne a évoqué, à
plusieurs reprises, la conquête possible par le Hezbollah de localités à la
frontière Nord, pensez-vous que c'est un scénario possible ?
-
Il y a dans le scénario d'une guerre avec le
Hezbollah un élément qui est très inquiétant, c'est l'aspect qualitatif de son
arsenal. La presse israélienne a publié le chiffre de 5.000 missiles - sur un
total de 100.000 - qui eux ne seraient pas du type "Grad", peu précis
et largement utilisés par le Hamas depuis la bande de Gaza, mais qui auraient
deux caractéristiques redoutables : à la fois des charges explosives beaucoup
plus importantes, mais aussi une précision nettement plus grande, permettant de
détruire des objectifs stratégiques. Comment fera Israël pour éviter d'être mis
à genoux par de telles armements ?
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Dans un article publié le 6 septembre par le
"Times of Israël" et intitulé "Comment quelques milliers de
combattants en pick-up effraient le monde", Avi Issacharoff dit qu'une bonne
armée conventionnelle, avec ses blindés, son artillerie, son aviation serait
capable de résister aux barbares de "l'Etat islamique" : mais le vrai
danger ce serait la déstabilisation par des cellules terroristes infiltrées, la
terreur sur les populations civiles, etc. Qu'en pensez-vous ? La Jordanie qui
est alliée de facto d'Israël est-elle à votre avis réellement menacée ?
Quelques questions, parmi plein d'autres que
l'on aimerait poser, tant il est vrai l'avenir parait menaçant : soyez nombreux
au rendez-vous !
J.C