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20 novembre 2007

« Al-Qaida ne contrôle plus aucun quartier de Bagdad » … et c’est le journal « Le Monde » qui ose le dire !


Introduction :
Un bien étonnant article publié sous ce titre sur le site du journal « Le Monde » !
Cela fait en vérité plus d’un an que je n’ai pas parlé de l’Irak, ni sur ce blog ni d’ailleurs dans mon émission. D’un côté, les nouvelles semblaient bien déprimantes, et j’en suis venu à penser que l’engagement américain avait pratiquement érodé la force de dissuasion des nations démocratiques face à la double menace, sunnite d’Al-Qaïda, et chiite d’un Iran en passe de devenir une puissance nucléaire. D’un autre côté, je lisais sur des blogs et sites « pro Bush », que sur le terrain la situation s’était améliorée grâce à la nouvelle stratégie de l’armée américaine ; des infos « sacrilèges » pour la plupart des journaux et télévisions de notre pays, pour qui tout engagement occidental (en Irak comme en Afghanistan ou en Liban) ne peut finir que par une déroute style Vietnam.
Il est donc d’autant plus remarquable que l’on lise, dans le journal « Le Monde » - vénérable pilier du « politiquement correct » à la française - un article comme celui que je reproduis ci-dessous ... bonne lecture !
J.C

Les combattants d'Al-Qaida en Mésopotamie, la branche irakienne du mouvement d'Oussama Ben Laden, "ne contrôlent plus" aucun des quartiers sunnites de la capitale, affirme le général Joseph Fil Junior, le commandant des forces américaines déployées à Bagdad.
Après Ghazaliya, Ameriya, Yarmouk et d'autres zones urbaines essentiellement peuplées d'Arabes sunnites, l'AFP a constaté, vendredi 16 novembre, qu'Adhamiya, le seul quartier sunnite sur la rive orientale du fleuve Tigre, qui sépare la capitale en deux parties (la majorité chiite de la ville résidant majoritairement sur cette rive), était à son tour "entièrement sous le contrôle"de résidents armés financés et soutenus par les soldats américains. Naguère réservé aux officiers méritants de l'armée de Saddam Hussein, Adhamiya fut, en avril 2003, le théâtre du dernier bain de foule télévisé du dictateur irakien, qui s'apprêtait à fuir Bagdad où l'armée américaine se déployait.

La diminution spectaculaire des opérations menées par les extrémistes irakiens d'Al-Qaida contre les soldats américains, les policiers et les militaires irakiens et, surtout, les civils de la majorité chiite d'Irak, semble se confirmer sur tous les fronts.

NETTOYAGE ETHNIQUE TERMINÉ

En septembre, puis en octobre, le nombre de civils tués dans des attentats, enlèvements ou assassinats ciblés, a baissé de moitié par rapport aux mois précédents, pour s'établir à environ 850 morts, selon les statistiques gouvernementales. Les pertes parmi les soldats américains ont également diminué depuis deux mois, dans des proportions voisines.
L'amélioration de la situation sécuritaire en Irak, qui reste à confirmer dans la durée et qui ne prémunit pas contre d'autres attentats sanglants, est due à une conjonction de facteurs qui semblent tous plus ou moins liés à la nouvelle stratégie militaire mise en oeuvre par le commandant en chef des forces américaines, le général David Petraeus. A Bagdad, où le nettoyage ethnique entre les deux grandes confessions musulmanes semble terminé, ce qui facilite une certaine "paix des armes", l'implantation permanente, dans chaque zone"troublée", de postes militaires communs américano irakiens et l'édification de hauts murs anti bombes entre les quartiers ont eu un impact évident.

L'embauche et l'armement, par les Américains, de milices dites "civiques", formées de citoyens sunnites qui n'en pouvaient plus des excès des fidèles d'Al- Qaida, ont d'abord été mis en oeuvre, via les tribus, dans les provinces d'Al-Anbar et de Salaheddine. Cette tactique a été progressivement étendue aux villes, dont Bagdad.
Plus de 67 000 miliciens sunnites sont aujourd'hui salariés par les Américains à travers le pays. Des dirigeants chiites craignent que ces hommes armés se retournent contre leurs partisans lorsque la présence militaire américaine aura diminué en Irak, notamment lorsque les 30 000 renforts américains déployés en juin quitteront le pays. Un départ prévu au printemps 2008. 


Patrice Claude
« Le Monde.fr », 17 novembre 2007