La crise internationale provoquée par le nucléaire iranien n’a pas fini de bouleverser les cartes au Moyen Orient. Une de ses conséquences, indiscutable, a été le rapprochement de l’Union Européenne et des États-Unis, après le « coup de froid » de l’invasion américaine de l’Irak. Les gouvernements occidentaux redoutent l’apparition d’une puissance régionale, susceptible de soulever l’ensemble du monde musulman sous la double bannière de l’islamisme ... et de la bombe. Sujet rarement abordé, cette peur prend une dimension particulière pour la France, qui craint pour ses intérêts et pour les gouvernements arabes amis. D’où une théorie intéressante, exposée par Ram Zénit, expert écrivant sur le blog « Politique Arabe de la France » (en lien permanent). Dans une analyse récente, il se demande si le rapprochement franco-israélien - marqué notamment par l’accueil chaleureux fait l’année dernière à Ariel Sharon -, n’est pas du à l’émergence de cette menace (lire l'article).
Paradoxalement, ce serait donc en raison de l’axe franco-arabe (nullement remis en question), qu’Israël redeviendrait un ami. Une théorie qui fait réfléchir, mais à laquelle on peut opposer aussi quelques réserves : par exemple, comment gérer une telle politique extérieure vis-à-vis des Palestiniens, qui ont choisi un gouvernement Hamas soutenu par Téhéran ? Le soutien à la cause palestinienne et l’hostilité aux États-Unis ne sont-ils pas devenus tellement forts dans l’opinion publique française, qu’ils rendent impossible tout rééquilibrage diplomatique ? Les gouvernements arabes se sentent-ils réellement menacés par l'Iran, où bien préfèrent-ils tirer leur épingle du jeu, en négociant en catimini leur "neutralité bienveillante" face à la république islamiste ?
Lire (ou relire) sur ce sujet notre article publié le 22 janvier sur le blog.
J.C