mais une photo pour vous donner envie de nous écouter !
Introduction :
Gérard Akoun assure la direction de notre radio avec Iris et Vladimir Spiro. A côté de son travail principal ... il est directeur d'un laboratoire de biologie. Et cela est tout à fait à l'image de la majorité des animateurs de la station, dont le signataire de ces lignes : alors que "l'argent roi" est venu pourrir trop de médias, il y a encore sur la bande FM de la place pour des bénévoles passionnés ! Envie de partager avec des dizaines de milliers d'auditeurs, envie de servir notre Communauté tout en refusant tout esprit de ghetto, voilà ce qui caractérise celles et ceux qui font Judaïques FM. Interviewé par la revue de l'AMIF (Association des Médecins Israélites de France), Gérard Akoun vient de parler de son engagement personnel et de la radio - son histoire et son présent. Ci-dessous un extrait.
J.C
Gérard Akoun assure la direction de notre radio avec Iris et Vladimir Spiro. A côté de son travail principal ... il est directeur d'un laboratoire de biologie. Et cela est tout à fait à l'image de la majorité des animateurs de la station, dont le signataire de ces lignes : alors que "l'argent roi" est venu pourrir trop de médias, il y a encore sur la bande FM de la place pour des bénévoles passionnés ! Envie de partager avec des dizaines de milliers d'auditeurs, envie de servir notre Communauté tout en refusant tout esprit de ghetto, voilà ce qui caractérise celles et ceux qui font Judaïques FM. Interviewé par la revue de l'AMIF (Association des Médecins Israélites de France), Gérard Akoun vient de parler de son engagement personnel et de la radio - son histoire et son présent. Ci-dessous un extrait.
J.C
La création de cette radio fut le fruit d’une idée collective car nous nous étions rendus compte très vite que les associations telles que le Centre Medem, Identité et dialogues, le Cercle Bernard Lazare, ne disposaient pas d’une tribune d’expression sur la seule radio juive de la bande FM à l’époque. Sous l’impulsion de notre première présidente Arlette Levy Zlottowski, et avec 25 personnes qui représentaient des sensibilités associatives différentes et qui chacune donnait le même somme (5000 francs), nous avons fondé Radio Judaïques FM dans le cadre de l’APDC (« Association pour le développement des cultures juives »). Nous, les irréductibles Juifs de Gauche, nous étions heureux car nous avions enfin un lieu pour exprimer nos idées. Je me souviens comme si c’était hier de la première émission de Judaïques FM en octobre 1981. Au début, des journalistes professionnels aguerris ou débutants s’étaient engagés avec passion dans cette aventure mais très vite au bout de 6 mois en raison d’un manque cruel de moyens financiers, la publicité n’étant pas encore autorisée, il leur fallut gagner leur vie et ils nous ont donc quitté. On s’est retrouvé avec une radio, il fallut se jeter à l’eau ou abandonner et nous avons appris à devenir journalistes ... Cela a été le début d’une grande aventure qui continue encore !!!
Ma première émission a eu lieu le 19 octobre 1982, le lendemain de la mort de Pierre Mendès France. Je l’ai animée avec Annie Goldman qui est toujours présente sur notre antenne avec son émission « Itinéraires ». Cette première émission qui a duré une heure a constitué en quelque sorte mon « baptême du feu » ... Nous fonctionnons depuis 25 ans, en association avec une autre radio pendant quelques années, de manière indépendante depuis plus de 10 ans sans transiger d’un iota avec nos objectifs de départ : le pluralisme d'expression, une ouverture sur la société, un ancrage à gauche en France, un soutien pour la paix au Proche Orient, ainsi que la diffusion des cultures juives. Ce n’est pas toujours facile car nos moyens financiers sont limités, c’est le prix de l’indépendance ; nous ne dépendons d’aucune institution. Sont salariés sur notre radio les professionnels, journalistes, techniciens, secrétaire, animateurs. Près de la moitié de nos émissions sont assurées par des passionnés d’art, de culture, de musique qui enregistrent leurs émissions après leurs journées de travail. Je n’emploie pas les termes de militants ou de bénévoles qui, et c’est dommage, font sourire aujourd’hui ou provoquent l’étonnement : « Quoi ils ou elles font cela gratuitement !» Et oui ! Et souvent pour certains depuis plus de vingt ans.
Pluralisme d’expression évidemment, de Sammy Ghozlan à Théo Klein la marge est large ! Nous avons été l’objet de sévères critiques au sein de la Communauté juive car la ligne politique de la radio par rapport à Israël depuis le début a été la suivante : soutien inconditionnel à l’existence et à la sécurité de l’état d’Israël, droit de critique à l’égard des gouvernements de quelque bords qu’ils soient, tout en sachant que les décisions seront prises par celui qui est sur le terrain le peuple israélien. Je répète souvent cette phrase : « Si tu as l’impression que ton ami va se noyer, tu as le devoir de l’avertir ». Sur Judaïques FM, nous avons soutenus la gauche israélienne sans lui être inféodée. Nous ne sommes affiliés à aucun parti israélien ce qui assure notre indépendance, et nous permet à l’occasion d’exercer notre esprit critique. Il n’a guère été facile, pendant des années d’être pour deux États et d’être contre la colonisation. Que n’a t-on entendu de la part de certains auditeurs, quand nous répétions que des colonies à Gaza étaient une aberration !
Nous avons, en ce qui concerne les affaires françaises la réputation d’être une radio plutôt de gauche, nous revendiquons cette sensibilité mais sans être inféodés à un parti ce qui nous a permis de critiquer le gouvernement Jospin, le parti socialiste, pour leur mansuétude vis à vis des actes délictueux commis contre des personnes ou des institutions juives ; critiquer aussi leur négation d’une judéophobie spécifique aux islamistes ; ou critiquer pour ne pas lutter, à gauche et surtout à l’extrême gauche, contre un antisémitisme masqué par un antisionisme de bon aloi ; ou sur un autre plan, afficher notre scepticisme pour certaines réformes.
Ces cinq dernières années, nous nous sommes attaches en priorité à lutter contre la désinformation à propos d’Israël, il y avait urgence, en évitant d’en faire nous mêmes, dénonçant les dérapages des médias, la critique unilatérale systématique de la politique israélienne, mais sans démagogie de notre part. A propos d’Ariel Sharon, par exemple,bien qu’étant réservés sur sa politique entre 2001-2003, nous nous sommes toujours élevés contre sa diabolisation, nous demandions qu’on le juge sur son action gouvernementale et non sur sa réputation, et nous avons salué l’évolution de sa politique que la maladie ne lui a pas permis malheureusement de mener à son terme.
Ma première émission a eu lieu le 19 octobre 1982, le lendemain de la mort de Pierre Mendès France. Je l’ai animée avec Annie Goldman qui est toujours présente sur notre antenne avec son émission « Itinéraires ». Cette première émission qui a duré une heure a constitué en quelque sorte mon « baptême du feu » ... Nous fonctionnons depuis 25 ans, en association avec une autre radio pendant quelques années, de manière indépendante depuis plus de 10 ans sans transiger d’un iota avec nos objectifs de départ : le pluralisme d'expression, une ouverture sur la société, un ancrage à gauche en France, un soutien pour la paix au Proche Orient, ainsi que la diffusion des cultures juives. Ce n’est pas toujours facile car nos moyens financiers sont limités, c’est le prix de l’indépendance ; nous ne dépendons d’aucune institution. Sont salariés sur notre radio les professionnels, journalistes, techniciens, secrétaire, animateurs. Près de la moitié de nos émissions sont assurées par des passionnés d’art, de culture, de musique qui enregistrent leurs émissions après leurs journées de travail. Je n’emploie pas les termes de militants ou de bénévoles qui, et c’est dommage, font sourire aujourd’hui ou provoquent l’étonnement : « Quoi ils ou elles font cela gratuitement !» Et oui ! Et souvent pour certains depuis plus de vingt ans.
Pluralisme d’expression évidemment, de Sammy Ghozlan à Théo Klein la marge est large ! Nous avons été l’objet de sévères critiques au sein de la Communauté juive car la ligne politique de la radio par rapport à Israël depuis le début a été la suivante : soutien inconditionnel à l’existence et à la sécurité de l’état d’Israël, droit de critique à l’égard des gouvernements de quelque bords qu’ils soient, tout en sachant que les décisions seront prises par celui qui est sur le terrain le peuple israélien. Je répète souvent cette phrase : « Si tu as l’impression que ton ami va se noyer, tu as le devoir de l’avertir ». Sur Judaïques FM, nous avons soutenus la gauche israélienne sans lui être inféodée. Nous ne sommes affiliés à aucun parti israélien ce qui assure notre indépendance, et nous permet à l’occasion d’exercer notre esprit critique. Il n’a guère été facile, pendant des années d’être pour deux États et d’être contre la colonisation. Que n’a t-on entendu de la part de certains auditeurs, quand nous répétions que des colonies à Gaza étaient une aberration !
Nous avons, en ce qui concerne les affaires françaises la réputation d’être une radio plutôt de gauche, nous revendiquons cette sensibilité mais sans être inféodés à un parti ce qui nous a permis de critiquer le gouvernement Jospin, le parti socialiste, pour leur mansuétude vis à vis des actes délictueux commis contre des personnes ou des institutions juives ; critiquer aussi leur négation d’une judéophobie spécifique aux islamistes ; ou critiquer pour ne pas lutter, à gauche et surtout à l’extrême gauche, contre un antisémitisme masqué par un antisionisme de bon aloi ; ou sur un autre plan, afficher notre scepticisme pour certaines réformes.
Ces cinq dernières années, nous nous sommes attaches en priorité à lutter contre la désinformation à propos d’Israël, il y avait urgence, en évitant d’en faire nous mêmes, dénonçant les dérapages des médias, la critique unilatérale systématique de la politique israélienne, mais sans démagogie de notre part. A propos d’Ariel Sharon, par exemple,bien qu’étant réservés sur sa politique entre 2001-2003, nous nous sommes toujours élevés contre sa diabolisation, nous demandions qu’on le juge sur son action gouvernementale et non sur sa réputation, et nous avons salué l’évolution de sa politique que la maladie ne lui a pas permis malheureusement de mener à son terme.
Gérard Akoun