La controverse a pris une ampleur
particulière en France où certains élus ont appelé au boycott de la marque.
Lancée le 24 juillet aux Etats-Unis, une publicité de
la marque Gap pour enfants fait des vagues ... en France. La raison ? La
présence sur cette campagne d'une petite fille portant un voile bleu. Le site de la marque explique que GapKids
"encourage les enfants à renouer avec l’école en célébrant les différences
et en leur offrant de nouvelles sources d’inspiration !"
Le compte @GapKids a publié le 31 juillet sur Twitter
la publicité, provoquant un flot de réactions plus ou moins outrées. Certains
allant même jusqu'à demander l'interdiction de la campagne.
Must-haves for back-to-school:
so-soft Superdenim, a print bomber that matches your personality, and a best
friend who's always got your back. Shop the looks: https://t.co/LSKpuV9odu.
#GapToSchool pic.twitter.com/RVplEWcGWs — GapKids (@GapKids) 31 juillet 2018
Des condamnations en France
La controverse a pris une ampleur particulière en
France ces quelques jours, notamment avec la publication, le 8 août, d'une
capture d'écran de la publicité partagée près de 2.000 fois sur Twitter.
Oui demandons l'interdiction de cette campagne
publicitaire en France. Nous sommes contre le voilement des petites filles.
"@Gap doit supprimer cette publicité. Je compte
sur votre mobilisation à tous pic.twitter.com/2ymRqT43fY
— Kerima
(@kkerima) 8 août 2018
Très vite, certains élus sont montés au créneau,
à l'image de la députée LR Valérie Boyer pour qui le "marketing promeut la
soumission à l'islamisme". Et de s'insurger : "Où sont les #MeToo et
#BalanceTonPorc ?"
#Gap affiche une petite fille #voilée
La maltraitance qui lui est infligée L’inégalité qui lui imposée
La perversion du message
L’enfermement dans son genre
ne soulèvent aucune protestation
Le marketing promeut la #soumission à l’#islamisme
Où sont les #MeToo et #BalanceTonPorc pic.twitter.com/ML0spH1eXE
La maltraitance qui lui est infligée L’inégalité qui lui imposée
La perversion du message
L’enfermement dans son genre
ne soulèvent aucune protestation
Le marketing promeut la #soumission à l’#islamisme
Où sont les #MeToo et #BalanceTonPorc pic.twitter.com/ML0spH1eXE
— Valérie
Boyer (@valerieboyer13) 10 août 2018
Autre condamnation, celle de la porte-parole du groupe
LREM à l'Assemblée, Aurore Bergé, qui appelle à "ne plus mettre" les
pieds "chez Gap".
Commencer l'année du bon pied consiste à ne plus en
mettre un chez Gap.
Rien n'autorise ni ne justifie qu'on voile des petites filles : où est leur liberté ? Où est leur libre arbitre ? Où est leur choix ?
Que ce soit un argument commercial m'écoeure.#BoycottGap pic.twitter.com/NtkXQfRGC7
Rien n'autorise ni ne justifie qu'on voile des petites filles : où est leur liberté ? Où est leur libre arbitre ? Où est leur choix ?
Que ce soit un argument commercial m'écoeure.#BoycottGap pic.twitter.com/NtkXQfRGC7
— Aurore
Bergé (@auroreberge) 10 août 2018
Une campagne internationale
En France, une pétition récoltant près de 4.000
signatures a été lancée jeudi, estimant que "le voile n'est pas un jeu
d'enfant". Il semble pourtant que la polémique peine à dépasser nos
frontières. Car comme le signale "Libération", la
publication de cette même photo datée du 24 juillet sur Instagram n'a quasiment
généré que des commentaires positifs de la part du monde anglophone.
La publicité n'a pas été conçue pour le public
français. La campagne internationale a été relayée notamment sur la page
italienne et britannique de la marque. Enfin, les enfants apparaissant sur
cette photo ne sont pas des modèles professionnels, mais les élèves d'une école
primaire de Harlem, aux Etats-Unis, comme l'indique le site français de la
marque : "Notre campagne est portée par des enfants venus du PS13 de
Harlem, New York, et nous faisons appel à leurs forces et leur créativité pour
réaliser quelque chose de vraiment incroyable !"
A noter enfin que ce n'est pas la première fois que
Gap met en scène des personnes portant le voile. En juillet 2017, une écolière
voilée faisait une apparition sur un spot
de campagne. L'enseigne américaine avait également affiché la photo d'une jeune
femme coiffée d'un voile en vitrine. Interrogée par "Le Figaro" à
l'époque, Gap avait alors répondu :
"Nous ne vendons pas le hijab qui apparaît sur cette image, néanmoins, Gap
est une marque qui célèbre la diversité. Nos clients et les employés ont des
origines, des religions et des modes de vie très différents et nous les
soutenons tous."
M. C.
L’Obs, 10 août 2018