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28 octobre 2018

Que devient la Turquie ? Dorothée Schmid sera mon invitée le 4 novembre



Dorothée Schmid sera mon invitée le 4 novembre. J’ai eu le plaisir de la recevoir souvent dans mon émission, pour rappel elle dirige le programme "Turquie / Moyen Orient" à l'Institut Français des Relations Internationales. La dernière fois que je l’avais reçue, c’était il y a un an et demi pour parler de son livre, "La Turquie en 100 questions", édité chez Tallandier. C’est vraiment un ouvrage de référence, pour qui veut comprendre ce fascinant pays. L’actualité des derniers mois a remis la Turquie sous les feux de la rampe : il y a eu au début de l’année l’entrée de l’armée turque dans une petite zone au Nord-Ouest de la Syrie, et on a beaucoup craint un engagement militaire beaucoup plus important ; il y a eu ensuite les élections présidentielles, gagnées au premier tour par Recep Tayyip Erdogan alors qu’on le disait en perte de vitesse ; mais il y a eu surtout la grave crise avec les Etats-Unis, avec l’emprisonnement d’un Pasteur, retenu sous prétexte d’espionnage ; au cœur de l’été, il y a eu la dégringolade de la livre turque, révélant la fragilité économique du pays ; et puis, la Turquie est revenue tout dernièrement à « la une », avec l’affaire Jamal Khashoggi, ce journaliste opposant assassiné dans le consulat saoudien d’Istanbul, et le véritable bras de fer engagé avec l’Arabie.  Alors, cela fait beaucoup de sujets, et nous comptons vraiment sur notre invitée pour nous éclairer.

Parmi les questions que je poserai à Dorothée Schmid :

-          A propos des élections du 24 mai : avez-vous été surprise par le résultat - pour rappel le président sortant Erdogan est passé au premier tour avec plus de 52% des voix, alors que l’on pronostiquait un ballotage avec la campagne dynamique de ses concurrents ? Vu la forte répression contre les médias d’opposition, est-ce qu’on peut dire que les élections étaient vraiment libres ?  Et comment interprétez-vous les résultats pour les Turcs vivant en Europe : ils ont voté encore plus largement pour lui, par exemple à 65 % en France ?
-          A propos de la Syrie. On craignait que l’armée turque occupe tout le Nord et donc s’oppose frontalement aux Occidentaux qui soutiennent les Kurdes, mais on a l’impression au contraire d’une grande prudence : la Russie a stoppé l’offensive des troupes d’Assad sur le dernier réduit rebelle d’Idlib, et les Turcs ont beaucoup pesé auprès de Poutine pour en quelque sorte geler les forces sur le terrain. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi ?
-          Un Pasteur américain, Andrew Brunson, était assigné à résidence depuis deux ans sous l’accusation – fantaisiste – d’espionnage. Il avait été proposé comme monnaie d’échange contre Fetullah Gülen, l’opposant bien connu exilé aux Etats-Unis. Donald Trump a fini par menacer, il a pris des sanctions économiques, ce qui a encore aggravé la chute de la livre turque. Après des propos bravaches, Erdogan a cédé : comment l’expliquez-vous ?
-          A propos de la chute vertigineuse de la livre turque : en janvier dernier, un dollar valait 3,5 livres, aujourd’hui le cours est d’à peu près 5,5 : quelles sont les principales raisons de ce dévissage ?
-          A propos de l’affaire Jamal Khashoggi, le journaliste opposant saoudien qui a été assassiné dans l’enceinte du consulat d’Istanbul. La presse turque a révélé l’affaire, à partir d’informations distillées peu à peu par les autorités. Bien sûr, il a été une victime d’un meurtre barbare, et il ne s’agit pas de nier le scandale diplomatique. Mais on lit aussi qu’il était Frère Musulman, sa fiancée était proche de l’IHH, ONG islamiste turque. Cela n’explique-t-il pas le zèle d’Erdogan ?

Des sujets vraiment brûlants … soyez nombreux à l’écoute !

J.C