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10 août 2011

Bertrand Badie : expert du journal "Le Monde", faux prophète pour la Syrie ...

Le Professeur Bertrand Badie

Professeur à Sciences Po, Bertrand Badie est souvent sollicité par le journal "Le Monde" pour donner son avis sur les évènements du Moyen-Orient. Personne n'est totalement objectif quel que soit son niveau de connaissances ou de spécialisation sur un sujet, et ce n'est donc pas lui faire injure que de dire qu'il défend une "ligne" à la fois constante et bien au diapason des grands médias français : au delà de telle ou telle analyse ponctuelle, le discours en arrière plan est toujours le même, "Israël - États-Unis méchants", "tout est de la faute de l'Occident", "La République islamique d'Iran et ses alliés régionaux sont finalement les partenaires que l'on devrait choisir", etc. Pour s'en convaincre, il suffit de taper son nom sur un moteur de recherche, et de voir comment, par exemple il défend systématiquement le Hezbollah ; ainsi a-t-il préfacé ce livre présentant l'organisation radicale chiite comme un "acteur incontournable dans la région" !
On ne sera donc pas surpris que pour lui, la vague révolutionnaire arabe ait été analysée avec deux grilles de lecture : sympathique lorsqu'elle renversait des régimes pro-occidentaux comme le régime Moubarak, elle devenait hautement incompréhensible lorsqu'il s'agissait des régimes les plus anti-israéliens du Moyen-Orient. Et c'est ainsi que, prenant ses désirs pour des réalités, le Professeur Badie prophétisait dans un "chat" du journal "Le Monde" en date du 24 février, que la Syrie serait épargné par ces révolutions : rien ne se perdant sur le Web, je ne résiste pas au plaisir de vous faire lire son intervention ...

J.C
Extrait du "chat" :
"PO: La Syrie peut-elle être touchée par ces mouvements ?
Si l'on observe ce qui se produit actuellement, la Syrie apparaît comme l'un des pays les moins affectés au sein du Grand Moyen-Orient par les bouleversements que nous avons caractérisés. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte. Tout d'abord, le régime syrien a réussi à préserver un minimum d'unité nationale autour d'une politique étrangère qui est très peu contestée et qui, au contraire de ce qui s'est produit en Égypte, assure la pérennité d'un minimum de cohésion nationale.
On voit à quel point Moubarak et son système ont pris des risques énormes en démantelant la politique étrangère égyptienne et en l'alignant de façon aussi cynique sur les États-Unis, et même sur les gouvernements les plus radicaux d'Israël. Si le mouvement de la place Tahrir n'exprimait aucune violence à l'encontre d'Israël, le thème de la solidarité avec la Palestine était présent partout et constituait un marqueur essentiel de la volonté des jeunes Égyptiens de sortir d'une humiliation dans laquelle les avait placés la diplomatie de leur pays.
En outre, le régime du président Hafez El-Assad et de son fils Bachar ne présente pas des symptômes de corruption aussi choquants que ceux qui accompagnent les sagas de la famille Moubarak ou de la famille Ben Ali. Il me semble donc que le régime syrien ne soit pas dans une situation de danger immédiat, comme la plupart de ses homologues de la région."