Nous allons revenir, pour le prochain numéro de « Rencontre » et pour le suivant, au pays du Moyen-Orient qui nous angoisse le plus, et ce pays bien sur, c’est l’Iran. Pour en parler, j’aurai comme invité un expert que mes auditeurs commencent à bien connaître, Chawki Freiha. Rappelons que c’est un journaliste franco-libanais, responsable du site Internet « mediarabe.info », en lien permanent sur mon blog. En cliquant sur son nom en libellé, vous retrouverez les présentations de nos entretiens précédents. Ensemble nous nous retrouvons, à peu près chaque année, pour faire un point de la situation au Moyen-Orient, et en priorité pour parler de son pays, le Liban, qui hélas et au fil des ans est devenu un pays de la confrontation avec Israël. J’apprécie d’autant plus sa fidèle contribution sur la fréquence juive, car j’imagine combien il craint pour le Liban une guerre qui serait la volonté de puissances étrangères - et en particulier de l’Iran. Nous commencerons, en première moitié d’émission, par évoquer l’actualité politique à Beyrouth, pour essayer de comprendre pourquoi le bel espoir du mouvement du 14 mars et d’un pays libéré après le départ des troupes syriennes, est complètement retombé, avec les déclarations d’allégeance de pratiquement tous les leaders libanais envers Damas. Mais nous essaierons de voir aussi s’il s’agit d’une grille de lecture uniquement syro-libanaise, ou si la fracture est beaucoup plus vaste dans la région, entre ceux qui jouent la carte iranienne et ceux qui essaient d’y résister : c’est pourquoi, en deuxième partie d’émission, nous passerons en revue différents pays arabes, et en particulier ceux du Golfe qui seraient aux premières loges en cas de guerre impliquant la République Islamique.
Parmi les questions que je poserait à Chawki Freiha :
- On parle de plus en plus d’un risque de guerre, cette année, entre Israël et le Hezbollah ; on a en parlé d’ailleurs très récemment avec les grandes manœuvres de défense passive où a été simulée une attaque générale, avec une pluie de missiles venant à la fois du Liban, de Syrie, de la bande de Gaza et d’Iran bref une guerre généralisée. Qu’en pense la population libanaise à la veille de la saison touristique ? Pense-t-elle une guerre possible, et à l’initiative de qui ?
- On a vu deux leaders du mouvement du 14 mars, le druze Walid Joumblat et le sunnite Saad Hariri, prendre le chemin de Damas et quasiment faire allégeance aux Assad, alors que leurs propres pères ont été tués par cette dynastie sanguinaire. Comment l’expliquer ? Et n’y a-t-il plus aucune voix libre au Liban ?
- On a vraiment l’impression que, sans rien céder aux Occidentaux, le régime de Damas a accumulé des succès diplomatiques impressionnants. L’isolement par les pays occidentaux est terminé, mais l’alliance avec l’Iran est confirmée, plus que jamais, on a eu ainsi au début de l’année une réunion au sommet, à Damas, avec Ahmadinejad et Nasrallah ; mais, en plus, on est en train de revivre les belles heures de la guerre froide : le président russe Medvedev vient de faire une visite en Syrie, où il a signé des contrats pour des armes ultra modernes, et même pour une centrale nucléaire ! Comment l’expliquer ?
- En cas de conflit avec l’Iran, qu’est ce qui l’emporterait chez l’homme de la rue arabe : la sympathie pour la République islamique, qui incarne la « résistance » face aux Occidentaux, ou la peur à la fois des Perses et du Chiisme ?
- Quid des différents pays du Golfe dans le cas d’un conflit éventuel ? Les Emirats du Koweit, du Qatar, de Bahreïn, les Emirats Arabes Unis, le Yémen ont-ils déjà choisi leur camp ?
Une émission passionnante sur un sujet plus que brûlant ... j’espère que vous serez nombreux à l’écoute !
J.C