L’émission de dimanche prochain sera originale, à plusieurs titres. Tout d’abord, nous la réaliserons pas téléphone avec Jérusalem au bout du fil. Ensuite, mon invité sera un vieil ami et complice, dont les auditeurs fidèles se souviennent certainement puisqu’il s’agira d’Emile Moatti. Ceux d’entre eux qui ont suivi cette émission vraiment depuis ses débuts se souviennent qu’il a été jadis non pas mon invité, mais mon coéquipier dans cette émission que nous avons créé ensemble sur Judaïques FM. Et c’est la troisième et la plus sympathique originalité de ce prochain numéro, puisque je l’ai intitulé « La Bar Mitzvah de Rencontre » : il y a, en effet, exactement 13 ans que nous eu notre première émission, c’était le 15 mai 1997, et l’émission s’intitulait « Le Lycée Carnot de Tunis, pépinière de talents juifs, chrétiens et musulmans ». Nous avions eu deux invités, un juif et une musulmane, responsables de l’association d’anciens élèves du lycée de mon enfance, et quelque part cette émission donnait un peu la tonalité de cette série puisque c’est la seule à avoir invité régulièrement sur la fréquence juive des invités musulmans, et cela malgré un contexte qui n’a cessé de se dégrader. Dans notre tradition, la Bar Mitzvah c’est le passage à l’age adulte, le moment de la maturité, et ce bilan et cette réflexion sur « Rencontre », nous la ferons ensemble, en deuxième partie d’émission. Ce sera l’occasion aussi de rappeler, à la fois aux auditeurs fidèles et à ceux de passage, la thématique de cette série, son évolution, mais aussi de parler du blog qui mérite toujours d’être mieux connu ...
Mais auparavant nous parlerons d’Emile Moatti, de sa vie à Jérusalem où il a rejoint ses enfants et petits enfants depuis l’année dernière. Pour les lecteurs ne le connaissant pas encore, cliquer sur son nom en libellé. Résumons très brièvement son parcours admirable de militant du dialogue inter religieux, depuis plus de trente ans : natif d’Algérie, polytechnicien et ingénieur tout au long de sa carrière professionnelle, il a œuvré aux amitiés judéo-chrétiennes, et puis pendant longtemps à la « Fraternité d’Abraham », qui est une instance de dialogue entre Juifs, Chrétiens et Musulmans ; il la représente d’ailleurs maintenant à Jérusalem.
Parmi les questions que je poserai à Emile Moatti :
- Est-ce que militer pour le dialogue inter religieux, précisément à Jérusalem, où le choc des croyances est le plus brutal et où les religions sont le plus instrumentalisées politiquement, ne tient pas de la mission impossible ?
- A propos de Jérusalem qui est aux premières loges de l’actualité depuis la récente crise israélo-américaine, est-ce qu’il ne partage pas l’avis d’Elie Wiesel, qui a dit dans une tribune libre très remarquée qu’il fallait laisser cette question tout à fait à la fin des négociations, parce que c’est le contentieux le plus inextricable ?
- Il a quitté la France sans rancœur, sans ce désappointement que l’on entend de plus en plus dans notre Communauté : pourquoi cette reconnaissance et cette fidélité ?
Soyez nombreux à fêter avec nous les 13 ans de « Rencontre » !
J.C