Introduction :
Nazir Majali est un journaliste musulman, commentateur des affaires israéliennes sur des chaînes de télévision arabes et dans le journal international publié à Londres, "Ashark Al Awsat" ("le Moyen Orient"). Il vient de publier un article courageux dans le quotidien "Haaretz" en date du 23 avril, condamnant dans les termes les plus nets le dernier attentat de Tel Aviv. Très courageux, parce qu’il va à rebours d’une opinion publique chauffée à blanc par les islamistes et des chaînes satellitaires, qui - hélas - donnent régulièrement la parole à des prédicateurs haineux et racistes comme Youssef Al Qaradawi sur "Al Jazeera", qui a émis une "fatwa" justifiant les attentats suicides. J’ai fait la traduction du début de son article, aller sur le lien pour lire sur le Haaretz l’article complet, en langue anglaise. Soyons clair et honnête : Nazir Majali n’est pas tendre, non plus, vis-à-vis d’Israël et de sa réponse militaire au terrorisme ; mais sa condamnation claire et nette du terrorisme doit être saluée, tellement elle contraste avec la "compréhension" de la plupart des supporters de la cause palestinienne - français en particulier - pour les kamikazes islamistes.
J.C
« Il n’y a pas de mots pour condamner convenablement la détestable attaque de Tel Aviv. Pas seulement parce qu’elle est contraire aux intérêts du peuple palestinien et pas seulement parce qu’elle sert les intérêts des nombreux bellicistes de la région. Mais plutôt, et de façon plus importante, en raison de la philosophie qui est derrière ; une philosophie qui détruit le peuple palestinien.
C’est une philosophie de mort, qui préfère la mort à la vie. Une philosophie mensongère, qui prétend agir au nom de Dieu et de l’islam. Une philosophie raciste, qui est basé sur le principe cruel de tuer les Juifs parce qu’ils sont Juifs, philosophie qui a caractérisé des mouvements dans l’histoire parmi lesquels il n’est pas très honorable de figurer. C’est une philosophie de criminels de guerre, dont le but est de tuer des innocents marchant dans la rue ; des gens qui ont faim, et qui vont au restaurant profiter du fruit de leur dur labeur ; des femmes étrangères (1) qui sont venus travailler à des milliers de kilomètres de chez elles pour soutenir leur famille ; des vieilles personnes qui avaient décidé de quitter leur maison pour marcher un peu. Des gens que les tueurs ne connaissaient pas du tout, mais dont ils ont décidé de raccourcir la vie, alors qu’ils n’avaient rien fait de mal.
Et c’est une philosophie de lâche. Si quelqu’un veut combattre l’occupation, qu’il aille et attaque l’armée d’occupation, et pas des personnes innocentes dans la rue.
Du point de vue de la société palestinienne, c’est une philosophie d’auto-destruction. Ceux qui envoient des jeunes gens se faire sauter frappent leur propre peuple de plusieurs façons : ils tuent le jeune Palestinien lui-même et apportent le deuil à une famille dont l’univers a été dévasté. Et ce qui est dit à propos des mères palestiniennes - qu’elles glorifient les actes de leurs enfants suicidaires - est faux. Aucune mère ne veut que son fils meure (...) Ceux-là inculquent aux jeunes Palestiniens une culture de mort au lieu d’une culture de vie. Le résultat de cette éducation est moins d’espoir, moins d’investissement dans l’éducation, les activités culturelles et scientifiques ; plus de haine et moins d’amour.
C’est pourquoi chaque Palestinien patriote doit condamner cette attaque, et la voir comme une terreur anti-palestinienne (...). »
C’est une philosophie de mort, qui préfère la mort à la vie. Une philosophie mensongère, qui prétend agir au nom de Dieu et de l’islam. Une philosophie raciste, qui est basé sur le principe cruel de tuer les Juifs parce qu’ils sont Juifs, philosophie qui a caractérisé des mouvements dans l’histoire parmi lesquels il n’est pas très honorable de figurer. C’est une philosophie de criminels de guerre, dont le but est de tuer des innocents marchant dans la rue ; des gens qui ont faim, et qui vont au restaurant profiter du fruit de leur dur labeur ; des femmes étrangères (1) qui sont venus travailler à des milliers de kilomètres de chez elles pour soutenir leur famille ; des vieilles personnes qui avaient décidé de quitter leur maison pour marcher un peu. Des gens que les tueurs ne connaissaient pas du tout, mais dont ils ont décidé de raccourcir la vie, alors qu’ils n’avaient rien fait de mal.
Et c’est une philosophie de lâche. Si quelqu’un veut combattre l’occupation, qu’il aille et attaque l’armée d’occupation, et pas des personnes innocentes dans la rue.
Du point de vue de la société palestinienne, c’est une philosophie d’auto-destruction. Ceux qui envoient des jeunes gens se faire sauter frappent leur propre peuple de plusieurs façons : ils tuent le jeune Palestinien lui-même et apportent le deuil à une famille dont l’univers a été dévasté. Et ce qui est dit à propos des mères palestiniennes - qu’elles glorifient les actes de leurs enfants suicidaires - est faux. Aucune mère ne veut que son fils meure (...) Ceux-là inculquent aux jeunes Palestiniens une culture de mort au lieu d’une culture de vie. Le résultat de cette éducation est moins d’espoir, moins d’investissement dans l’éducation, les activités culturelles et scientifiques ; plus de haine et moins d’amour.
C’est pourquoi chaque Palestinien patriote doit condamner cette attaque, et la voir comme une terreur anti-palestinienne (...). »
Nazir Majali
traduction : Jean Corcos
(1) Note du traducteur : deux Roumaines ont péri dans l’attentat. Elles étaient venues en Israël gagner de quoi payer les frais de santé de leurs familles. Des dizaines de travailleurs immigrés de toutes origines ont été assassinés lors des attentats terroristes palestiniens.