Le nouveau gouvernement israélien mis en place
dimanche dernier comprend dix ministres d’origine marocaine. L’analyse que font
les médias algériens de cette forte présence judéo-marocaine dans le nouvel
Exécutif israélien est emblématique de la complotite dont souffre le régime
d’Alger.
Décidément l’Algérie, pouvoir et médias à sa solde, ne
manque pas la moindre occasion d’étaler au grand jour son obsession maladive à
l’égard du Maroc. La dernière vague sur laquelle le voisin oriental a tenté de
surfer n’est autre que la forte présence, au sein du nouveau gouvernement
israélien, de dix ministres d’origine marocaine, dont deux natifs du Royaume et
huit autres descendants de parents marocains.
Cette « étrangeté » comme la qualifie un média algérien, ne serait, ni plus ni moins, qu’un « deal » signé entre le Maroc et Israël, et dont l’objectif ne vise rien d'autre que d’espionner l’Algérie. Selon ce média, « des sources concordantes avaient signalé la présence d’un grand nombre d’agents secrets du Mossad au Maroc, en soulignant qu’une de leurs missions prioritaires et essentielles était la surveillance du voisin récalcitrant algérien de l’Est » pour cause de son soutien actif et indéfectible à la cause palestinienne ».
Allant plus loin encore dans son délire, le média
algérien donne une apparence de crédibilité à sa thèse.
Il commence par dire que le Mossad fait partie des « meilleurs
services secrets, les mieux renseignés et les plus actifs au monde », et qu’il
ne peut se laisser « noyauter » par des « espions » marocains. Donc, le
noyautage étant exclu, il faut chercher autre chose. La réponse est vite
trouvée : « il y a forcément un deal entre Tel-Aviv et Rabat », conjecturent
les sources très bien informées de ce média, qui estiment que « cette présence
anormalement élevée de ministres issus d’un seul et même pays ne peut avoir
qu’une seule signification ».
Laquelle ?
« Israël qui a entamé le plan américain d’annexion de
nouveaux territoires, de transfert de la capitale de l’Etat hébreu à El-Qods occupé
et le rapprochement timide, mais certain, avec des pays arabes, notamment des
Etats du Golfe et, évidemment, le Maroc, a dû intégrer ce qui semble être un
accord secret avec la monarchie marocaine pour accélérer la mise en place du
Grand-Moyen Orient tel que dessiné par les Américains ».
Comprenez : le Maroc a exigé de Benyamin Netanyahou la
présence de 10 ministres d’origine marocaine dans le nouveau gouvernement
israélien en contrepartie de l’adhésion de Rabat au « deal du siècle ». On ose
à peine imaginer ce que penseront les connaisseurs de la politique israélienne
de la thèse avancée par nos confrères algériens.
Nul doute que les thèses conspirationnistes les plus
farfelues attribuées par Alger au Maroc s’expliquent par les revers
diplomatiques de l’Algérie, par son isolement et ses différends avec la
quasi-totalité des pays frontaliers. On ne souvient que dans la première
interview accordée par le président désigné Abdelmajid Tebboune à un média
étranger, il avait déclaré au quotidien français Le Figaro que le lobby
marocain était derrière « l’endiguement de l’Algérie » en France.
Le média algérien dit exactement la même chose que
Tebboune: «le Maroc compte un très grand nombre de ministres et de députés en
France et en Belgique notamment», qui lui font un bon «travail de lobbying», il
est à craindre que les désormais nombreux ministres israéliens d’origine
marocaine en fassent de même auprès de l’administration américaine, déjà proche
du Maroc.
Si l’on veut exacerber davantage la complotite
algérienne, déjà très aiguë, on lui rappellera que les Marocains de confession
juive restent très attachés au Royaume millénaire du Maroc. Le judaïsme est
présent au Maroc depuis plus de 2000 ans. Le judaïsme est une composante
essentielle de l’identité du Maroc. On ne peut effacer une présence aussi
enracinée, aussi ancienne d’un claquement du doigt.
Il est également vrai que parmi les poids lourds du
nouvel Exécutif israélien, il y a des ministres attachés à leur pays d’origine.
Parmi ces ministres, il y a Amir Peretz, né en 1952 à Bejaad, qui reste très proche du Maroc, dont il conserve toujours la nationalité. Ce nouveau ministre de l’Economie et de l’industrie, ancien président du parti travailliste, ancien vice-Premier ministre et plusieurs fois ministre, garde un lien très étroit avec son pays d’origine, qu’il a quitté à l’âge de 4 ans, mais qu’il visite régulièrement, car une partie de sa famille y réside toujours. Ce Maroco-Israélien, qui se dit très fier de son identité judéo-marocaine, a déjà été reçu en audience par le roi Mohammed VI, le 17 février 2006 à Fès.
L’Algérie est visiblement gênée par le rayonnement
international du Maroc grâce à sa diversité judéo-arabo-africaine et au
dynamisme de sa diaspora.
Au moment, où le monde entier n’a d’yeux que pour la
lutte contre la pandémie de coronavirus, le Marocain Moncef Slaoui a été porté
sur les fonts baptismaux de ce combat par Donald Trump. Le président américain
a ainsi nommé, vendredi dernier, cette sommité médicale marocaine en tant que
directeur scientifique de la mission «Warp speed» visant à produire, avant 2021,
des centaines de millions de doses du prochain vaccin contre le Covid-19.
Curieusement, les médias algériens tardent à percer la
nature du complot, orchestré par Moncef Slaoui. Il ne faudra pas s’étonner
d’entendre parler dans les prochains jours d’un vaccin qui guérit du Covid-19,
mais tue les Algériens.
Mohammed Ould Boah
Le 360 Ma, le 19 mai 2020